Avec la chute du cours des produits pétroliers sur le marché mondial, chaque Mauricien a dépensé Rs 7 420 de moins pour cet item en 14 mois. Mais une telle situation ne sera éternelle et le réveil risque d’être brutal.
De janvier 2015 à février 2016, le pays a déboursé Rs 28 milliards pour l’importation de produits pétroliers comprenant l’huile lourde, l’essence, le diesel et le JET A1 (carburant pour avion). Pour la précédente période correspondante (janvier 2014 à février 2015), les dépenses pour cette catégorie de produits essentiels étaient de Rs 37,4 milliards.
En se basant sur les données de Statistics Mauritius, le pays a donc payé Rs 9,4 milliards en moins. L’argent est resté dans les coffres de l’état, les caisses des entreprises et les poches du grand public. Bref, l’argent n’a pas quitté Maurice pour l’Inde, pays fournisseur de nos besoins en produits pétroliers, grâce à un accord avec la société étatique Mangalore Refinery and Petrochemicals Limited.
La facture pétrolière est l’une des principales dépenses du pays. En 2015, le poids sur le total des importations a été de quelque 15 %. Selon les archives de Statistics Mauritius, en 2014, ces dépenses ont représenté 19 %. Le change notable est signe de l’impact des fluctuations du marché mondial sur notre pays: économies par tête d’habitant, déficit commercial moindre et moins de devises quittant le pays.
« C’est évident que des entreprises d’état telles que la State Trading Corporation et la Central Electricity Board sont en très bonne santé financière avec la baisse mondiale. De plus, des familles sont en mesure de bénéficier des baisses à la pompe et de meilleurs tarifs pour celles au bas de l’échelle », commente un économiste.
Il fait ressortir : « Au niveau de l’aviation, le bas prix du carburant a permis aux Mauriciens de voyager à un moindre coût sur les différentes lignes aériennes. Cela a été bénéfique pour l’industrie touristique. Le prix du fret a eu un effet positif. Une facture moins importante à l’importation a aidé la roupie. »
Peut-on donc affirmer que la santé économique de Maurice en 2015 aurait été tout autre si prix du pétrole avait maintenu un niveau élevé ? « Si, par exemple, le prix du baril du pétrole était supérieur à 100 dollars (contre 45 dollars à vendredi 22 avril), la situation économique à Maurice aurait été plus difficile. Le déficit du compte courant se serait élargi. L’inflation serait à un niveau élevée. La croissance du pays serait inférieure aux 3,1 % », fait ressortir notre interlocteur.
En effet, l’économie de Rs 9,4 milliards sur la facture pétrolière a aidé l’économie à maintenir la tête hors de l’eau. Car la croissance à 3,1 % a été la pire performance de ces six dernières années avec une industrie de la construction en perte de vitesse et le faible taux d’investissement du secteur privé. La prudence est de mise pour l’avenir.
« C’est évident qu’il faut se préparer à un retour graduel vers un prix élevé des produits pétroliers. Les signes prévalant en ce moment sur les marchés n’indiquent aucune remontée en flèche. Cela nous donne plus de temps pour prendre des précautions », affirme l’économiste.
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