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Les 100 jours de Pravind Jugnauth comme PM : un bilan mitigé

Pravind Jugnauth, Premier ministre, après la prestation de serment le 23 janvier. Pravind Jugnauth, Premier ministre, après la prestation de serment le 23 janvier.

Quel est le bilan de Pravind Jugnauth après 100 jours à la tête du gouvernement ? Depuis sa nomination au poste de Premier ministre le 23 janvier, il préside seul la destinée du pays.

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Au gouvernement, on ne tarit pas d’éloges sur Pravind Jugnauth et ses réalisations. Showkutally Soodhun, vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres n’a pas manqué de le faire en conférence de presse mardi.

Au Mouvement socialiste militant (MSM), on se réjouit de pouvoir dire que la croissance économique a été revue à la hausse pour atteindre 4 % au lieu des 3,7 %, selon MCB Focus, que le taux d’inflation est maintenu à 2,5 % dans une conjoncture compliquée et que le taux de chômage a été ramené à 7,3 % alors qu’il était à 7,8 % en 2014.

Aussi, on brandit la saisie record de 157 kilos d’héroïne au port en mars – estimés à plus de Rs 2 milliards – comme preuve que le Premier ministre est intransigeant. Et pour prouver que Pravind Jugnauth est un ministre jeune et branché, on soutient que c’est lui qui a procédé au lancement de 350 bornes Wi-Fi à travers le pays, le 6 avril, pour permettre aux jeunes d’avoir un accès gratuit à Internet. Pour ses défenseurs, le lancement du Metro Express, le 10 mars, c’est également lui. Ce projet, qui coûtera plus de Rs 17 milliards, disent-ils, révolutionnera Maurice et mettra fin aux embouteillages.

Les observateurs politiques sont cependant plus nuancés. « Il y a du bon et du moins bon » dans l’action de Pravind Jugnauth comme Premier ministre, note Faizal Jeerooburkhan, de Think Mauritius. Sur le plan économique, il y a du progrès certes, mais sur le plan social, « il y a de gros problèmes. La pauvreté continue de croître et l’insécurité gagne du terrain », dit-il.

Promesses oubliées

Un autre problème, « très sérieux », selon celui-ci, c’est que « les institutions ne fonctionnent plus, car il y a des conseillers gourmands, incompétents qui les parasitent ». Il déplore également « le népotisme et l’opacité » qui entourent les dossiers importants, tout comme « l’extraordinaire gaspillage des fonds publics ».

Le retour au premier plan des associations socioculturelles, sur insistance du nouveau chef du gouvernement, n’est pas une bonne nouvelle non plus, tout comme le fait que certaines promesses faites dans le manifeste électoral « semblent avoir été oubliées ».

Shafick Osman, géopolitologue, estime, pour sa part, que Pravind Jugnauth « a plutôt réussi ses 100 premiers jours avec le démarrage des projets comme le Metro Express, la mise en place du service en ligne des requêtes du public, les 350 bornes du Wi-Fi gratuit, l’accélération au niveau des projets de Smart Cities et un meeting du 1er-Mai honorable, entre autres ».

Mais les retransmissions télévisées en direct des débats à l’Assemblée nationale ne sont pas particulièrement en faveur du gouvernement. « Les détails les plus croustillants des réponses parlementaires ont nui à l’image du gouvernement. Les prestations de certains députés, ministres et autres nominés ont également mis dans l’embarras la primature de Pravind Jugnauth », constate Shafick Osman.

Le géopolitologue prévoit que le reste du mandat de ce gouvernement « ne sera pas un long fleuve tranquille ». « La situation politique est tendue et rien ne sera facile d’ici 2019. Il reste au Premier ministre de consolider son navire et de naviguer dans de meilleures conditions, avec ou sans le même équipage… » dit Shafick Osman.

 

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