Live News

La NMH Saga refait surface avec Louis Rivalland en ligne de mire

Swan General est d'avis que ces allégations sont malveillantes.

Un document avec un logo qui s’intitule « One Veritas » déterre le dossier de la vente des actions de NMH en 2016. Celui-ci cible deux anciens protagonistes de la MIC, en l’occurrence, Mark Florman et Louis Rivalland qui auraient enfreint les lois de Maurice.  

L’affaire « NMH Saga », qui avait fait grand bruit à l’époque, revient sur le tapis suite à la circulation d’un document anonyme sur les réseaux sociaux. Celui-ci pointe du doigt le CEO de Swan General, Louis Rivalland. Pourquoi ? Pour comprendre, il faut remonter en 2016.  

Publicité

Des actions vendues de la New Mauritius Hotels (NMH) avaient soulevé des allégations d’abus de marché et de mauvaise conduite d’entreprise. À l’époque, un actionnaire minoritaire (Sunnystars Holding) et des activistes avaient contesté l’acquisition d’actions de NMH par un consortium de grands investisseurs, dont ENL, Rogers et le Swan Group. La Financial Services Commission (FSC) avait nommé Kriti Taukoordass de Mazars pour enquêter sur ces transactions. 

Une source qui avait suivi ce dossier de près explique que des compagnies et fonds de pension avaient été contactés pour participer dans le rachat des actions de NMH. Sunnystars Holding voulait être actionnaire majoritaire. « Le fils de Rama Sithanen offrait ses services à cette société », explique-t-elle. L’information a vite fuité que Sunnystars était en pole position pour ce rachat. 

C’est ainsi que Swan est entré en jeu sous l’influence d’un certain conglomérat qui avait fait un genre de « roadshow ». Il se peut que des informations privilégiées aient été transmises.  Notre interlocuteur indique que Louis Rivalland était le président de Swan Life’s Investment Committee. « Qui a pris la décision si lui ne l’a pas fait ? », se demande-t-il. 

Implication potentielle de Louis Rivalland

Louis Rivalland, CEO de Swan Group et ancien membre du conseil d’administration de NMH, a-t-il participé directement à des transactions orchestrées pour acquérir des actions de NMH de concert avec ENL et Rogers ? Ces transactions visaient-elles à bloquer une offre publique d’achat hostile ?

Pour le ou les auteurs du document anonyme, les positions de Louis Rivalland le qualifieraient plusieurs fois d’initié. Il était le CEO de SWAN (qui, par l’intermédiaire de SWAN LIFE, détenait une participation significative >5% dans NMH) et aurait été un administrateur non exécutif au conseil d’administration de NMH jusqu’en 2020. « Louis Rivalland disposait-il d’informations privilégiées sur NMH en février 2016 ? Il avait accès et connaissance d’informations qui n’étaient pas publiques et qui étaient très pertinentes pour le prix de l’action de NMH (par exemple, des intentions de rachat, des ventes d’actions organisées, éventuellement des données financières) », peut-on lire. 

Ceci dit, le document indique que Louis Rivalland n’a pas personnellement acheté ou vendu des actions NMH pour lui-même sur le marché public. Cependant, en tant que CEO de Swan et membre du comité d’investissement de Swan Life, il a été directement impliqué dans la décision de Swan Life d’acheter des actions NMH le 16 février 2016. « En droit, une société ne peut agir que par l’intermédiaire de ses dirigeants. Si Rivalland, armé d’informations privilégiées (par exemple, en sachant que Rogers/ENL allait s’emparer des actions et qu’une prise de contrôle devait être évitée), a influencé ou approuvé l’acquisition d’actions par Swan Life, il a effectivement provoqué une transaction alors qu’il était en possession d’informations privilégiées », est-il mentionné. 

Le Défi Plus a tenté d’avoir la version de Louis Rivalland, mais en vain. Un analyste du marché boursier explique, pour sa part, qu’il ne faut pas conclure que Louis Rivalland n’a fait qu’obéir aux ordres d’ENL ou de Rogers.  « C’est Terra qui est le plus grand actionnaire de Swan et non ENL », fait-il ressortir. Il rappelle également que l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) avait déjà classé cette affaire, et c’était sous le régime du MSM.

Raison d’être du document anonyme – MIC ?

La question qui subsiste est la suivante : qu’est-ce qui peut expliquer le timing de la publication de ce document anonyme ? Notre source fait le lien avec le fait que Louis Rivalland était sur le comité d’administration de la Mauritius Investment Corporation (MIC). Ce dernier avait dénoncé une falsification du procès-verbal dans l’affaire de détournement de Rs 300 millions au préjudice de la Mauritius Investment Corporation (MIC) en faveur d’Apavou Hotels Ltd. 

En riposte, Diya Namrata Sewraz, la Company Secretary de la Mauritius Investment Corporation (MIC) a fait une mise en demeure contre Louis Rivalland. « Il se peut que le document en circulation soit lié à cette affaire. Louis Rivalland n’a pas répondu à cette mise en demeure, où un conflit d’intérêts de celui-ci avec SUN est mentionné », conclut notre source. 

Louis Rivalland a été sur le conseil d’administration de la MIC entre juin 2020 et janvier 2025. Swan Life est un actionnaire important de SUN. Le conseil d’administration de la MIC avait reconnu le prix d’achat par la MIC de 70 % des actions du groupe Apavou dans EastCoast Hotel Investment Ltd (ECHIL) pour 48 millions d’euros.

Il a approuvé, en outre, la vente de 21 % de ses actions à Sun Limited pour le montant exact au prorata qu’elle les a achetées, soit 14,4 millions d’euros à Sun Limited. Eastcoast Hotel Investment Ltd est propriétaire de l’hôtel Ambre du groupe Apavou. Selon le document anonyme, « Louis Rivalland, directeur de Swan Life Ltd, quatrième plus grande société actionnaire de Sun Limited, n’a pas déclaré son conflit le 12 septembre 2024 ».

Capital social de NMH

  • En septembre 2015, ENL, Rogers, Swan Life et Swan General détenaient collectivement environ 30,66 % du capital social de NMH. 
  • En février 2016, ces quatre sociétés souhaitaient acquérir 9,40 % supplémentaires des actions de NMH.

Louis Rivalland et la MIC

  • 2 juin 2020 : le premier à être nommé sur le conseil d’administration de la MIC  
  • Janvier 2025 : Le dernier a démissionné du conseil d’administration

Swan General défend son CEO 

Dans un communiqué publié le 16 avril, le conseil d’administration de Swan General Ltd affirme avoir pris connaissance du document anonyme en circulation et relayé par les médias. Chez Swan General, on souligne que ces écrits formulent des allégations sans fondement visant Louis Rivalland, son directeur général. D’autres entités du groupe Swan sont également citées dans le document. « Le contenu de ces écrits est malveillant, mal fondé et constitue une atteinte grave et injustifiée à l’intégrité professionnelle de Louis Rivalland et du groupe Swan. Ces publications semblent viser délibérément à détourner l’attention du public des enquêtes en cours menées par la Financial Crime Commission (FCC) sur des malversations présumées à la Mauritius Investment Corporation (MIC) », est-il fait ressortir. 

Il est également précisé que Louis Rivalland coopère pleinement avec les autorités compétentes et continue d’apporter tout son soutien et son assistance dans le cadre des enquêtes en sa qualité d’ancien membre du conseil d’administration de la MIC.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !