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En marge de la Journée internationale de la femme : sur les traces de l’application Lespwar

Le Main command centre est impressionnant.
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Une application pour venir en aide aux personnes victimes d’agression a été lancée en 2020 par le ministère de l’Égalité du genre et le Bureau du Premier ministre. Depuis le début de l’année, 83 appels de détresse ont été reçus. Quid de son efficacité ? Protège-t-elle les victimes alors qu’on s’apprête à célébrer la Journée internationale de la femme ce 8 mars ? 

Lespwar, une application qui sauve la vie

Très peu de personnes ont téléchargé l’application Lespwar, mais il n’est pas trop tard pour le faire. Elle est disponible gratuitement sur l’Apps Store, Google Play et AppGallery. Une fois téléchargée, vous aurez un formulaire à remplir. Il vous faudra enregistrer vos coordonnées et les numéros de vos contacts afin que les autorités puissent aviser un membre de la famille en cas de danger.  Par la suite, vous aurez accès à un « Panic Button » qui vous permettra d’informer la police si vous êtes en danger. Ils pourront également vous localiser et intervenir rapidement. 

Pour toutes les victimes

Cette application a pour but de fournir une meilleure protection aux femmes. Toutefois, elle est aussi destinée aux hommes, aux enfants et aux personnes âgées. Son objectif est clair : assurer une intervention urgente de la police quand il y a un appel à l’aide. 

Au cœur du Police Main Command Centre 

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Dès que l’alerte est donnée, les policiers s’activent.

Pour savoir ce qui se passe dès qu’une victime clique sur le « Panic Button », direction le centre de commande de la police, dont les responsables ont accepté bienveillamment de nous ouvrir leurs portes. Le lieu est impressionnant. Il y a de grands écrans partout avec plusieurs policiers qui s’affairent. Certains sont au téléphone pour répondre aux doléances du public qui appelle sur la hotline 148.  D’autres scrutent scrupuleusement les écrans, prêts à informer leurs collègues d’éventuels gestes suspects. Situé à Ébène, ce lieu hautement sécurisé avec des pièces confidentielles est l’endroit où la police garde un œil sur les caméras Safe City. 

L’application expliquée...

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La WCI Ameeta Ramdour. 

« Tout d’abord, nous encourageons les personnes qui se sentent en danger de télécharger cette application. Il ne faut pas attendre d’être victime d’agression pour le faire. En situation d’urgence, il sera compliqué de la télécharger.  Ensuite, il est vital que la personne donne ses coordonnées. Ces informations sont sauvegardées par le Police Main Command and Control Centre (PMCC). Nous avons des officiers de la Brigade qui y travaillent tous les jours, le matin comme le soir », indique la WCI Ameeta Ramdour. 

« La fonction principale de l’application est le Panic Button qui doit être utilisé uniquement en cas de danger. Une alerte est immédiatement envoyée au PMCC. Les détails sont alors disponibles et grâce au système de géolocalisation, nous savons où se trouve la victime », ajoute-t-elle. Il faut noter que la victime ne doit rien faire d’autre après avoir cliqué sur le bouton.  « Li pena pou koze, ni pou telefone, ni pou dir nanie. Personn pa pou reponn li ni pou retelefonn li », fait remarquer notre interlocutrice.  Selon elle, il est important de ne pas rappeler la victime pour la protéger, car il est possible que son agresseur soit encore à côté d’elle. Dans ce cas, il pourrait devenir encore plus violent en sachant que la victime a alerté la police. « Un préposé va alors informer le poste de police ou une équipe mobile pour intervenir sur place. Si la victime est blessée, le nécessaire sera fait pour la conduire à l’hôpital immédiatement. S’il faut arrêter l’agresseur, la police s’en occupe. Par la suite, c’est la Brigade pour la protection de la famille qui prend la relève », conclut la WCI Ameeta Ramdour. 

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Une équipe dévouée prête à soutenir les femmes.

Visite à la Brigade pour la protection de la famille 

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La WASP Sharma Boodhoo.

Située au 9e étage de la Sterling House à Port-Louis, la Brigade pour la protection de la famille est un lieu accueillant.  Plusieurs officiers de police travaillent ensemble pour mieux protéger les victimes.

Une visite des lieux nous a permis de découvrir une équipe bien organisée où chacun a un rôle spécifique. À la tête de la brigade, on retrouve la WASP Sharma Boodhoo. Forte de son expérience et après avoir travaillé dans divers postes de police de l’île, elle a accepté de relever le défi. 

« La Brigade pour la Protection de la Famille (BPF) est une nouvelle unité formée en janvier 2022.  Son but est de proposer un meilleur service de protection à la famille, c’est-à-dire, les personnes âgées, les victimes de violence conjugale et les enfants. Dans le passé, il y avait deux unités. C’étaient la Police Family Protection Unit et la Brigade des Mineurs. Aujourd’hui, ces deux équipes sont réunies sous un même toit. Elles travaillent ensemble pour aider plus efficacement les familles. Il y a 11 unités à travers le pays, un dans chaque district, surtout à Port-Louis », indique notre interlocutrice.

Le Sergent Rishi Koomar Huzooree : «Attention aux plaisantins»

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Le Sergent Rishi Koomar Huzooree.

Durant notre visite au centre de commande de la Police, nous avons rencontré le sergent Rishi Koomar Huzooree. Il explique qu’un officier de la Brigade pour la protection de la famille est là en permanence pour répondre aux alertes. « Aujourd’hui, c’est la WPC Fowdur qui est présente. Dès qu’elle reçoit une alerte sur son ordinateur, elle a les coordonnées de la personne. Elle peut aussi la localiser, car il se peut que la victime soit dans un autre endroit. Ces informations sont alors immédiatement envoyées au poste de police le plus proche et à la Brigade pour la protection de la famille », explique le sergent.
Il déplore le fait que pas mal de personnes utilisent l’application pour plaisanter. « Je profite de cette occasion pour demander aux plaisantins de ne pas utiliser cette application à mauvais escient. Certes, il se peut qu’un individu puisse cliquer sur le panic button par erreur, mais pas à plusieurs reprises. Cette application existe pour sauver des vies. L’utiliser pour plaisanter, c’est retenir l’attention de la police sur des choses moins urgentes », tient-il à faire ressortir. Selon le sergent, des sanctions sont à prévoir pour les farceurs. 

2 598 personnes ont téléchargé l’application 

Malgré toute la campagne médiatique autour de l’application Lespwar depuis son lancement, il est malheureux de constater que seulement 2 598 personnes ont téléchargé cette application à janvier 2022.

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Les chiffres 

Les requêtes reçues de l’application Lespwar en chiffres : 

Nature de la requête  Année 2020  Année 2021 Année 2022 Total 
Erreur  104 209 29 342
« Genuine case »  9 140 18 167
Doublons  48 312 31 391
Test  1 279 2 282
Requête non aboutie (personne indisponible)  8 17 3 28
Autres  0 7 0 7
Étrangers  0 4 0 4
Total  170 968 83 1221

 

Reportage à visionner sur les plateformes du Défi Media Group 

« Sur les traces de l’application Lespwar » est un vidéo reportage du Défi Quotidien que vous pourrez visionner sur les plateformes du Défi Media Group : le www.defimedia.info et sur la page Facebook du groupe le mardi 8 mars à l’occasion de la Journée internationale de la femme. 

 

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