L’installation de 10 000 systèmes solaires sur les toits des foyers mauriciens, dans le cadre du Home Solar Project, sera financée par l’Abu Dhabi Fund for Development à hauteur de 10 millions de dollars américains. Des économies de Rs 14 millions par an sont anticipées. Le projet soutient l’objectif de 60 % d’électricité renouvelable d’ici 2030.
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«Doté d’une capacité totale de 10 mégawatts (MW) à son achèvement, le projet permettra d’économiser 15 000 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone et 400 000 dollars américains par an, tout en réduisant la dépendance du pays vis-à-vis du diesel. » C’est ce qu’annonce le ministère de l’Énergie et des Services publics dans un communiqué émis le 25 janvier au sujet de l’expansion du déploiement des systèmes photovoltaïques solaires dans le cadre du programme Home Solar Project (HSP). Les économies annuelles anticipées se chiffrent à Rs 14 millions.
Cette initiative est rendue possible grâce au financement concessionnel de l’Abu Dhabi Fund for Development (ADFD), qui a mis à disposition 10 millions de dollars américains pour le projet. L’ADFD et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) reconnaissent la pertinence des panneaux solaires photovoltaïques en toiture pour Maurice en tant que Small Island Developing State, avec des impacts socio-économiques et des avantages climatiques. Raison pour laquelle ils ont approuvé la proposition du Central Electricity Board (CEB) d’installer 10 000 systèmes solaires PV sur les toits de foyers mauriciens.
Le projet s’inscrit dans les efforts du gouvernement en faveur du développement social et économique. Il aidera à atteindre l’objectif visant à détenir une part cible de 60 % d’électricité provenant de sources renouvelables d’ici 2030. En guise de mesure incitative pour accueillir le module solaire du CEB, chaque foyer reçoit une consommation de base gratuite, ce qui réduira les charges d’électricité. L’énergie générée et non consommée sera injectée dans le réseau.
Le projet se concentre sur l’intégration de modules solaires sur les toits des logements. Les panneaux sont fournis et installés gratuitement pour les bénéficiaires. Afin d’encourager la participation des foyers éligibles, le CEB a mis en œuvre un programme de sensibilisation et une campagne d’information, lesquels se sont avérés être une réussite. Cela a permis l’installation de systèmes solaires dans 2 000 foyers.
Khalil Elahee, chargé de cours à l’université de Maurice (UoM), explique, pour sa part, que des dizaines de milliers de familles sont désormais éligibles à l’installation gratuite de panneaux photovoltaïques de 2kW. Ces kits de production d’énergie solaire coûtent normalement entre Rs 100 000 et Rs 200 000 chacun, mais les bénéficiaires n’auront rien à débourser.
Le seul hic est que cette offre se base sur le concept « premier arrivé, premier servi », comme l’indique le CEB dans un communiqué. Les intéressés doivent donc se faire connaître au plus vite en envoyant un SMS sur le 5954 5954. Ils doivent taper NBS suivi de leur numéro d’abonné du CEB.
Le chargé de cours à l’UoM pense que le programme suscitera un fort engouement en permettant aux foyers dont la facture moyenne ne dépasse pas Rs 2 000 par mois de participer. Sauf que seulement 2 500 familles en seront bénéficiaires. Ceux qui paient Rs 700 par mois n’auront, par exemple, presque rien à payer pendant 20 ans en souscrivant au programme. Les abonnés ayant une facture mensuelle allant jusqu’à Rs 2 000 auront droit à une réduction pouvant atteindre jusqu’à 50 %.
Khalil Elahee met aussi en avant le fait que les économies pourraient être plus significatives si les panneaux étaient conformes aux normes internationales et installés correctement dans les régions bénéficiant d’un fort taux d’ensoleillement. Il souligne l’importance de surveiller de près la gestion du projet en toute transparence, tant sur le plan administratif que technique.
Son succès, dit-il, dépendra de la suite du « scaling up » des énergies renouvelables dans ce secteur. « Il ne faut pas compromettre notre crédibilité auprès des bailleurs de fonds prêts à financer des projets similaires, surtout après l’engagement global pris à la COP28 par divers partenaires de ce secteur », explique-t-il.
Le chargé de cours lance un appel aux autorités pour qu’elles privilégient également la maîtrise de la demande afin que l’énergie solaire obtenue ne soit pas gaspillée ou utilisée inefficacement. Il préconise aussi qu’une agence spécialisée soit mandatée pour piloter des programmes, comme le SSDG Netbilling Scheme, car les énergies renouvelables et la maîtrise de la demande dont elles sont assorties représentent l’objectif primaire du CEB. Khalil Elahee demande que les rôles de l’Energy Efficiency Management Office, de la Mauritius Renewable Energy Agency et de l’Utility Regulatory Authority soient harmonisés avec celui du CEB.
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