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Grande réforme attendue dans le milieu carcéral : les rémissions bientôt abolies

Les ‘Statutory Remisions’, qui comprennent la déduction automatique d’un tiers du temps d’incarcération des prisonniers, seront bientôt abolies. Les condamnés purgeront ainsi une peine d’emprisonnement ferme jusqu’à ce qu’ils retrouvent la liberté. Au niveau de la direction carcérale, on avance que « cette initiative a pour but de décourager les cas de récidive ».

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Une réforme en profondeur est attendue au sein du milieu carcéral cette année. Des amendements seront apportés à la Reform Institutions Act afin d’abolir les ‘Statutory remissions’. Ces remissions sont accordées à ceux qui purgent une peine de prison liée à des délits de vol, de vol avec violence, d’escroquerie, de viol sur mineurs ou encore de meurtres (dépendant de la nature du délit), entre autres. Ceux qui sont emprisonnés pour trafic de drogue, précisons-le, ne bénéficient pas de cette ‘Statutory Remission’ en raison des amendements apportés à la Dangerous Drugs Act de 1994 stipulant clairement que cette catégorie de prisonniers doit purger des sentences fermes et qu’ils ne doivent bénéficier d’aucune rémission. 

Les ‘Statutory Remissions’ comprennent la déduction automatique d’un tiers du temps d’incarcération du prisonnier. Si un individu écope, par exemple, de 10 ans de réclusion criminelle, dans la pratique, il sera emprisonné pendant environ six ans et demi. Une fois les remissions abolies, selon des hauts gradés du milieu carcéral, ils seront encouragés à se livrer au jardinage, à la menuiserie, au nettoyage, à la lessive, à la vaisselle et à la cuisine, entre autres) afin de cumuler des heures qui seront déduites de leur temps d’incarcération. 

Les avis divergent 

Cette mesure, qui a toujours existée au sein du milieu carcéral, a pendant longtemps été critiquée par bon nombre de gardiens. La raison ? La déduction d’un tiers de la peine d’incarcération est perçue comme étant une « injustice » envers ceux incarcérés pour trafic de drogue. « Nous sommes contre la rémission d’un tiers. Un individu ayant commis un délit dans la société, et qui a été jugé coupable par une cour de justice, doit impérativement purger une peine d’emprisonnement ferme. Hors de question de lui accorder une rémission », avancent des gardiens de la General Duties affectés à la prison centrale de Beau-Bassin.

D’autres gardiens de ce département ont été sollicités. Ils sont, pour leur part, « contre » l’abolition des rémissions. « Les prisonniers qui ne bénéficient pas de rémission sont frustrés. C’est la raison pour laquelle ces prisonniers font preuve d’indiscipline. Certains sont même placés sous rapport », indique ces gardiens. Les remissions, poursuivent-ils, sont importantes car elles permettent également un contrôle sur la population carcérale. « Il faut qu’il y ait des admissions et des libérations. Le milieu carcéral risque de se retrouver dans une situation de surpeuplement si les ‘Statutory remissions’ sont abolies », précise-t-on.

Freiner la rechute

La direction carcérale, contactée le 2 janvier, fait comprendre que les amendements à la Reform Institutions Act sont vivement attendus afin de donner un nouveau souffle au département. « Une grande réforme est prévue. Les remissions ne seront plus automatiques. C’est-à-dire « acquis d’avance ». Les prisonniers devront travailler afin d’en bénéficier. Ils devront soit s’adonner aux tâches quotidiennes ou encore faire preuve de bonne conduite », déclare-t-on. 

Les prisonniers, poursuit la direction, peuvent toutefois perdre ce qu’ils ont cumulé s’ils commettent des délits en prison. Au niveau de l’administration, ajoute-t-on, « nous sommes dans l’attente de la nouvelle loi. L’abolition des ‘Statutory Remissions’ change beaucoup de choses, car c’est un moyen très efficace de faire chuter les cas de récidive parmi les prisonniers. Nous voulons à tout prix combattre le surpeuplement dans les prisons du pays. C’est la raison pour laquelle il faut à tout prix décourager ces cas de récidive », termine-t-on.

 

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