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Habibullah et Bibi Afroza, un couple exceptionnel

Habibullah et Bibi Afroza : un couple fait l’un pour l’autre.

Le mariage en lui-même est difficile, mais quand on prend le risque d’épouser un jeune homme avec un handicap, les difficultés paraissent infranchissables. Et ce risque, Bibi Afroza Kheeroo l’a pris. Aujourd’hui, elle ne regrette rien. Son mari et elle s’aiment comme au premier jour, mais le malheur les guette.

Pour comprendre l’amour profond qui lie ce couple, il faut parler de leur rencontre et de leur passé. Bibi Afroza Kheeroo, âgée de 53 ans, revient avec émotion sur ces moments qui sont chers à son cœur. Tout a commencé quand une de ses amies lui a proposé de faire la connaissance d’un jeune homme. « À l’époque, j’étais employée par une compagnie de nettoyage, tout comme Habibullah. Je me rendais au travail, accompagnée de ma belle-mère. C’est alors que je lui ai tapé dans l’œil. Vraisemblablement, il s’était renseigné sur moi auprès d’une amie. Cette dernière est venue me poser des questions sur ma vie privée, tout en sachant que je n’étais pas heureuse. Ma mère est morte quand j’étais encore qu’une enfant et je ne m’entendais pas bien avec ma belle-mère. Mon amie m’a proposé de rencontrer Habibullah en me précisant qu’il avait des problèmes d’élocution », relate-t-elle.

> Ils sont à la recherche d’une maison

Dès lors, Bibi Afroza est tombée sous le charme de Habibullah, mais elle a dû batailler ferme pour l’épouser. En effet, sa belle-mère a objecté à ce mariage avec un homme qui éprouvait des difficultés pour articuler. Idem pour son père. « Au début, mon papa était diamétralement opposé à cette idée. Par la suite, quand il s’est rendu compte que j’étais déterminée à me marier avec Habibullah, il m’a demandé de bien réfléchir. Je lui ai expliqué que j’avais bien pris le temps de méditer à ce sujet et que ma décision était prise », précise-t-elle.

Un choix qu’elle n’a jamais regretté. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et leur couple tient bon. Avec le temps, elle comprend parfaitement son mari. De plus, elle est devenue une parfaite interprète pour son conjoint quand il s’agit de parler avec d’autres personnes. Malheureusement, suite à un problème de santé de Bibi Afroza, le couple n’a pas pu goûter au bonheur d’avoir un enfant. C’est peut-être un mal pour un bien, puisque le couple fait actuellement face à diverses difficultés.

Le drame

« Mon mari a travaillé pour la compagnie de nettoyage dans laquelle on s’est rencontrés pendant dix ans. Ensuite, il a été congédié, car il  a été victime d’une attaque cérébrale, ce qui a affecté sa jambe gauche. Aujourd’hui, nous survivons uniquement grâce à sa pension d’invalidité de Rs 9 000, car j’ai dû arrêter de travailler pour m’occuper de lui. De toute façon, j’aurais fini par le faire, car j’ai moi aussi des problèmes de santé, plus précisément au niveau des reins. Celui de droite serait usé, selon mon médecin. Je ne peux donc pas rester debout pendant longtemps », raconte Bibi Afroza.

L’attaque cérébrale dont a été victime son mari a bouleversé leur vie à jamais. Au cas contraire, il aurait pu encore travailler vu qu’il n’a que 51 ans. Certes, il arrive à marcher, mais il traine lourdement la jambe gauche. Faute de moyens, le couple doit prendre le bus pour leurs déplacements. « Monter à bord ou descendre d’un bus est un parcours de combattant pour lui. Mais que faire ? Nous n’avons pas d’autre choix », dit son épouse. 

Pour ne rien arranger, ils vivent dans une maison qui ne leur appartient pas. « Le loyer est certes minime, mais on doit puiser de l’argent dans la pension d’invalidité. De plus, la maison n’est pas étanche. Maintenant, le propriétaire nous a demandé de partir. Où irons-nous habiter à notre âge ? », dit Bibi Afroza, complètement bouleversée. 

L’idéal serait d’obtenir une maison NHDC. Hélas, malgré les démarches entreprises, ils ont l’impression que c’est un rêve irréalisable pour eux, d’autant plus que le sort s’est acharné sur eux dans le passé. 

Une enfance malheureuse en commun

Habibullah, indique son épouse, a toujours cru qu’il allait hériter de la maison familiale. « Il vivait  avec sa grand-mère qui l’a élevé. Quand elle est morte, il pensait que la maison lui revenait, mais il a été chassé par des proches », relate-t-elle, avant d’ajouter : « Il a eu une enfance malheureuse, tout comme moi ». 

« Sa mère l’a abandonné quand il était tout petit parce qu’il ne pouvait pas parler correctement. Son père aussi l’a quitté pour aller fonder une autre famille. Habibullah a toujours vécu complètement coupé de ses parents biologiques et de ses demi-frères et sœurs », indique Bibi Afroza. Ce que confirme Habibullah : « Je n’existe pas pour eux », dit-il. Cette enfance malheureuse les a rapprochés davantage, comme s’ils étaient faits pour se rencontrer.  Mais la comparaison s’arrête là, car Bibi Afroza a eu plus de chance. « J’ai deux sœurs et quatre demi-frères. Je suis très proche de ma sœur ainée et de mon beau-frère. Ils viennent de temps à autre nous rendre visite et apportent des provisions. Mon beau-frère offre des vêtements qu’il ne veut plus porter à mon mari, mais qui sont en bon état », dit-elle.

De quoi sera faite leur existence dans les prochaines années ? Seul l’avenir nous le dira. Une chose est sûre, malgré leurs nombreuses difficultés, le couple tient bon. Comment  peut-il en être autrement en sachant qu’ils étaient faits l’un pour l’autre…

 

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