Le plastique à usage est interdit depuis le 15 janvier 2021. En effet, la loi proscrit la possession, l’utilisation, la vente, la distribution, l’importation et la fabrication des produits comme les couverts, les assiettes et gobelets jetables, les pailles et touillettes à boisson en plastique, entre autres. Cette semaine, nous allons à la rencontre des seniors qui se sont efforcés à changer leurs habitudes pour opter pour des alternatives écologiques.
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Alain Fong « Nous avons décidé d’acheter une ‘tente bazar’ »
Alain Fong, 68 ans de Tamarin, pense qu’il était temps de venir avec la loi interdisant l’utilisation du plastique à usage unique. D’ailleurs, étant lui-même soucieux de l’environnement, il essaie tant bien que mal d’adopter les bonnes pratiques pour la protection de l’environnement. « À la maison, nous avons décidé d’acheter une « tente bazar » pour aller au marché. Il est vrai que, dans les foyers mauriciens, on a tendance à conserver des boîtes de beurre ou de glace pour conserver les restes de nourriture. Chez nous, c’est également le cas. Cela nous a fait réfléchir davantage aux alternatives à considérer ».
Ce membre du Lions Clubs d’Albion ajoute : « Nous avons le projet de faire des campagnes de sensibilisation dans les écoles visant à sensibiliser les enfants aux déchets plastiques et son impact sur l’environnement. Nous sommes obligés de faire des efforts, car nous sommes entourés par la mer, nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser envahir pas les déchets plastiques qui prennent des années à décomposer », fait-il ressortir.
Pour lui, l’exemple à suivre est celui de l’île Rodrigues. « Rodrigues est beaucoup plus en avance que nous en ce qu’il s’agit du plastique. Avant, Rodrigues suivait nos avancées pour les mettre en pratique, aujourd'hui , c’est l’inverse. Les Rodriguais sont très disciplinés et très à cheval sur ces mesures visant à protéger l’environnement. Nous devons suivre la même philosophie. Par exemple, les restaurants doivent opter pour des ‘take-away’ en carton et des couverts en bambou comme certains le font déjà. Nous devons songer à bannir les bouteilles en plastique qui sont sans doute la plus grande cause de pollution sur nos plages et nos routes ».
Pour lui, le prix des produits biodégradables - Rs 3 plus cher que le plastique - est le prix à payer pour protéger l’environnement. « Je comprends que les produits biodégradables sont plus chers, mais je préfère investir dans l’avenir de la future génération aujourd’hui et ne pas polluer. Sur le long terme, nous serons gagnants surtout au niveau du tourisme, car les touristes apprécient davantage les pays respectant la nature », dit-il.
D’ailleurs, Alain Fong croit en l’avenir des compagnies qui investissent dans l'économie verte. « Comme je suis retraité, j’investit dans des compagnies qui misent sur l’économie verte et la durabilité de l’environnement. Je crois fermement que c’est l’avenir, car la valeur des actions a augmenté jusqu’à 10 % depuis novembre. Il y aura ainsi des fonds de financement pour la recherche environnementale. C’est aussi bien que les gens investissent de façon indirecte dans la démarche de ces compagnies pour la protection de l’environnement. Même si je ne perçois pas de gros profits, je suis rassuré de savoir que je contribue à limiter la pollution », renchérit-il.
Roobun Marimootoo : « Nous limitons l’utilisation d’objets nuisibles à l'environnement »
Même son de cloche chez Roobun Marimootoo, 70 ans, résidant à Tamarin. Pour lui, l’interdiction du plastique à usage unique est « un avancement majeur » pour Maurice. « Ayant fait le choix d’adopter un mode de vie respectueux de la nature depuis plusieurs années maintenant, cette transition n’est pas difficile. Dans l’ensemble, c’est une bonne mesure et nous devons poursuivre dans cette voie promouvant l’écologie, la protection de l’environnement et le développement durable. Cependant, nous avons besoin d’un effort collectif des jeunes, mais aussi des seniors pour pourvoir mettre cela en pratique. Nous ne pouvons dire que cela ne concerne que les jeunes, car le futur leur appartient. Même si cette mesure sera un peu plus difficile dans un premier temps pour les personnes âgées, elles devront s’adapter. Car c’est l’affaire de tout le monde. Nous devons tirer des leçons des pratiques de Rodrigues qui a banni le plastique à usage unique et les objets en plastique depuis deux ans maintenant », dit-il.
Et d’ajouter que ça lui a lui-même pris plusieurs années pour changer ses habitudes pour peu à peu bannir les objets en plastique nocifs pour la planète. Toutefois, il estime qu’on doit tous mettre « le cœur à l’ouvrage si on veut conserver notre planète pour nous-mêmes, nos enfants et petits-enfants ».
« Cela fait des années que j’ai banni certains objets en plastique et opté pour des alternatives plus écologiques au quotidien. Par exemple, j’ai échangé les bols en plastique pour des bols en verre afin de conserver de la nourriture au frigo. En sus, nous apportons nos verres et bouteilles en verre ou en métal quand nous sortons. J’essaye de limiter l’utilisation de tout type de produits qui pourraient nuire à la planète », dit le vieil homme.
Giandev : « La santé et la nature n’ont pas de prix »
Pour Giandev, 70 ans, habitant Rivière-du-Rempart, le combat contre les déchets plastiques est une cause qui lui tient particulièrement à cœur. Souvenez-vous ! En mars 2020, ce septuagénaire avait fait le buzz sur les réseaux sociaux à la suite d’un vidéo postée sur une plateforme de sensibilisation qui engage émotions et réflexions à travers des témoignages. Grâce à son initiative individuelle éco responsable, il avait su démontrer que la préservation de la nature était une préoccupation de tout le monde.
Ce maçon ramasse, tous les jours, et cela depuis quatre ans, des bouteilles en plastique sur les plages et en bordure de route après le travail. Il les remet à l’usine à chaque fin de semaine. Ayant était témoin des dégâts causés par les déchets plastiques, il accueille favorablement cette mesure. « Les citoyens jettent leurs ordures dans les rivières, en bordure de route et sur les plages sans se soucier des conséquences. Quand il y a des cyclones, ces déchets finissent dans la mer et détruisent la faune et la flore marines. Aujourd’hui, je suis ravi de cette mesure, Mais il faudra un effort collectif pour réduire les déchets plastiques. Je me suis débarrassé de la plupart des objets en plastique à la maison avant fin 2020. Ils sont nocifs non seulement pour la nature, mais également pour notre santé. Je détestais déjà avoir du plastique à la maison. Nous utilisons plutôt des plats en porcelaine et des couverts en inox. Aussi, je me sers de plastique biodégradable et de la traditionnelle ‘tente bazar’ pour mes courses au marché. Pour moi opter pour des produits biodégradables au lieu du plastique malgré le coût élevé vaut le coup. La santé et la nature n’ont pas de prix », conclut-il.
Shyamdass Pentayah : « Chez moi, la transition se fera sans difficulté »
Shyamdass Pentayah, 60 ans, est le doyen de l’organisation Sov Lanatir. Il a rejoint les jeunes écologistes dynamiques cette organisation non-lucrative pour défendre la cause environnementale. Pour lui, l’interdiction du plastique à usage unique est une bonne initiative du gouvernement « même si elle a été appliquée plutôt tardivement ».
Chez les Pentayah, les alternatifs au plastique ont déjà été adoptés depuis un an. De ce fait, Shyamdass, le chef de famille, estime que « la transition se fera sans difficulté pour lui ». « Cette interdiction du plastique à usage unique ne m’affectera pas, car chez moi, nous avons déjà adopté des produits alternatifs et l’adaptation a été sans anicroche. Par exemple, nous utilisons des sacs biodégradables, recyclés et des tentes en vacoas pour nos courses. Nous avions également l’habitude de réutiliser les bols en plastique pour qu’ils ne se retrouvent pas dans la nature. Cependant, maintenant nous optons pour des bols en verre pour conserver des aliments », explique-t-il.
Et d’ajouter que, pour lui, « la nature n’a pas de prix » considérant « tout ce qu’elle nous donne en retour ». De ce fait, il se dit disposer à payer le prix pour protéger la planète. Il considère toutefois que cette mesure n’a pas été bien communiquée à la population afin que les gens puissent se préparer et prendre des dispositions nécessaires. « Je suis d’avis que les autorités n’ont pas suffisamment informé la population et les producteurs locaux à ce sujet. Même si la plupart des gens ont accès à l’information, d’autres n’ont pas cette chance et c’est pour cela que les autorités auraient dû se saisir des médias pour toucher la population dans son ensemble, d’emballage."
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