Le Dr Sunil Gunness, cardiologue et président de la Heart Foundation Mauritius, est d’avis que le maintien des gestes sanitaires est primordial afin de briser la chaîne de transmission de la Covid-19 au sein de la population. Le médecin s’attend également à un pic du nombre de cas positifs vers la deuxième ou troisième semaine de janvier.
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La situation sanitaire est-elle toujours inquiétante dans le pays ?
Je constate une amélioration. Les gens font leur rappel et respectent davantage les gestes sanitaires. Ils portent le masque et observent la distanciation sociale. Le nombre d’hospitalisations diminue également. Ce qui est de très bon augure.
À votre avis, quelles sont les précautions additionnelles à pendre afin d’éviter la propagation du virus ?
La base reste la même. La vaccination est importante. Il faut absolument porter le masque de protection et. cela, comme il se doit. Surtout en raison du nouveau variant Omicron, car le risque de contamination est très élevé. Les masques en tissu sont à éviter, car ils ne servent à rien. Il faut également respecter la distanciation physique d’un mètre et favoriser les espaces aérés. C’est en respectant les consignes sanitaires qu’on avancera dans la bonne direction. La vaccination et le respect des protocoles sanitaires vont de pair.
Quel est, selon vous, le vaccin le plus approprié pour les patients cardiaques ?
À mon sens, tous les vaccins se valent. Ils sont tous efficaces. Cependant, sans doute y a-t-il un léger avantage à recevoir un vaccin particulier comparé à un autre. Nous sommes, toutefois, chanceux d’avoir eu à notre disposition plusieurs vaccins.
Les personnes âgées de plus de 40 ans sont dorénavant éligibles pour recevoir le vaccin Pfizer…
C’est une très bonne décision. Le vaccin Pfizer offre un léger avantage comparé aux autres. Il y aurait, notamment moins de risques d’infections.
Comment expliquez-vous la réticence du public concernant la dose de rappel ?
En tant que médecin, j’encourage la population à se faire vacciner. Toutefois, pour revenir à votre question, je pense que le public en a ras-le-bol de la pandémie, des scientifiques et de la vaccination. Les gens ont l’impression d’être menés en bateau. C’est une réaction tout à fait humaine que je comprends parfaitement. Au départ, on avait évoqué une injection, puis il a été question d’une deuxième et maintenant, d’une troisième au bout de six mois… Il faut comprendre que c’est une situation inédite. Les scientifiques et les médecins apprennent au fur et à mesure qu’évolue la pandémie. Si on savait qu’il fallait trois doses du vaccin, le public aurait été averti dès le départ. Mais on l’ignorait. C’est après avoir constaté que l’effet du vaccin s’atténuait avec le temps qu’on a préconisé une troisième dose.
Pensez-vous qu’il y a eu des campagnes suffisamment agressives pour expliquer l’importance du maintien des gestes sanitaires malgré la vaccination ?
Je pense qu’on n’a pas fait assez d’efforts pour expliquer aux gens que malgré la vaccination le risque de contamination à la Covid-19 est toujours présent. Lorsqu’il y a relâchement, le nombre d’hospitalisations augmente de même que le nombre de décès.
Entrevoyons-nous le bout du tunnel ?
Oui. Je suis personnellement convaincu que nous voyons le bout du tunnel et qu’Omicron va nous aider à sortir de cette pandémie. Selon l’OMS et les scientifiques, ce variant est perçu comme étant plus contagieux que les autres, mais moins agressif. On constate que le nombre d’hospitalisations et de décès n’augmente pas. Au contraire, il y a une diminution dans le nombre de cas. Toutefois, il faut continuer à observer les gestes barrières.
Les spécialistes redoutent un pic dans le nombre de cas positifs vers la troisième semaine de janvier. Êtes-vous de cet avis ?
Oui. C’est possible qu’il y ait un pic de contaminations en janvier. Il est aussi possible qu’on observe ce pic lorsque davantage de touristes séjourneront au pays en raison de la réouverture des frontières avec les pays d’Afrique Vaustrale ou d’autres nations. C’est une réalité. Toutefois, si la population est vaccinée et que les précautions sanitaires sont observées, l’effet du virus dans notre organisme sera comme une simple grippe. Je vous dirais une chose : tout le monde contractera, un jour ou l’autre, le coronavirus et ce sera peut-être une bonne chose. Cela, car le virus aidera au développement de notre système immunitaire qui nous permettra de combattre la maladie. Cependant, c’est encore mieux d’être vacciné.
Croyez-vous que le gouvernement soit prêt à gérer la situation s’il y a un éventuel pic de cas positifs ?
Les membres du corps hospitalier ne sont plus des novices en la matière. Ils sont maintenant entraînés à gérer la situation. Cependant, je pense que tout le monde doit prendre ses responsabilités. La Covid-19 n’est pas uniquement le combat du médecin, de l’infirmière ou du policier. C’est notre combat à tous.
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