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Domiciliary Monitoring Unit : le point sur le fonctionnement de la DMU qui s’améliore

Dr Kursheed Meethoo-Badulla.

La Domiciliary Monitoring Unit fait l’objet de pas mal de critiques du public. Les personnes contraintes de se faire soigner à la maison déplorent, entre autres, le manque de réaction du personnel. Comment fonctionne ce système, qui selon le ministère de la Santé, s’améliore pour mieux servir la population ? Le point dans cet article.

Implémentée depuis le 2 septembre 2021, la Domiciliary Monitoring Unit (DMU) est un nouveau concept. Son but est de permettre aux patients positifs à la Covid-19 de se soigner à domicile s’ils ont des symptômes légers. Après un début laborieux, le service tente de s’améliorer en se basant sur ses erreurs et les plaintes du public. Comme tout système, il a ses forces et faiblesses selon la doctoresse Kursheed Meethoo-Badulla, Acting Regional Public Health Superintendant.

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Le fonctionnement de la DMU 

La DMU prend en charge et fait le suivi des patients positifs à la Covid-19 en auto-isolation à domicile après un triage par l’équipe de la santé publique. Il est réservé exclusivement aux personnes positives. 
La DMU a la liste des patients positifs des Covid-19 Testing Centre (Flu Clinic) ainsi que ceux qui ont été testés positifs dans les laboratoires privés.


Pas de test de sortie

Il n’y a pas de test de sortie après les 10 jours d’isolation des patients vaccinés. C’est ce que nous a précisé le Dr Meethoo-Badulla. Au 11e jour, le patient peut sortir et reprendre ses activités normalement si elle n’a pas de symptômes. Au cas contraire, l’isolation sera prolongée.

Pour les personnes non vaccinées, la période d’auto-isolation est de 14 jours accompagnés d’un test au 14e jour.

En se basant sur cette liste, un triage est effectué. Il se fait en fonction de l’âge, genre, état de santé (si le patient souffre de comorbidité/s ou d’autres antécédents médicaux). C’est à partir de cet exercice, que la DMU décide si une visite à domicile est urgente ou pas.

Ce sont les Health Care Assistant qui reçoivent les appels et les canalisent vers les médecins du service. Le diagnostic se fait par téléphone à travers des questions spécifiques pour évaluer l’état de santé du patient.  

Les médecins de la DMU se déplacent pour aller rendre visite aux patients quand ceux de la santé publique ont signalé qu’il y a des cas urgents. Si le patient doit être admis en milieu hospitalier, le médecin fait appel à la Rapid Respond Team (RRT) ou le Service d’aide médicale urgente (Samu) pour son transfert.

Ceux qui ont utilisé le Covid-19 Home Self-Testing Kit pour leur test doivent se présenter au Covid-19 Testing Centre (Flu Clinic) pour un test de confirmation à travers le Rapid Antigen Test (RAT). S’ils ne se signalent pas, le système ne va pas les prendre en charge. Si le test a été effectué chez un médecin du privé, il est du devoir de ce dernier d’informer les autorités sanitaires. 

Ceux qui ont fait le test à la maison doivent bien porter leur masque sanitaire, se désinfecter les mains régulièrement et garder ses distances avec les autres autant que possible. Il peut, cependant, s’agir d’un faux positif. Le RAT est plus fiable et précis que le Covid-19 Home Self-Testing Kit avec des résultats qui se sont avérés négatifs par la suite. 

Les atouts et les failles

Le principal atout de DMU est qu’il permet aux patients positifs à la Covid-19 d’avoir une consultation médicale sans avoir à se déplacer pour se rendre dans un établissement de santé. Seuls les appels pour des raisons médicales sont pris en considération afin de ne pas engorger la ligne et pénaliser les autres patients qui ont peut-être davantage besoin de l’avis d’un médecin. Lors des appels, un triage est effectué pour évaluer les risques de complications des patients et le service s’assure qu’il y a un suivi médical.

Comme tout système, il y a des failles, fait remarquer le Dr Kursheed Meethoo-Badulla, Acting Regional Public Health Superintendant. Tout a été mis en œuvre pour les corriger. Le tort n’est pas à mettre uniquement sur le dos de la DMU quand l’état de certains patients se détériore rapidement. « Certains attendent la dernière minute pour appeler la DMU. Ils peuvent aussi appeler le Samu quand ils ne se sentent pas bien et souligner qu’ils sont positifs à la Covid-19 afin que l’équipe puisse se préparer », fait-elle ressortir. Les numéros suivants sont disponibles pour les urgences : 8924, 114 et le numéro de l’hôpital régional de plus proche.

Ceux qui souffrent de comorbidités et qui sont déjà sur médicaments doivent continuer leur traitement en respectant les horaires. Ils doivent aussi consommer suffisamment d’eau pour ne pas être déshydratés. 

Les améliorations

La DMU s’est grandement améliorée au fil du temps. L’équipe s’est renforcée et compte désormais 53 médecins et un « support staff ». Le diagnostic se fait par téléphone où le médecin pose des questions précises afin d’évaluer l’état de santé du patient. Sa capacité de respiration est particulièrement prise en considération.

Muré dans le silence en raison de la stigmatisation

Être en auto-isolation après avoir été testé positif à la Covid-19 n’est pas une mince affaire. C’est d’abord le choc, puis la gestion de la maladie. Dans certains cas, il faut aussi faire face au qu’en-dira-t-on. D’où le fait que pas mal de personnes n’informent pas les autorités sanitaires de leur état de santé.

Aujourd’hui encore, Shalini ne sait pas où elle a attrapé la Covid-19. Peut-être dans l’autobus qu’elle a emprunté pour se rendre dans un centre commercial. À moins que ce ne soit dans ce « mall »… Toujours est-il que cette habitante des Plaines Wilhems a eu le choc de sa vie quand elle s’est rendu compte qu’elle était positive. « Après cette sortie, je me sentais mal. J’ai eu des courbatures et une sensation de picotement et de brûlure dans le dos. J’étais mal dans ma peau. J’éprouvais une grande faiblesse, chose qui ne m’arrive pas souvent », relate la jeune fille. Cette dernière effectue un test à domicile qui s’est avéré positif. 

Dès lors, la vie de Shalini, toujours abasourdie par le résultat, bascule. « Le stress l’a envahi, car elle était particulièrement inquiète d'avoir infecté les autres membres de la famille », indique sa mère, Roshni*. Maintenant, la jeune fille est en auto-isolation dans sa chambre. Elle essaye tant bien que mal de surmonter cette épreuve avec le soutien de sa famille, en particulier de sa mère. Cette dernière lui apporte ses repas, la réconforte tous les jours et l’aide à garder le moral à travers des mots apaisants et la prière. « Je me protège en portant un masque sanitaire et je respecte la distanciation physique », explique sa maman. Grâce à l’appui d’un médecin, elle a pu obtenir des médicaments. Elle espère que son état ne va pas s’aggraver. 

Au niveau de l’organisation, Shalini dispose d’une salle de bain et de toilettes pour elle seule. Malgré tout, après chaque passage, elle désinfecte partout. Les fenêtres sont grandes ouvertes tous les jours pour assurer une bonne aération. De plus,  toutes les surfaces sont désinfectées régulièrement indique Roshni. Les autres membres de la famille, au nombre de cinq, sont en auto-isolation. Malgré la situation, ils tentent d’être sereins et n’affichent pas leur inquiétude afin que Shalini ne soit pas plus abattue. 

En raison de la stigmatisation dont subissent certaines personnes contaminées par la Covid-19, Roshni explique que la famille a choisi de se murer dans le silence. Ceux qui ont été en contact avec sa fille au centre commercial ont néanmoins été avertis de la situation ainsi que quelques proches. 
* (prénom modifié)

 

 

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