Depuis 2017, Josheena Naggea effectue des travaux de recherches sur la conservation marine à Maurice et à Rodrigues. Cette étudiante en doctorat en « Environment and Resources », un programme interdisciplinaire de la Stanford University aux États-Unis, a ainsi noué une amitié avec les habitants des côtes mauriciennes. Deux semaines après son arrivée sur l’île en 2020, elle a été témoin de la catastrophe environnementale provoquée par le naufrage du MV Wakashio. Elle en a parlé lors d’un évènement international marquant la Journée mondiale de l’océan.
« The Blue Reset – Building Resilient and Equitable Ocean-Based Economies Post-COVID ». C’est le thème de l’évènement auquel Josheena Naggea a participé. Organisé par The Commonwealth Blue Charter, il a eu lieu en ligne le 8 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan. Josheena Naggea, 28 ans, a représenté la voix de la jeunesse dans la protection des océans.
L’étudiante en doctorat à la Stanford University, dont la thèse est axée sur les parcs marins et les réserves de pêches à Maurice et à Rodrigues, était d’ailleurs la seule Mauricienne parmi les orateurs. En l’occurrence la secrétaire générale du Commonwealth, le ministre des Affaires maritimes et de l’Économie bleue de la Barbade, le président de la République des Maldives, la ministre de la Pêche du Canada, des représentants des Nations unies et les CEO de Great Barrier Reef Marine Park Authority et Bloomberg Philantropies.
« En sus de la Covid-19, nous devons continuer à lutter contre la surexploitation, le changement climatique, la pollution, un développement nuisible à l’environnement côtier et marin et des pertes de biodiversité, des pressions auxquelles nous faisions face même avant la pandémie », a avancé Josheena Naggea dans son discours. Elle a indiqué que les jeunes doivent être invités en tant que participants proactifs concernant le changement climatique et la résilience de l’océan.
Publication d’un rapport
Elle a aussi abordé sa recherche sur les impacts de la marée noire provoquée par le naufrage du MV Wakashio le 6 août 2020. Les conclusions de ses recherches seront bientôt publiées dans un rapport qui fait aussi partie de sa thèse. Josheena Naggea relate qu’elle est arrivée à Maurice en juillet 2020 et entamait sa deuxième semaine de quarantaine quand le vraquier japonais MV Wakashio s’est échoué à Pointe-d’Esny. Quelques jours après sa sortie de quarantaine, le navire a causé une marée noire, un des plus grands désastres environnementaux que Maurice ait connus.
« J’ai eu un choc quand le fioul du MV Wakashio s’est déversé dans le lagon. J’ai tout de suite pensé aux habitants de la côte sud-est avec qui je me suis liée d’amitié pendant plusieurs années de recherches », se souvient cette habitante de Rose-Belle. « Depuis 2017, je consacre trois mois annuellement pour faire mon field work à Maurice. C’est ainsi que j’ai eu l’occasion de côtoyer les habitants des côtes mauriciennes et j’ai appris à mieux les connaître » confie-t-elle.
« En voulant les aider, je suis allée à leur rencontre pour prendre note de leurs doléances avec l’assistance des ONG », ajoute-t-elle. De nombreuses personnes qui gagnaient leur vie grâce à la mer ont été affectées, alors que d’autres ont perdu leur emploi ou ne travaillaient plus, car le secteur du tourisme est aussi bouleversé par la pandémie. Les habitants ont été confrontés à une situation financière difficile accrue par ces deux évènements, fait-elle valoir.
Un intérêt soutenu pour l’environnement
L’environnement et la nécessité de le préserver sont le cheval de bataille de Josheena Naggea. La benjamine de la famille a découvert son intérêt pour l’environnement grâce à la biologie durant ses années à l’école Lorette de Curepipe et au Queen Elizabeth College. « La terre, comme l’océan, regorge d’une riche faune et flore. Il faut les préserver, tout en ayant une considération pour les personnes qui en dépendent. Je me suis donc intéressée à cette cause », dit-elle. En optant pour un « BSc in Environmental Management » à Monash University en Malaisie, elle s’est davantage intéressée à la protection de la biodiversité.
Après une spécialisation en « Tropical Biology », elle a commencé sa carrière dans une ONG de conservation marine à Maurice. La première fermeture de la pêche à l’ourite, la protection des tortues de mer ou encore la formation des éco-guides sont parmi les projets auxquels elle a contribué. « Lors d’une conférence à l’université de Maurice, j’ai rencontré des représentants de la Stanford University. Je leur ai fait part de mes objectifs et ils m’ont encouragée à envoyer ma candidature pour un doctorat. A la suite d’une sélection assidue, celle-ci a été approuvée et j’ai pu obtenir une bourse pour mes études », dit-elle.
Josheena Naggea souhaite terminer son doctorat avant de se lancer dans d’autres projets. La jeune femme est aussi passionnée par la plongée, la randonnée, la cuisine et la peinture.
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