Leurs noms et logos font partie du paysage financier. L’importance de ces cinq banques locales est telle que la moindre défaillance de leur part peut mettre en péril la stabilité économique. D’où la nécessité de s’assurer que ces institutions constituent des réserves additionnelles pour parer à toute éventualité.
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Ces banques ne peuvent s’écrouler, car toute l’économie du pays en pâtirait. Le premier point déterminant dans leur sélection est la valeur de leurs actifs locaux par rapport au Produit intérieur brut (PIB) du pays. Du moment que ces actifs sont supérieurs à 3,5 % du PIB, il faut commencer à s’y intéresser de plus près. Afin d’affiner la liste, il faut tenir compte de leur importance par la taille, leur exposition aux grands groupes du pays, l’inter-connectivité, la complexité et la capacité d’y substituer. À travers cette analyse, la Banque de Maurice (BoM) ne fait que suivre les pratiques et normes adoptées dans le monde après la crise financière de 2008-2009.
À l’issue de l’exercice qui tient compte du bilan financier se terminant au 30 juin 2017, la BoM, dans un document publié en septembre, considère et confirme ces cinq banques comme des ‘Domestic-Systemically Important Banks’. Nom de code : D-SIBs. Elles sont : Mauritius Commercial Bank Limited, SBM Bank (Mauritius) Limited, Barclays Bank Mauritius Limited, The Hong Kong and Shanghai Banking Corporation Limited et l’AfrAsia Bank Limited.
De ce groupe établi par le régulateur, ilconvient de rappeler que deux banques ont un rôle central dans l’économie mauricienne. Car la MCB Limited et la SBM Bank (Mauritius) Limited se partagent plus de 60 % du marché domestique, que ce soit pour les particuliers que pour les entreprises. Ensuite, il y a les deux enseignes – des opérateurs historiques – qui font partie des principaux groupes mondiaux de la finance, soit la Barclays et la HSBC.
L’AfrAsia Bank est différente dans la mesure où ses services sont différents, car ils sont destinés à une clientèle-niche et riche pour les particuliers. D’ailleurs, elle ne compte qu’une succursale, à Port-Louis. Qui plus est, elle est détenue par une poignée d’actionnaires mauriciens (IBL Limited) et étrangers (dont la Bank of Canada).
Éclairage : éviter le recours au soutien d’État
Si chaque économie effectue cet exercice d’identification des D-SIBs, c’est pour alléger la pression sur l’État et les banques centrales. Cet exercice a été jugé nécessaire à la suite de la crise financière mondiale de 2008 au cours de laquelle on a assisté à l’écroulement successif de banques avec un effet boule de neige sur les systèmes financiers. Il aura fallu l’intervention massive de la Réserve fédérale des États-Unis pour arroser le monde en dollars.
La Banque centrale européenne en a fait de même avec des euros selon différentes formules consacrées. Au cas contraire, le monde ne se serait pas relevé aussi rapidement. À Maurice, sous pression de la Banque centrale, nous avons assisté à la séparation étanche entre les activités bancaires et non bancaires (investissements) des principaux groupes.
Constituer plus de fonds que la norme
À Maurice, compte tenu de l’étroitesse du marché et des liens entre les opérateurs, il suffit qu’un client principal soit en faillite pour qu’une banque soit en difficulté. Afin de parer à toute éventualité et éviter toute répercussion immédiate sur l’économie mauricienne, les banques D-SIBs doivent amasser des réserves supérieures de 1% à 2,5 % à la norme imposée au reste des banques commerciales. La BoM a pris comme référence une fourchette établie par le Basel Committee on Banking Supervision, instance suprême des banques dans le monde.
Dans le monde : 30 banques à influencer la finance
Le Basel Committee on Banking Supervision a développé une méthodologie pour identifier ces banques qui ne peuvent s’écrouler, tenant compte de leur importance dans le monde, selon les données disponibles sur le site de la Réserve fédérale des États-Unis. Le comité les a classées dans cinq catégories, allant du Groupe I au Groupe V. À chaque palier, les banques sont appelées à constituer des réserves encore plus élevées. À savoir qu’il n’y a aucune banque dans le Niveau V. Ces 30 institutions sont :
Groupe I
- Agricultural Bank of China
- Bank of China
- Bank of New York
- Mellon
- China Construction Bank
- Groupe BPCE
- Groupe Crédit
- Agricole
- ING Bank
- Mizuho FG
- Morgan Stanley
- Nordea
- Royal Bank of Scotland
- Santander
- Société Générale
- Standard Chartered
- State Street
- Sumitomo Mitsui
- FG
- UBS
- Unicredit Group
Groupe II
- Barclays
- Crédit Suisse
- Goldman Sachs
- Industrial and Commercial Bank of China Limited
- Mitsubishi UFJ FG
- Wells Fargo
Groupe III
- Bank of America
- BNP Paribas
- Deutsche Bank
- HSBC
Groupe IV
- Citigroup
- JP Morgan Chase
Survol
Les cinq banques en chiffres
Ces données, puisées dans le dernier bilan annuel disponible des banques, permettent de jauger leurs poids dans l’économie mauricienne, incluant le montant des dépôts de leurs clients et les profits après impôts.
Mauritius Commercial Bank Limited
- Année financière 2016-2017
- Actifs : Rs 314,2 milliards
- Dépôts : Rs 258,6 milliards
- Revenus opérationnels : Rs 13,6 milliards
- Profits : Rs 6,2 milliards
SBM Bank (Mauritius) Limited
- Année financière 2016
- Actifs : Rs 134,1 milliards
- Dépôts : Rs 108,3 milliards
- Revenus opérationnels : Rs 6,1 milliards
- Profits : Rs 2,2 milliards
Barclays Bank Mauritius Limited
- Année financière 2016
- Actifs : Rs 108,4 milliards
- Dépôts : Rs 84,3 milliards
- Revenus opérationnels : Rs 4,2 milliards
- Profits : Rs 1,9 milliard
AfrAsia Bank Limited
- Année financière 2016-2017
- Actifs : Rs 101,4 milliards
- Dépôts : Rs 90,6 milliards
- Revenus opérationnels : Rs 2,5 milliards
- Profits : Rs 804 millions
The Hong Kong and Shanghai Banking Corporation Limited
- Actifs : Rs 24,5 milliards
- Dépôts : Rs 19,5 milliards
- Revenus opérationnels : Rs 1,2 milliard
- Profits : Rs 224,2 millions
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