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Le dossier Chagos abordé dans l’émission Au cœur de l’Info

Chaque samedi, l’équipe de l’émission « Au cœur de l’info » décortique l’actualité de la semaine. Les divers invités apportent, au micro de Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, un nouvel éclairage aux débats en cours. Nous en reproduisons les extraits saillants.

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Allen Vincatassin : « Cet argent est ‘long overdue’ »

Allen  Vincatassin, porte-parole de la communauté chagossienne à Londres, estime que ce n’est pas une compensation de 40 millions de livres, mais un package  offert par le gouvernement britannique pour venir en aide à la communauté chagossienne qui réside à Maurice, aux Seychelles et en Angleterre. Il estime que cela n’a rien à voir avec le droit de retour des principaux concernés dans leurs îles natales.

Il avance que les Chagossiens désirent retourner sur leurs îles et regrette que le projet pour un retour de ces derniers ne s’est pas encore concrétisé, malgré le rapport de KPMG qui indique qu’un relogement est possible.  Il explique que ses compatriotes font face à plusieurs problèmes, qu’ils vivent à Maurice ou ailleurs. « Cet argent est “long overdue”. Il aurait dû être déboursé depuis longtemps », dit-il. Allen Vincatassin est d’avis que les £ 40 millions de livres pourraient être utilisées pour des projets de logement et de formation, entre autres, pour améliorer les conditions de vie des Chagossiens.

Me Robin Mardemootoo : « D’excellentes chances pour le droit de retour »

Le conseil légal du Groupe Réfugiés Chagos, Me Robin Mardemootoo, indique que ses clients contesteront en Cour la décision administrative contre leur retour sur l’archipel des Chagos.  En juin dernier, la Cour suprême avait indiqué qu’à la suite d’une étude de la firme KPMG, les Chagossiens ont une attente légitime pour un retour sur leurs îles. « Nous avons voulu accorder un peu de temps au gouvernement britannique pour prendre une décision et selon nos renseignements, il allait dans cette direction.» Il estime qu’avec le jugement de juin et l’étude de faisabilité de KPMG, la communauté chagossienne a d’excellentes chances d’obtenir le droit de retour.

L’avocat pense que le gouvernement mauricien aurait dû faire une demande aux Britanniques pour que l’état mauricien gère ces 40 millions de livres et assure le retour des Chagossiens sur leurs îles natales. Il estime que la grosse erreur dans l’étude de faisabilité de KPMG a été de dire que la réalisation de ce projet coûterait entre 50 et 200 millions de livres, dépendant du nombre de familles qui accepteraient d’y retourner. « Le problème, c’est que KPMG s’est basé sur les coûts de revient en cours en Angleterre ou en Europe, mais nous pouvons faire le travail à moindre coût. » Il est aussi d’avis que le gouvernement mauricien aurait pu com­manditer lui aussi une étude concernant le retour des Chagossiens.

Kailash Purryag : Compensation et souveraineté

En 1981, l’ancien président de la République, Kailash Purryag, alors ministre de la Sécurité sociale, faisait partie de la délégation qui avait négocié avec le gouvernement britannique, pour qu’une com­pensation soit versée aux Chagossiens. Il explique qu’à l’époque, les Chagossiens vivaient dans des conditions très difficiles. Les négociations étaient ardues. Ce n’est qu’après que le gouvernement mauricien a promis de contribuer 4 millions de livres pour l’achat de terrains pour la construction des maisons pour les Chagossiens que les Britanniques ont finalement accepté de verser eux aussi 4 millions de livres. Il rappelle qu’un nouveau gouver­nement était au pouvoir quand l’argent a été versé.

Paul Bérenger : « Un coup bas »

« Un coup bas de la Grande-Bretagne ». C’est ainsi que le leader de l’opposition a qualifié l’annonce du gouvernement britannique concernant les Chagos. En conférence de presse le samedi 19 novembre, il a dit être solidaire des Chagossiens. Paul Bérenger accuse le Premier ministre et ses conseillers d’avoir mal conduit l’exercice de lobbying sur le plan international. « Soit le Premier ministre et ses conseillers ont mal compris les Britanniques ou ont tout compris de travers, soit il y a une volte-face de la Grande-Bretagne, à laquelle nous aurions dû nous attendre », indique le leader de l’opposition. Paul Bérenger dit « craindre » que la Grande-Bretagne et les États-Unis n’utilisent des « procedural devices » pour tout bloquer, si Maurice obtient une résolution devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.

Alan Ganoo : « Shameful ! »

Ce que le gouvernement britannique a fait au peuple Chagossien est « shameful ». C’est ce qu’a déclaré le président du Mouvement Patriotique (MP), Alan Ganoo, samedi lors d’un point de presse. Le Premier ministre britannique Theresa May, fait-il ressortir, a admis que la façon dont les Chagossiens ont été traités est injuste. « La compensation que l’on propose ne va en aucune façon atténuer la douleur éprouvée. Quand sir Anerood Jugnauth a rencontré Boris Johnson, ce dernier a fait croire qu’une solution serait trouvée. Avec ce qui vient de se passer, les Chagossiens ne pourront pas retourner sur leurs îles », a-t-il souligné.

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