
Grâce à une réforme du ministère de l’Éducation, 2 472 élèves avec 3 ou 4 crédits au SC 2024 accèdent au Grade 12, une avancée pour l’inclusion académique.
Publicité
C’est une réforme qui pourrait bien transformer le visage du secondaire mauricien. Le ministère de l’Éducation a concrétisé une promesse électorale forte : désormais, les élèves ayant obtenu au moins 3 credits au School Certificate (SC) pourront accéder au Grade 12 (Lower VI), point d’entrée vers le Higher School Certificate (HSC). Les redoublants bénéficient quant à eux d’une tolérance exceptionnelle, avec un seuil abaissé à 2 credits. Une mesure entrée en vigueur cette année scolaire, qui rompt avec des années de sélectivité rigide.
Un geste fort en faveur de l’inclusion éducative, selon le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, et qui vient mettre fin à une injustice. Il a souligné que « chaque année, entre 2 500 et 2 700 élèves décrochent 3 ou 4 credits, mais ne peuvent pas poursuivre leurs études. Nous avons voulu changer cela. Nous avons été à l’écoute des élèves, car nous croyons en leurs aptitudes ».
Selon les chiffres officiels communiqués par le ministre, 2 472 élèves accèdent cette année au Grade 12 grâce à cette réforme. Parmi eux, 1 240 ont obtenu 3 credits et 1 232 en ont 4. Tous rejoignent les rangs des élèves traditionnellement admissibles avec 5 credits ou plus.
Pour Mahend Gungapersad, il est temps de rompre avec une vision figée de la réussite scolaire : « Il existe des ‘late developers’, des élèves qui s’épanouissent plus lentement mais qui ont autant de potentiel que les autres. Il faut leur donner la chance de poursuivre leurs études. » Il insiste sur une approche plus humaine et individualisée de l’apprentissage.
Système plus souple
À ceux qui dénoncent un abaissement des standards, le ministre répond sans détour : « Ce n’est pas un nivellement par le bas. Ceux qui sont brillants continueront à briller. Le nombre de crédits ne définit pas la valeur d’un élève. Ce qui compte, c’est de lui donner une chance. » Pour lui, l’éducation ne doit pas être une course à l’élitisme, mais un tremplin pour révéler les talents, quels qu’ils soient.
Cette réforme est également saluée dans le secteur éducatif. Le Dr Jimmy Harmon, directeur adjoint du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC), y voit une mesure de justice sociale : « En abaissant le seuil à 3 credits, on donne une vraie passerelle vers le HSC, les études postsecondaires ou la formation professionnelle. »
Il rappelle que certains élèves, ayant les moyens financiers, pouvaient déjà accéder à des universités privées avec 3 credits. « Cette réforme vient rétablir une équité sociale. »

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !