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Dewduth Manoj Badal accusé de blanchiment d'argent - une fonctionnaire : «Monn van mo lakaz pou aste enn apartman, azordi mo pena twa»

Dewduth Manoj Badal, qui répond de blanchiment d’argent, est en liberté conditionnelle. Dream Valley : la publicité trompeuse.

« Enn gran stress, mo nepli kone ki solision ena, li byen difisil », relate Nisha (prénom modifié), une fonctionnaire âgée de 53 ans. Comme 38 autres potentiels acquéreurs, elle a cru aux belles paroles et promesses de Dewduth Manoj Badal, un pseudo-promoteur immobilier. Elle accuse ce dernier de l’avoir roulée dans la farine. Elle avance qu’elle a perdu ses économies, de l’argent emprunté auprès d’une banque et l’argent obtenu grâce à la vente de sa maison. La transaction date de mai 2018 et se chiffre à Rs 2 millions. Nisha a porté plainte le lundi 7 avril au poste de police de Rose-Hill. Le 20 mars, Dewduth Manoj Badal a été arrêté par la Financial Crime Commission (FCC) (voire hors-texte).

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Dewduth Manoj Badal, arborant le costume de pseudo-promoteur immobilier, est accusé d’avoir berné plus d’une trentaine de clients qui avaient placé leur investissement entre ses mains. Ils voulaient tous faire l’acquisition d’un appartement de haut standing sur un terrain d’une superficie de 2 173,75 m², à Gopi Lane, à Mon-Désir, Carreau Laliane, Vacoas. 

En 2017, à la tête de l’agence immobilière « Dream Valley », Dewduth Manoj Badal affiche sur Facebook ainsi que dans des magazines spécialisés ce projet de vente de 55 appartements qui devaient être érigés sur cinq niveaux. Ce pseudo-promoteur immobilier sollicite même les colonnes du magazine « Investors » pour plébisciter ce projet, une construction en béton armé en vue de garantir une sécurité maximale. Il avait aussi promis la technologie de pointe permettant aux clients de contrôler leur appartement, notamment l’ouverture des portes et des fenêtres à distance. Il devait y avoir des ascenseurs et un kids zone, entre autres.

À l’époque, des clients s’empressent de réserver la construction de leur espace de vie au sein du « Dream Valley Executive Living ». Séduite parce projet, Nisha avait, elle aussi, choisi un appartement de trois chambres à coucher qui devait être construit au troisième niveau. Le 26 mai 2018, elle rencontre le promoteur Dewduth Manoj Badal et elle visite le lieu où son appartement devait être érigé. Ainsi, à partir du 31 mai 2018, après avoir confirmé son intention d’acheter un appartement, elle a commencé à effectuer ses paiements.

« Nou pa ti kone ki premie peyman ti bizin fer an presanss enn noter »

Elle règle un premier dépôt de Rs 200 000. Puis, diverses autres tranches, totalisant à la fin  Rs 2 millions, par virement bancaire de 2018 à 2022. « Nou pa ti kone ki premie peyman ti bizin fer an presanss enn noter », explique Nisha au Défi Plus. Pour réunir Rs 2 millions, elle a contracté un emprunt auprès de la Mutual Aid. « Mo lakaz pa ti ankor fini vande li ti pe kontinye demann moi ban paiement, monn pran ene loan Rs 1 million, missié Manoj Badal linn ordonn mwa pou verse kass lors so nom e lor nom plizier personn ki pross ar li. » Mais comme cette somme ne suffisait pas, Nisha vend la maison dans laquelle elle vivait à l’époque.

Le promoteur assurait à ses clients que dans un délai d’un an, ils obtiendraient les clefs de leur bien. Mais Nisha constata que les travaux étaient toujours au point mort et n’avaient pas démarré. À l’époque, la cliente affirme que le promoteur trouvait diverses excuses pour justifier que les travaux n’avaient pas commencé. « Li dir nou ena covid-19 e osi ena bann move peyer. » Mais comme Nisha était régulière dans ses paiements, elle dit avoir obtenu des garanties du promoteur. « Vu ki mo pe fer mo bann peyman, li dir mwa li pou fer mwa gayn lor premie etaz, mone aksepte mo dir pourvi mo gayn mo apartman pli vit ».

Mo kot mo mama, mo pena enn twa pou mwa

Nisha ne savait pas qu’elle avait affaire à un escroc. Par la suite, elle a réalisé qu’elle s’était fait plumer. Elle a tout perdu. « Aktuelman mo kot mo mama, mo pena enn twa pou mwa. Ziska mo pran mo retret mo pou bizin kontinye pey loan, monn van mo lakaz pou aste enn apartman », raconte cette mère de deux enfants.

« Mo espere mo reysi gayn mo larzan », confie-t-elle.

38 victimes au total arnaquées à hauteur de Rs 60 millions

Le cas de cette fonctionnaire n’est visiblement pas isolé. Le nom de Dewduth Badal, également connu sous le pseudonyme de Manoj, a déjà été cité dans plusieurs autres plaintes. Le jeudi 20 mars dernier, cet homme a été interpellé par la Financial Crimes Commission (FCC) dans le cadre d’une vaste affaire d’escroquerie immobilière.

D’après les enquêteurs, pas moins de 38 personnes auraient été victimes d’un stratagème similaire, centré autour de projets fictifs d’appartements prétendument « haut de gamme » dans la région de Mon Désir, Vacoas — le même lieu mentionné dans la plainte de cette fonctionnaire. Les pertes financières s’élèveraient à près de Rs 60 millions, avec des acomptes allant jusqu’à Rs 5 millions versés par les clients. Tous attendaient la livraison de leurs biens immobiliers, mais aucun chantier réel ne semble avoir été lancé.M. Badal a été présenté devant la cour de Curepipe pour des accusations liées notamment à du blanchiment d'argent, mais a été relâché provisoirement, la FCC n’ayant pas objecté à sa libération. Pendant ce temps, les victimes, elles, attendent toujours justice.
                                                                                                                                         
         

 

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