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Inculpé du meurtre de son épouse Nawsheen - Safwaan Chady : «Li ti pe rod elwagn mwa ek mo mama»

Le 11 juillet, Safwaan Chady a été provisoirement inculpé du meurtre de Nawsheen Chady.
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  • Le frère de la jeune femme conteste cette version : « Sa bann zafer la pa vre » 

Cela fait cinq jours que Nawsheen Chady, 37 ans, a été tuée à coups de barres de fer par son époux Safwaan Chady, 38 ans, à Circonstance, Saint-Pierre. Interrogé à plusieurs reprises par la Criminal Investigation Division de Moka en fin de semaine et durant le week-end, il a fourni un autre mobile à la police pour justifier cet acte irréparable. Il avance désormais que son épouse cherchait à l’éloigner de sa mère. « Mo madam ti pe rod elwagn mwa ek mo mama », a-t-il dit aux enquêteurs. 

Une version que conteste fermement le frère de la victime, qui y voit une tentative de plus pour minimiser sa responsabilité. « Sa bann zafer la pa vre. Pa ti ena sa », dit-il dans une déclaration après avoir été sollicité par Le Défi Quotidien dans l’après-midi du dimanche 13 juillet 2025. 

Depuis le drame survenu le jeudi 10 juillet 2025, les enquêteurs de la CID de Moka tentent d’établir le mobile exact de ce féminicide. En fin de semaine, Safwaan Chady, toxicomane, est revenu sur sa première version et a avancé que les tensions au sein de leur mariage, qui a duré 14 ans, découlaient de l’attitude de Nawsheen, qui aurait, selon lui, tenté de créer un fossé entre lui et sa mère. 

Nawsheen et Safwaan Chady unis il y a 14 ans dans l’espoir d’une vie à deux.
Nawsheen et Safwaan Chady unis il y a 14 ans dans l’espoir d’une vie à deux. 

Il allègue que ce conflit familial, qui durait selon lui depuis des années, le rongeait mentalement : « Mo latet ti pe fatige. » Il soutient que ces derniers jours, les disputes étaient devenues fréquentes au sein de leur couple. Cette tension, dit-il, aurait dégénéré en dispute violente le jour du drame.

Le marchand de légumes indique que son épouse s’était absentée dans la matinée. Elle s’était rendue au commerce de ses proches à Saint-Pierre pour se plaindre du comportement violent de Safwaan. Rogiffa Eckburally, 62 ans, confirme que sa fille s’était effectivement présentée à son commerce, où elle s’était plainte du comportement violent de son époux à son égard. 

À ce moment, le pire se faisait déjà craindre : « Mo tifi ti sonn mwa avan sa ek li ti dir mwa pa vinn magazin. Li ti dir mwa kasiet ou gete kot ou pou ale. » Sentant le danger, la sexagénaire s’est alors déplacée vers le magasin de son fils, dans le même village. 

C’est là qu’elle a revu sa fille pour la dernière fois. « Ver 13h15 linn vinn laba. Linn dir mwa : ‘Maa, ou pa kone ou ki mo pe pase’. Lerla Safwaan inn telefonn li. Monn dir mo tifi pa al ar li. Linn dir mwa : ‘Non maa, mo bizin ale. Ki li pou fer. Li pou touy mwa. Sa mem inn reste.’ » Elle ajoute que Safwaan a attrapé sa fille par l’épaule et l’a emmenée à la maison. « Pa mem 5 minit apre linn touy li », regrette-t-elle. 

Le corps inerte de Nawsheen a été découvert vers 13h30 dans leur maison après que sa belle-sœur a contacté la police. Safwaan se trouvait alors dans l’arrière-cour, apparemment déboussolé. Les policiers lui ont immédiatement demandé où se trouvait son épouse. Il a aussitôt montré des signes de panique. Face à l’insistance des policiers, il a ouvert la porte. 

Ils ont trouvé la jeune femme, qui avait la tête affalée dans une mare de sang. Les enquêteurs ont également retrouvé les trois barres de fer ensanglantées, saisies comme pièces à conviction. Le médecin du SAMU, arrivé peu après, n’a pu que constater le décès de Nawsheen Chady. 

Questionné par les policiers, il a d’abord tenté de faire croire qu’il s’était interposé dans une dispute entre sa mère et son épouse. Mais les caméras de surveillance installées dans la cour familiale, dont les images ont été extraites par les enquêteurs, ont contredit sa version. 

La vidéo montre que seuls lui et Nawsheen étaient présents sur les lieux au moment de l’agression. Les parents de Safwaan Chady ont d’ailleurs confirmé aux enquêteurs qu’ils assistaient à des funérailles à l’heure du drame. 

Les enregistrements de vidéosurveillance montrent aussi l’agression d’une rare violence. Le présumé meurtrier s’est saisi de trois barres de fer entreposées dans la maison. « Mo finn bat li boukou kout feray, lor so latet ek so lekor ziska li mor », a-t-il fini par reconnaître. 

La jeune femme, frappée à plusieurs reprises, s’est écroulée, sans défense. Nawsheen Chady s’est vidée de son sang. Cette jeune mère de famille laisse derrière elle une fille de 11 ans et un fils de 12 ans. 
Quant à Safwaan Chady, il a comparu devant le tribunal de Moka le vendredi 11 juillet 2025 qui l’a provisoirement inculpé de meurtre. Il devra prochainement participer à une reconstitution.   

Les proches qui lui ont donné son dernier bain : « Frêle, petite, fragile… Des bleus, encore des bleus »

Ce sont celles qui l’aimaient le plus – sa mère, ses tantes et ses proches – qui ont eu la lourde tâche de lui offrir son dernier bain purificateur (Ghusl) avant ses obsèques. Un moment d’intimité déchirant que l’une d’entre elles a raconté sur Facebook : « Elles ont dû préparer son corps brisé et sans vie pour l’enterrement. Les femmes qui l’ont élevée avec tendresse et fierté ont été obligées de laver le sang et les bleus laissés par l’homme qui se disait son mari. Nous l’avons élevée avec amour et nous l’avons livrée à un monstre. Elle n’était pas protégée. Elle a été exposée. »  Le corps sans vie de Nawsheen portait les marques d’une violence insoutenable, comme le décrit encore cette proche, bouleversée : « Nous avons à peine réussi à laver son corps correctement. Elle avait la taille d’un enfant sur cette table à l’Al Ihsaan Islamic & Funeral Center. Frêle, petite, fragile… Des bleus, encore des bleus. Crâne fracturé, mâchoire disloquée, poignet cassé. Il l’a cassée. »

 

 

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