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Le droit à la nourriture

Il ne fait aucun doute aujourd'hui que, sur le plan global, l'accès à la nourriture empire de jour en jour et la tangente actuelle du développement économique mondiale démontre que cette tendance pourrait s'accentuer dans les années à venir. En juin 2009, le directeur-général de la FAO, Jacques Diouf, avait annoncé « avec  grand regret » que le cap historique d'un milliard de personnes souffrant de la faim avait alors été franchi et que « la sécurité alimentaire dépendrait, dans une grande mesure, des activités humaines ».

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À Maurice, la hausse constante des prix des produits de base et du coût de la vie dans son ensemble qui d'année en année phagocyte les maigres compensations salariales accordées, suscitent une restructuration perpétuelle de notre configuration sociale avec une classe moyenne qui s'effrite de jour en jour et une large frange de celle au bas de l'échelle, reléguée dans une situation entre existence et survie. Certes, les nouvelles mesures pour combattre la pauvreté annoncées dans le Budget 2016/17 ont même été qualifiées « d'intéressantes » par le leader de l'opposition, mais c'est  dans la pratique que nos gouvernants seront finalement jugés.

Pour répondre à la demande alimentaire, les Nations Unies ont prévu que le monde devra relever sa production agricole de 70% dans les 30 à 40 prochaines années. Une véritable course contre la montre. À Maurice, les responsables de la santé publique ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur la prévalence des maladies non transmissibles, telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires, sur des patients de plus en plus jeunes. Il est évident que le nombre de personnes qui décèdent prématurément des complications cardiovasculaires pourrait être réduit de façon significative grâce à un régime nutritionnel approprié. Une économie substantielle dans le budget de la santé de nombreux pays pourrait ainsi être réalisée et investie dans le combat contre la faim et la malnutrition.

Ainsi, pour subvenir aux besoins alimentaires de la population mondiale qui compte 80 millions de bouches supplémentaires à nourrir chaque année, nous n'avons d'autres alternatives que de changer notre fusil d'épaule. Non seulement du point de vue de la nourriture mais aussi de celui du développement économique. La quête infernale de la croissance à tout prix a provoqué la conversion de millions d'hectares de terres jadis sous cultures vivrières vers la production des agro-carburants. Pourtant, d'autres sources d'énergie tout aussi propre, à l'instar de l'énergie solaire, auraient pu être exploitées et ce au nom du principe de développement durable. Principe qui serait vidé de son sens sans le respect du droit fondamental et légitime de chaque habitant de la planète – le droit à la nourriture.

 

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