Djameel Soobadar : «Interdire le portable de façon radical en milieu scolaire ne fait pas sens»

Djameel Soobadar, CEO de Myscore, fait ressortir que le smartphone a révolutionné le monde dans lequel on interagit. « Lors de mon dernier voyage en Afrique de l’Ouest à Dakar Sénégal, j’ai pu constater que les jeunes n’utilisaient plus de monnaie pour payer, même une baguette de pain et que tout se fait par paiement sans contact avec son smartphone. La dernière fois que je discutais avec les élèves de la Grade 7, j’ai noté que 12 élèves mauriciens sur 18 ont acheté au moins une fois sur internet. Interdire le portable de façon radical en milieu scolaire ne fait pas sens. Il s’agit plutôt de régulariser son usage pour des besoins pédagogiques », indique-t-il.

Il insiste que la course vers la technologie de l’information a engendré de nouveaux défis tels que lutter contre les « fake news », décrypter l’influence des algorithmes, et protéger ses données personnelles. Il ajoute : « L’école se retrouve donc avec autant de compétences clés qu’elle doit enseigner : l’esprit critique, l’évaluation des sources, la défense du droit à une vie privée. Après tout, c’est le rôle de l’école de former des citoyens éclairés et responsables et, surtout, tisser des liens solides entre les médias, les écoles et les familles. Là, on touche au cœur de la mission ».

Djameel Soobadar prend l’exemple de la calculatrice qui était d’abord un outil de calcul, largement utilisé dans la société. « Il convient de bien cerner les circonstances dans lesquelles la calculatrice peut être utilisée avec profit et donc aussi celles dans lesquelles son usage n’est pas compatible avec les apprentissages visés. Aujourd’hui, le smartphone permet non seulement de calculer, mais également propose les logiciels éducatifs, les quiz interactifs, les plateformes de formations en ligne, et des laboratoires virtuels de simulation », précise-t-il.

Selon lui, pour que la mise en œuvre des TIC soit réussie, il est nécessaire de les intégrer dans le programme scolaire. Un soutien technique, humain et organisationnel constant est nécessaire sur toutes ces questions pour permettre l’accès aux TIC et leur utilisation efficace. Il est essentiel que les politiques visent à combler ce fossé afin que tous les élèves puissent bénéficier des médias, d’internet et de compétences numériques.

Campagne de sensibilisation

Djameel Soobadar souligne que le programme MYSCORE, axé sur la réussite des élèves, prévoit le lancement d’une campagne de sensibilisation dans les écoles partenaires. L’objectif est de développer les compétences numériques ainsi qu’un usage éthique et responsable du téléphone portable, d’internet et de l’intelligence artificielle.

Le but, selon lui, étant de simplifier l’apprentissage au service des orientations et des objectifs pédagogiques. MYSCORE offre un environnement de travail complet et organise sur la même plateforme, afin d’éviter que l’élève de s’éparpille ou se disperse sur plusieurs outils numériques. « Lorsque les enseignants ont été formés à l’utilisation de MYSCORE, ces approches peuvent favoriser le développement de capacités de raisonnement plus complexes. Elles donnent aux élèves la possibilité de montrer ce qu’ils ont compris de façon créative et individualisée, tout en les préparant mieux à la constante évolution technologique qui concerne la société et les lieux de travail », indique-t-il.