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La Tiktokeuse au 9,9 millions de likes - Izna Gulzar : une survivante du cancer de l’ovaire

Izna Gulzar cumule 9,9 millions de likes sur TikTok.
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Elle est la mère de deux enfants âgés de 21 ans  et de 16 ans.
Elle est la mère de deux enfants âgés de 21 ans et de 16 ans.

Izna Gulzar fait partie des internautes les plus suivis à Maurice sur TikTok où elle cumule les 9,9 millions de likes. Elle a souvent été critiquée et a porté plainte pour cyberbullying. Et parmi ses abonnés, peu savent qu’elle est une survivante du cancer. Parcours d’une combattante. 

« La vie m’a donné une seconde chance et je compte bien en profiter », a-t-elle écrit en légende sur une de ses vidéos TikTok postées en septembre. Ceux qui suivent ses ‘lives’ savent qu’Izna Gulzar ne manque jamais l’occasion de sensibiliser sur le cancer. Une maladie qui a failli lui coûter la vie. 

Izna Gulzar, 44 ans, a travaillé comme guide touristique pendant quatorze ans. Elle a connu la galère et la misère, depuis sa jeunesse. Sa vie a été parsemée d’obstacles et de sacrifices qui l’ont forgée.

Cette Mauricienne, star de TikTok, mère de deux enfants de 21 ans et de 16 ans, raconte qu’elle n’a pas tout eu sur un plateau.  

« J’ai arrêté l’école en Form III et j’ai épousé Sunil à l’âge de 17 ans. Au début je ne voulais pas laisser mes enfants seuls, car j’ai été harcelé sexuellement lorsque j’étais un enfant. Ce n’est que lorsqu’ils ont commencé l’école que j’ai commencé à travailler. » 

Elle sera alors marchand ambulant à Flacq, jusqu’à ce qu’un voisin la réfère comme guide touristique. « Je ne savais pas parler correctement le français et l’anglais, mais j’ai voulu essayer. » 

Elle touchait alors Rs 400 par jour et le métier l’a plu. 

Cancer 

En 2016, une de ses voisines lui demande de l’accompagner pour un dépistage au centre communautaire. Elle se fera aussi dépister. Peu de temps après, les femmes du quartier reçoivent leur réponse par la poste, mais pas elle. 

Izna a épousé Sunil à l’âge de 17 ans.
Izna a épousé Sunil à l’âge de 17 ans.

« Je leur disais que j’avais aussi reçu une réponse, mais c’était faux », confie-t-elle. Elle reçoit par la suite un appel de l’hôpital qui lui demande de venir sur place. Craintive, elle ne s’y rend pas. Il a fallu que des policiers viennent devant sa porte pour lui rappeler qu’elle avait rendez-vous, que son mari soit alerté pour qu’elle aille à l’hôpital. Son mari et son fils l’accompagnèrent. 

Le couperet tombe, Izna apprend qu’elle a un cancer de l’ovaire. Elle est bouleversée et raconte qu’elle s’est rendue à Marie, Reine-de-la-Paix, ce jour-là, pour pleurer. « J’étais découragée, j’avais même arrêté de prier. Je me disais pourquoi moi », raconte-t-elle avec émotion. 

Elle sera dépressive pendant un certain temps. « Je ne mangeais plus, je ne dormais plus, il m’arrivait de sortir pendant des journées entières. Je marchais dans les rues comme une folle, sans destination. » Durant ces moments, c’est la nature qui lui a permis de se ressourcer. 

Pour elle et surtout pour sa famille, elle finira par reprendre ses esprits et par rencontrer son médecin un vendredi. Le lundi matin qui suivit, elle a été opérée. « J’ai beaucoup souffert. Il m’arrivait de hurler de douleur certains jours. Pendant mon absence, c’est ma fille qui s’occupait de tout à la maison. Et sous la pression elle avait fait un malaise durant la même période, alors qu’elle était en pleine période d’examen de School Certificate. Elle a échoué à ses examens. »

En décembre 2016, Izna commence ses sessions de chimiothérapie. « C’était très dur, j’ai perdu mes cheveux et j’ai eu pas mal d’effets secondaires, mais j’ai tenu bon. » 

Elle avait choisi de ne rien dire à sa famille si ce n’est à sa mère. C’est à travers un partage sur Facebook qu’elle a raconté son combat contre le cancer, mais à l’époque elle confie qu’elle n’était pas très active sur la plateforme. 

En 2019, par coïncidence une dame qui travaillait à la clinique où elle était en observation la reconnait sur un live. Elle écrit : « pa ou mem ki ti admet klinik pou kanser ? » Plus de 600 personnes suivaient ce live et elle a fini par en parler au grand étonnement de ses abonnés. 

Aujourd’hui elle utilise sa popularité sur TikTok pour sensibiliser sur le cancer. « J’encourage les femmes à se faire dépister, certaines l’ont fait à la suite de mon live. » Le cancer reste toutefois un sujet qui la touche beaucoup. 

Izna sensibilise régulièrement sur l’importance du dépistage  sur les réseaux sociaux.
Izna sensibilise régulièrement sur l’importance du dépistage 
sur les réseaux sociaux.

2,3 millions de vues sur TikTok : « Je songe de plus en plus à sortir des réseaux sociaux »

Izna Gulzar découvre TikTok en 2019, mais n’imaginait pas qu’elle allait devenir aussi populaire sur la plateforme. « Je ne voulais pas devenir populaire. Ce sont mes haters qui ont fait ma popularité », lance-t-elle. Ils s’amusaient à faire des captures vidéo et à les partager. D’ailleurs lors du premier confinement l’année dernière, elle avait porté plainte pour cyberbullying. « Avec le temps j’ai réalisé que sur les réseaux sociaux, dix personnes vous aiment et dix vous détestent. J’ai appris à les ignorer. J’efface les commentaires négatifs. »

Elle raconte qu’elle comptait 6 000 abonnés à ses débuts. Aujourd’hui elle en compte plus de 292 000 et 9,9 millions de likes sur TikTok. « J’avais fait une vidéo à Grand-Bassin. Cette vidéo avait été partagée sur Facebook et avait reçu beaucoup de commentaires négatifs, car elle avait été tournée dans un lieu religieux. Je me suis excusée. Par la suite, je suis passée à 23 000 abonnés. » Sa vidéo la plus populaire a enregistré 2,3 millions de vues. Récemment c’est sa vidéo de « rougailles de chips »  qui est devenue virale. 

Son caractère bien trempé et sa nature franche ont fait qu’elle a souvent souffert de sa popularité. « Parfois je sortais et les gens me filmaient à mon insu. Une fois en boîte de nuit, je me sentais oppressée et j’ai voulu rentrer chez moi. Mes enfants et mon époux m’encouragent, mais je songe de plus en plus à quitter les réseaux sociaux. La vie réelle est plus importante. Les gens sur les réseaux sociaux ne me connaissent pas dans la vie réelle. »

 

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