Les opérateurs économiques étaient enhardis par la perspective que de nombreux chantiers allaient démarrer en 2017. Mais le soufflé est retombé suivant l’annonce du retrait du PMSD du gouvernement.
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L’accalmie sur le plan politique aura été de courte durée. Lundi, le PMSD a décidé de claquer la porte du gouvernement pour faire montre de son refus de cautionner le texte de loi prévoyant la création de la Prosecution Commission. Cette nouvelle du départ du PMSD a eu l’effet d’une douche froide sur la communauté des affaires.
« Pour l’instant, le départ du PMSD perturbe l’ambiance politique de l’île Maurice. Il est, toutefois, un peu prématuré pour connaître son impact sur l’économie mauricienne », avance l’industriel François de Grivel. Pour Rajiv Servansingh, observateur économique, le souci demeure que le départ du PMSD « n’est pas un incident isolé ».
« C’est la continuation d’une série d’événements depuis que le gouvernement est en place », fait-il ressortir. Eric Ng, directeur du Cabinet PluriConseil et économiste, abonde dans le même sens. « Depuis plus d’un an, la situation politique est volatile et loin d’être saine. La démission du PMSD apporte une nouvelle secousse et met en exergue le fait que le problème d’incertitude politique reste entier », ajoute l’économiste.
Une situation qui n’est pas sans effet. Déjà, les opérateurs se sont plaints d’un manque de visibilité qui ne permet pas de prendre des décisions pour l’avenir et le long terme.
« Les décideurs économiques détectent ce genre d’environnement dans lequel des changements de politique économique peuvent intervenir à tout moment d’autant plus que nous avons déjà eu trois ministres des Finances en l’espace de deux ans », fait ressortir Rajiv Servansingh.
Par ailleurs, souligne-t-il, l’incertitude plane toujours, quant à savoir qui sera le prochain ministre des Finances dans l’éventualité où Pravind Jugnauth accèdent aux fonctions de Premier ministre. Or, insiste Eric Ng, les opérateurs économiques recherchent la visibilité, la sérénité et la planification politique. Un avis que partage également François de Grivel. « Nous souhaitons retrouver une certaine sérénité pour pouvoir créer de l’activité additionnelle, développer les entreprises et investir. La priorité du gouvernement doit s’orienter vers les impératifs économiques. Il ne faut surtout pas que la politique interne affecte la situation économique et l’intérêt du pays », soutient-il.
En attendant un retour au calme, plusieurs observateurs craignent un impact sur l’investissement. « Les investisseurs étrangers hésiteront à investir. Le désordre au sein du gouvernement n’inspire pas confiance », souligne Eric Ng. Et François de Grivel d’ajouter : « Nous traversons une période où personne ne va investir dans le court terme. Nous aurons une meilleure analyse de la situation au début de janvier avec la reprise des activités. Toutefois, il y a un gros travail à faire pour augmenter la croissance du pays ».
La perception que 2017 s’annonçait sous des meilleurs auspices pourrait bien voler en éclats.
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