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Leçons particulières : la méthode en ligne versus la méthode en présentiel 

Des élèves en présentiel dans la classe de Ravi Choolun.
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Vous avez peut-être remarqué qu’en ce moment, après les heures d’école, il y a très peu d’élèves sur les routes. Nombreux d’entre eux regagnent leur domicile pour suivre leurs leçons en ligne. Une méthode de plus en plus plébiscitée par les enseignants. La pandémie de Covid-19 a aussi bouleversé ce secteur. Découvrez comment.

Mme Oomavedi Cudian, manager du New Eton College, Rose-Hill.
Mme Oomavedi Cudian, manager du New Eton College, Rose-Hill.

Les leçons particulières existent depuis de longues années à l’île Maurice. Les conditions de ce mode d’éducation parallèle sont faites entre un enseignant et le parent. Actuellement, sur les réseaux sociaux,  nous découvrons non seulement des publicités par les enseignants qui dispensent ces cours, mais également des parents qui recherchent des professeurs pour leurs enfants. Le but est d’aider l’élève à obtenir de meilleurs résultats. 

Avec la crise sanitaire due à la pandémie, les choses ne sont plus les mêmes. Les précautions sont de rigueur et les rassemblements sont interdits. Les garages ou salons, transformés en salles de classe après les cours dans les établissements scolaires, ne sont plus d’actualité. Les salles louées pour les leçons sont fermées. Nous en avons fait nous-mêmes l’expérience mardi et mercredi dernier. À 17 h 00, les trottoirs où se regroupent normalement les élèves après les leçons particulières sont vides. Nous parcourons les rues de la capitale, les régions de Tranquebar, de Vallée-Pitot, jusqu’à la limite de Plaine-Verte, à cause de la Zone Rouge. Tous les lieux où se déroulaient normalement les leçons sont déserts. Les rideaux métalliques sont baissés. Aucun élève à l’horizon. Même situation à Rose-Hill où se trouve le  collège New Eton. Il n’y a pas âme qui vive après les heures de classe ou pendant les week-ends. Oomavedi Cudian, la manager du collège, explique qu’avec la pandémie, il est interdit de donner des leçons dans les salles de classe. « Nous ne prenons aucun risque à cause de la Covid-19. Personne n’y a accès après les heures », dit-elle.

Les garages ou salons, transformés en salles de classe ne sont plus d’actualité."

Même son de cloche au Modern College, Flacq. Le recteur, Yogesh Sanmukhiya indique : « Nous attendons que la situation sanitaire s’améliore avant de prendre une décision. Pour le moment, les classes sont ouvertes que pendant les heures de cours ».

Les professeurs s’adaptent

À Cassis, M. Meyen, très connu de la région, a changé sa façon d’opérer. Désormais, cet enseignant de Mathématiques donne des cours en ligne et en présentiel pour les classes de Grade 8. S’il peut se permettre de dispenser les cours avec les élèves présents, c’est parce qu’il dispose d’une salle très spacieuse qu’il a aménagée à côté de sa maison depuis 2017. « Cette salle me permet de respecter toutes les mesures sanitaires, dont la distanciation physique et j’accueille qu’une dizaine d’élèves à la fois. De plus, il y a la prise de température et j’exige que tous les élèves portent leur masque et se lavent les mains régulièrement. Toutes les consignes imposées se font avec l’accord des parents », explique-t-il.

Ravi Choolun tenant une classe en ligne.
Ravi Choolun tenant une classe en ligne.

L’enseignant confie qu’il a pris toutes ces dispositions depuis l’année dernière après le premier confinement. Meyen souligne qu’avant cette période, il accueillait entre 20 à 25 élèves à la fois, mais tout a changé. « Les mesures sanitaires sont respectées à la lettre pour éviter toute contamination à la Covid-19 », ajoute l’enseignant. Au niveau des cours en ligne, il utilise les plateformes digitales Zoom ou WhatsApp. 

UN WEB SITE

Pour sa part, Ravi Choolun s’est forgé une réputation dans les leçons en ligne. Ses matières de prédilection sont les sciences et les Mathématiques. Cet habitant de Providence donne non seulement des leçons, mais il a aussi développé un site web pour permettre à ses élèves de rester en contact avec leurs études.  Il est d’avis qu’il faut apprendre aux élèves le « self learning » à cause des conditions sanitaires où l’enseignant remplit alors le rôle du guide. 

Il explique qu’il fait sa classe en ligne en s’assurant que tout le monde a compris les concepts. Après les classes, il conseille à ses élèves de visiter son site web par la suite afin de visionner à loisir les explications sur le chapitre de leur choix et de les assimiler. Ravi Choolun est d’avis que la profession d’enseignant est une vocation et qu’il faut intéresser l’élève pour qu’il ne décroche pas. 

« Certes, les leçons en ligne ne permettent pas le contact humain, mais elles ont l’avantage de permettre à l’enfant de revoir les explications. Aujourd’hui, les élèves ont du mal à prendre des notes lors des explications. Avec les vidéos qui sont disponibles sur le site web, ils peuvent les revoir autant de fois qu’ils le souhaitent. De plus, on peut les rendre plus intéressantes en ligne afin qu’elles ne soient pas monotones ». 

Anuja Kalisaran-Inderjeet.
Anuja Kalisaran-Inderjeet.

Malgré le fait que les classes de Ravi Choolun sont virtuelles, les étudiants ont des conditions à respecter et la discipline est de rigueur. « Toutes les règles sont établies d’avance pour éviter les dérapages. Mes élèves sont obligés de garder leur caméra et leur micro allumés. Mes classes sont interactives et si quelqu’un ne participe pas, il doit me montrer son cahier, répondre aux questions ou faire des commentaires liés aux leçons ». De toute évidence, ce professeur ne fait pas les choses à moitié. Comme il gagne sa vie grâce aux leçons particulières, il a rempli toutes les conditions exigées par les autorités en se faisant enregistrer auprès de la Mauritius Revenue Authority (MRA). En ce qui concerne ses tarifs, ils varient de Rs 400 à Rs 600. 

Bien qu’il privilégie les leçons en ligne, il donne également des leçons en présentiel aux élèves qui le souhaitent, mais  les conditions sanitaires sont respectées à la lettre. « D’abord, il n’y a que 5 à 10 élèves. Ensuite, il y a la prise de température, le port du masque, la distanciation physique et je m’assure aussi que la salle soit bien aérée. Je ne prends aucun risque », fait-il remarquer. 

Anuja Kalisaran-Inderjeet, qui réside à Triolet, a aussi basculé pour les leçons en ligne. Cette enseignante de Mathématiques et de « Additional Mathematics » croit que tous les élèves ont un potentiel et qu’ils ont la faculté de s’adapter à différentes situations. « La crise sanitaire a chamboulé l’enseignement, mais les étudiants sont restés connectés. Ce sont les adultes qui ont des doutes sur ce que peuvent réaliser les élèves », fait-elle ressortir. Selon elle, que ce soit pour les classes en ligne et en présentiel, il y a des conditions à respecter. Avant d’ajouter qu’il n’y a pas de compromis et la présence signifiée à travers la caméra allumée n’est pas négociable.

 

 

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