Selon Jean Claude de l’Estrac, observateur politique, ancien journaliste et ministre, « il faut introduire la politique discriminatoire pour venir en aide aux familles les plus pauvres de Maurice. Il faut bien admettre le fait qu’elles ne s’en sortiront jamais, même avec toutes aides de l’État », explique-t-il.
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Jean Claude de l’Estrac s’exprimait ainsi à l’occasion du lancement du livre de Georges Chung Tick Kan, « Vaccinons notre économie », le jeudi 26 novembre à Ébène. Tout en admettant que grâce à l’État-providence, des aides ont permis de redistribuer une certaine partie des richesses engendrées par l’économie mauricienne, il fait valoir que la redistribution des richesses a actuellement laissé certaines personnes en bordure de route. « Elle n’a pas réussi à être totalement égalitaire. Malgré tous les efforts de l’État, il faut reconnaître que certains n’y arrivent pas en raison de la précarité de certains emplois. On les connaît ces personnes, on connaît leurs noms et prénoms et on sait où elles habitent. C’est pour ça qu’il faut introduire la discrimination positive pour eux », dit-il.
Ce livre est en fait un « cri d’alarme », un « acte de foi », qui nous invite à tirer des leçons des conséquences de la pandémie sur l’économie. « L’auteur s’inquiète de ne pas trouver dans le mode de gouvernance actuelle ce qui a fait notre succès du passé, celui que les économistes désignaient comme le ‘miracle économique’ », fait observer Jean Claude de l’Estrac. Après les années 70, caractérisées par le marasme économique, il y a eu une sortie de crise où « l’intelligence collective a été mise à l’épreuve. Il y a eu une large coalition, un consensus, même si celui-ci a été tendu par moments ».
C’est cette intelligence qui a favorisé la recherche de la diversification de notre économie, jusque-là orientée vers l’Europe. Pour Georges Chung Tick Kan, il est impératif de relancer d’autres piliers économiques, cela car le tourisme, le textile et l’industrie cannière sont au plus mal. À ce titre, il propose d’articuler ces nouvelles activités autour de trois pôles de développement futurs : l’économie bleue, l’énergie solaire et l’intelligence artificielle. Pour ce qui est de l’intelligence artificielle, il souhaite que Maurice sollicite l’expertise de la Chine. « Ces secteurs sont tous prometteurs d’emplois à tous les niveaux », dit-il, avant de citer l’exemple de Singapour où l’énergie solaire intelligente a remplacé les pylônes électriques qui nécessitaient les énergies fossiles. « Avec les applications sur les portables et des puces de régulation, on remplace des fonctions de bureau », fait-il remarquer, avant de faire valoir la disponibilité de l’énergie solaire presque toute l’année à Maurice.
Lindsay Rivière, qui s’est exprimé sur l’absence de suivi dans la mise en œuvre des grands ‘hubs’, à l’instar de l’économie bleue ou le bunkering, fait observer son impression à l’effet « qu’on brûle les étapes et qu’on a tout essayé à Maurice, mais sans jamais aller au bout de nos ambitions. Le gouvernement et le secteur privé sont tous deux essoufflés ».
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