
Le directeur de l’Audit, Sunil Romooah, n’y va pas de main morte. Devant l’évidence des faits, il tire la sonnette d’alarme et appelle à des mesures correctives au plus vite pour mettre fin au gaspillage de plusieurs centaines de millions, voire des milliards de roupies, des gestions hasardeuses et des décisions malvenues au niveau des structures gouvernementales.
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Dans son rapport de 328 pages, excluant les 92 pages du rapport sur l’Assemblée régionale de Rodrigues, déposé vendredi au Parlement, il dénonce un « manque de surveillance au niveau des rapports financiers des corps paraétatiques », des lacunes dans les appels d’offres, des « déficiences dans la gestion des projets » et de l’administration des contrats et des procédures de recouvrement de dettes « inefficientes ».
« Les organismes parapublics utilisent l’argent du contribuable pour investir dans des infrastructures et pour offrir des services. Ils doivent rendre des comptes sur l’usage de cette ressource. Il est important qu’ils donnent des informations justes et complètes », indique le rapport.
Pourtant, la réalité est toute autre. Au 14 février dernier, 43 organismes parapublics n’avaient pas encore soumis leurs comptes au bureau de l’Audit. On parle ici de 137 bilans financiers. En sus, 237 bilans financiers provenant de 74 corps parapublics ont été audités, mais n’ont pas encore été déposés à l’Assemblée nationale. Ils échappent ainsi aux yeux du contribuable.
L’Audit déplore des lenteurs dans les procédures d’appels d’offres. Et cela peut mener à des situations complexes.
Le bureau de l’Audit reproche aussi au gouvernement de ne pas planifier et gérer les projets d’infrastructures comme il se doit. Trop souvent il y a eu recours à des variations conséquentes des contrats, du non-respect des clauses, des objectifs non-atteints, des projets mis à l’agenda mais pas exécutés et des retards « considérables ».
Il remarque aussi que le gouvernement agit comme un hors-la-loi. « J’ai noté qu’il y a des cas où les ministères et les départements gouvernementaux ne respectent ni les lois, ni les règlements. Par exemple, les véhicules gouvernementaux ne sont pas examinés pour l’obtention des certificats de conformité, même si la Road Traffic Act et les règlements n’exemptent ces véhicules», insiste le directeur de l’Audit dans son rapport.
En somme, « les lacunes ont eu un impact significatif sur les finances publiques, sur les ressources et sur la qualité des services offerts. Elles ont également révélé les faiblesses de la gouvernance financière ».
Il est donc nécessaire, aux yeux du directeur de l’Audit, de procéder à une série de réformes. Parmi, un dépoussiérage des procédures d’appels d’offres, de la gestion des projets et des contrôles financiers. Il est également indispensable d’établir un système de gestion de la performance efficace pour les fonctionnaires ayant des responsabilités. Et surtout ne pas laisser passer les négligences, les erreurs répétitives ainsi que les mauvaises pratiques.

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