Le nombre de sociétés cotées en termes d’actions sur la Stock Exchange of Mauritius a évolué depuis sa création, passant de 6 en 1989 à 54 en 2022. Cependant, ce chiffre a connu une baisse entre 2019 et 2022.
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La Bourse est souvent considérée comme le baromètre de l’économie. En 2022, la MCBG représentait la plus grande part du chiffre d’affaires total du marché, avec une pondération de 30 %. En ce qui concerne le volume échangé, l’autre entité bancaire, à savoir la SBMH, était en tête du classement l’année dernière avec 111 384 172 actions échangées. Cependant, Fianna Jurdant, analyste principale des politiques à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), souligne que l’un des défis auxquels de nombreux pays sont confrontés est la forte diminution du nombre d’entreprises cotées en Bourse dans la plupart des économies de l’OCDE. « Cette diminution du nombre de sociétés cotées en Bourse a plusieurs raisons. L’une d’entre elles est la baisse du coût du financement par l’emprunt, une autre est l’amélioration de l’accès aux capitaux privés, et une troisième est la consolidation par le biais d’une forte activité de fusions et d’acquisitions. Le fait que certaines petites entreprises jugent trop lourdes les obligations de divulgation et d’informations liées à la cotation en Bourse est un autre facteur », a-t-elle souligné lors de sa participation à la 2e édition de l’Annual Corporate Governance Conference qui s’est récemment tenue à Maurice.
En réalité, ce défi est d’actualité à la Bourse de Maurice. Selon le dernier bilan publié par celle-ci, le nombre de sociétés cotées en termes d’actions était de 62 entreprises en 2019 avant de diminuer de 8 en l’espace de trois ans. Lors d’une table ronde organisée par le MIoD le 31 août dernier, Arnaud Lagesse, Directeur Général du groupe IBL, a admis que la Bourse de Maurice fonctionne, mais il a souligné qu’elle manque de profondeur. « Il y a un problème de compréhension des modèles économiques. La communauté d’investisseurs est très peu informée. Les rapports annuels ont évolué au cours des quinze dernières années, mais cette communauté n’en fait pas suffisamment usage », a expliqué Arnaud Lagesse.
Par ailleurs, Fianna Jurdant est d’avis que les principes révisés de gouvernance d’entreprise du G20 et de l’OCDE peuvent jouer un rôle crucial dans la résolution de ces problèmes et dans l’amélioration de la dynamique du marché. « L’existence d’une norme mondiale unique en matière de gouvernance d’entreprise contribue à créer des attentes communes quant à la manière dont les entreprises doivent traiter leurs actionnaires et divulguer des informations, ce qui peut faciliter les flux de capitaux mondiaux et favoriser une dynamisation des marchés accrue. De plus, les mesures de flexibilité et de proportionnalité qui allègent la réglementation, le cas échéant, peuvent favoriser un meilleur accès au marché pour les petites entreprises. Enfin, la numérisation peut réduire les coûts de cotation et faciliter la conformité des entreprises », a-t-elle souligné.
Gouvernance d’entreprise : l’implémentation est la clé
La question de la gouvernance en entreprise semble avoir franchi un cap dans le secteur privé. C’est du moins l’avis de Jean-Pierre Dalais, Président de Business Mauritius & Directeur Général du Groupe CIEL. « Nous pouvons être fiers du niveau de gouvernance d’entreprise que nous avons à Maurice au sein de certaines grandes sociétés. Cependant, l’implémentation est un élément essentiel », affirme-t-il. Pour sa part, Namita Hardowar, Présidente de la MCCI, a abordé l’aspect de l’activisme des actionnaires. Elle estime que cela revêt une importance particulière dans le contexte actuel. « Il y a de multiples changements en cours. L’activisme contribue à l’efficacité et à l’efficience d’un conseil d’administration », a-t-elle expliqué.
Conseil d’administration
Le Budget 2023-24 comprend une mesure significative selon laquelle les entreprises cotées en Bourse devront compter au moins 25 % de femmes au sein de leurs conseils d’administration. Arnaud Lagesse se demande s’il faut légiférer pour atteindre ce seuil. « Pourquoi pas 50 % ! Les principes sont nécessaires pour faire évoluer la société et la gouvernance. Cependant, je ne m’attarderais pas à dire que 25 % sont le bon chiffre. Il faut faire preuve de jugement », a-t-il déclaré.
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