Éducation supérieure : des experts mauriciens débattent de l’utilisation de l’IA 

• 65 % des établissements ne disposent pas encore de politiques concernant l’IA 

65% d’établissements publics et privés d’enseignement supérieur, ne disposent pas encore de politiques officielles concernant l’IA. C’est ce qu’a révélé la Professeure Romeela Mohee, Commissioner à la Higher Education Commission (HEC) jeudi, lors d’un atelier de validation des lignes directrices provisoires concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement supérieur au Ravenala Attitude Turtle Bay Hotel à Balaclava. 

Pr Romeela Mohee a aussi indiqué que 80 % des dirigeants de l’enseignement supérieur insistent sur l’importance d’une politique stratégique nationale sur l’IA. Ces conclusions proviennent de trois enquêtes menées auprès de ces établissements. Elle a ajouté qu’il est important d’exploiter les potentiels de l’IA pour améliorer les capacités de recherche, renforcer l’efficacité administrative et mettre en œuvre des méthodes pédagogiques innovantes. La formulation de réglementations et de lignes directrices pour l’IA dans l’enseignement supérieur, en adéquation avec les normes internationales, est une priorité, selon elle. 

Lors de son intervention, le ministre de l’Éducation supérieure, le Dr Kaviraj Sukon, a rappelé que le gouvernement souhaite placer Maurice à l’avant-garde de l’innovation, tout en préservant les valeurs qui définissent l’éducation de qualité. Selon lui, ces lignes directrices fourniront un cadre pour l’utilisation de l’IA, notamment en matière d’intégrité académique, de renforcement des capacités, de méthodologies d’enseignement et d’engagement des étudiants. 

Évoquant la nature dynamique de l’IA, le ministre a indiqué qu’il est essentiel que les décideurs politiques et les éducateurs optimisent son utilisation, conformément aux principes d’intégrité et d’inclusivité. Dr Kaviraj Sukon estime que les chargés de cours et les professionnels jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de l’IA dans le secteur, en identifiant des outils d’enseignement et d’apprentissage et en facilitant son application dans diverses disciplines. 

Le ministre s’est réjoui du fait que Maurice fasse partie des rares pays à avoir initié la formulation de lignes directrices sur l’utilisation de l’IA. À cet égard, il a exprimé sa reconnaissance envers le Commonwealth of Learning (CoL) pour son soutien technique et financier, qui favorise une utilisation responsable et éthique de l’IA dans le secteur de l’enseignement supérieur. 

Pour sa part, le Dr Sanjaya Mishra, Education Specialist de CoL, est déterminé à soutenir l’utilisation des technologies par les gouvernements et institutions du Commonwealth dans le but d’améliorer et d’élargir l’accès à l’éducation et à la formation. Il a insisté sur la nécessité de sensibiliser davantage les professionnels de l’éducation. Les programmes de renforcement des capacités, a-t-il soutenu, sont essentiels pour améliorer la compréhension des éducateurs et développer leurs compétences dans l’utilisation de l’IA. 

Cet atelier de travail avait pour objectif d’intégrer les propositions des principaux experts, afin de redéfinir les méthodes pédagogiques.