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Entraide judiciaire dans l’affaire Dufry-Frydu : aucune réaction du Canada, de Chypre, de la France et de la Suisse depuis un an

Les autorités mauriciennes attendent toujours une aide judiciaire d’Ottawa, de Nicosie, de Paris et de Berne sur l’enquête contre Navin Ramgoolam et Nandanee Soornack quant aux commissions versées par le groupe Suisse Dufry à Frydu…

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Le Central Criminal Investigation Department (CCID) ne sait plus où donner la tête dans l’enquête qu’il a ouverte sur les commissions versées au tandem Rakesh Gooljaury/Nandanee Soornack dans le cadre de l’octroi du contrat de fourniture de produits de luxe à la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP).

Navin Ramgoolam se prévalant de son droit de silence sur le deal conclu entre le groupe Suisse Dufry et Frydu, la société spécialement créée par son ancienne amie et son ancien homme de confiance, l’équipe de l’assistant commissaire de police Devanand Reekoye attend depuis un an que le Canada, Chypre, la France et la Suisse répondent favorablement à la demande d’entraide judiciaire de Maurice.

Une « legal mutual assistance » a été recherchée par ces quatre pays car les négociations entre Dufry et la MDFP ont d’abord été menées par Rakesh Gooljaury et Nandanee Soornack dans la capitale française d’après les éléments versés au dossier à charge. Si l’aide du Canada est sollicitée, c’est parce que l’ex-patron de la MDFP, Serge Petit, détient la double nationalité et a quitté Maurice après la défaite de Navin Ramgoolam aux dernières élections législatives.

Enfin, si les autorités mauriciennes se tournent vers la Suisse, c’est pour la bonne et simple raison que Frydu, la société créée par Rakesh Gooljaury et Nandanee Soornack pour empocher les commissions de Dufry, est basée dans la ville de Zug. Quant à Chypre, c’est parce que Frydu a été racheté par la société Wigam Holdings, laquelle est dirigée par l’Irlandais Frank Gleeson présenté comme un proche de Navin Ramgoolam et qui a piloté l’acquisition des six Airbus A350-900 par Air Mauritius le 24 novembre 2014, soit une semaine avant le jour du dépôt des candidatures pour les dernières législatives.

L’aide d’Ottawa, de Nicosie, de Paris et de Berne est rendue nécessaire dans l’inculpation de l’ex-Premier ministre pour trafic d’influence et complot en vue de bénéficier des commissions payées par Dufry. Pour cette affaire, Navin Ramgoolam avait obtenu une ristourne sur les deux cautions nécessaires pour sa remise en liberté conditionnelle l’an dernier. Au lieu de débourser Rs 200 000 pour chacune des charges devant le tribunal de Curepipe, il n’a eu qu’à payer le quart de cette somme.

Données utiles des quatre pays

Des données de ces quatre pays seront aussi utiles dans l’enquête ouverte contre Nandanee Soornack, actuellement en Italie. La semaine dernière, le CCID a réclamé l’extension du mandat d’arrêt international contre la femme d’affaires devant le tribunal de Port-Louis en soulignant qu’elle est soupçonnée de quatre délits : trafic d’influence, blanchiment d’argent dans l’affaire Dufry/Frydu et pour l’achat d’une maison à Floréal, ainsi que pour complot dans l’affaire du cambriolage au campement de Navin Ramgoolam à Roches-Noires.

 

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