Ashok Subron est d’avis qu’il faut recadrer le débat sur le dossier Chagos. Selon lui, il y aurait « trop de vested interests » entourant les discussions. Il intervenait en conférence de presse samedi après-midi, à Moka.
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Selon Ashok Subron, « rien n’aboutira tant que seul le gouvernement mauricien discutera du dossier Chagos avec le gouvernement britannique ». « L’histoire retient que toute approche bilatérale a entraîné un recul préjudiciable à la souveraineté des Chagos et à la population mauricienne. En revanche, une approche multilatérale a favorisé le progrès », souligne-t-il.
Il rappelle que le dernier événement significatif dans le processus de multilatéralisation du dossier Chagos s’est produit à la Cour internationale de justice (CIJ) en février 2019. « Le Premier ministre Pravind Jugnauth est en train de se laisser prendre comme un bambin en ce qui concerne le dossier Chagos sur la scène internationale. Le gouvernement mauricien se trouve face à un État britannique qui a colonisé le monde pendant plus de deux à trois siècles. Premie minis pe manz dan lame bann Angle seki pe anvi fer li manze », souligne Ashok Subron.
Ainsi, selon lui, il n’y aura ni souveraineté, ni droit de retour des Chagossiens sur l’archipel des Chagos, ni réparations. « Il ne restera que quelques miettes coloniales pour Maurice », redoute Ashok Subron.
Il estime que le gouvernement mauricien devrait convier les pays ayant voté en faveur de Maurice à la CIJ à participer aux discussions avec le gouvernement britannique. « Il ne s’agit pas des termes britanniques, mais des termes du vote des Nations unies concernant le droit de retour des Chagossiens sur l’archipel. Une fois le processus enclenché, ce sera à la population mauricienne de décider si le bail sera renouvelé pour encore 99 ans. Que se passera-t-il si la base militaire des Chagos est utilisée pour attaquer un pays qui a soutenu Maurice au sein des Nations unies ? » demande-t-il.
L’économiste Kugan Parapen commente, pour sa part, le jugement de la Cour suprême qui a statué, mercredi, que la criminalisation de la sodomie entre adultes consentants du même sexe est anticonstitutionnelle. « La sodomie est un sujet qui est assez sensible à Maurice. Nous avons constaté une levée de boucliers de certaines sections conservatrices, et peut-être fanatiques, du pays. Mais Maurice est un État séculaire et la seule loi applicable dans le pays est celle qui est régie par la Constitution », dit-il.
Il dit saluer « la position très courageuse et très progressiste des membres constituant le conseil des religions ». « Ils ont fait comprendre qu’il doit y avoir un respect mutuel et une culture de tolérance », selon lui.
Discussions avec l’opposition parlementaire et extra-parlementaire
Ashok Subron a été interrogé sur les discussions avec les forces de l’opposition parlementaire et extraparlementaire. « Nous sommes à la deuxième phase des discussions qui gravitent autour d’une déclaration commune sur la non-application de la classification communale lors des prochaines élections générales et l’organisation conjointe d’une conférence constitutionnelle. Il n’y ni plus, ni moins », explique Ashok Subron.
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