J., ancien toxicomane : «Lavi pli zoli san ladrog» 

« Lavi pli zoli san ladrog. » Aujourd’hui quinquagénaire, J., qui est sur le programme de méthadone depuis environ huit ans, a pris du temps avant d’arriver à cette conclusion. C’est à travers ses fréquentations qu’il a goûté à ses premières doses de drogue. Pris dans l’engrenage, il n’a pas pu arrêter. Il confie qu’il voulait aussi améliorer ses performances sexuelles. 

Cependant, il comprend vite que la consommation de drogue ne procure qu’un plaisir éphémère. Mais il lui est difficile de décrocher malgré le soutien et les encouragements de son entourage : son épouse et ses enfants. Seule lui importait d’avoir sa dose quotidienne.

« Sa zafer fami dir ou fer promes ki ou pou aret-la, manti sa. Li pa marse. Li vinn lor enn desizion personel », explique-t-il. Et avec la drogue qui était facilement accessible à l’époque dans son quartier, il n’avait qu’à sortir sur le chemin pour en trouver, dit-il. 

« Ladrog ti bon marse sa lepok-la ek lavi pa ti osi ser ki asterla », fait remarquer J. Il a ainsi continué à se droguer pendant une trentaine d’années, même si son entourage lui a demandé à plusieurs reprises de décrocher. 

J. raconte qu’on lui a souvent fait la morale pour qu’il arrête de prendre des substances illicites, mais cela n’a pas été facile. Le déclic est cependant venu quand il a réalisé qu’il avait perdu sa dignité et le respect de son entourage. « Pa ti enn lavi sa. » 

C’est ainsi qu’à la suite d’une décision personnelle, il s’est tourné vers le centre Idrice Goomany pour chercher de l’aide. Après plusieurs sessions de « counselling », il a été placé dans le programme de substitution à la méthadone. Depuis, il a repris goût à la vie.

« Mo al pran mo doz tou-le-gramatin, apre mo al travay. Tanto mo rant lakaz mo retrouv mo fami. Mo nepli pran ladrog » affirme-t-il. Il a ainsi retrouvé la dignité et le respect de son entourage. 

« Monn trouve ki sete pa enn lavi kontign droge ek pa pran kont fami. Zordi mo santi mwa pli bien ki avan », souligne J. Il affirme aussi qu’il a retrouvé la joie de vivre. L’un de ses petits plaisirs est de retrouver sa famille après le travail et de prendre un petit apéritif de temps en temps chez lui.