La direction de Moroil affirme qu’elle n’a eu d’autre choix que de revoir ses prix à la hausse. Elle évoque plusieurs facteurs pour justifier cette augmentation, dont la flambée des prix des matières premières à l’international.
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La valse des hausses de prix des produits de consommation n’en finit pas. Cette fois, c’est au tour de l’huile alimentaire de Moroil – qui fabrique et distribue les huiles Rani, Moroil Soya, Moroil Sunflower, entre autres – de subir une majoration à compter de ce lundi 8 février 2021. Raison invoquée pour justifier cette augmentation : une hausse des cours des matières premières sur le marché mondial.
« Il y a une flambée des prix des matières premières. Du coup, nous n’avons eu d’autre choix que de revoir nos prix à la hausse », a indiqué Jérôme Clarenc, directeur commercial de Moroil, au Défi Quotidien le dimanche 7 févier. Cette hausse, souligne-t-il, varie d’environ Rs 5 à Rs 8, soit entre 10 % et 18,6 %.
« Cette augmentation découle directement du contexte économique mondial et aurait dû s’élever à plus de 25 % localement. Nous avons déjà connu un tel phénomène dans les périodes de crise comme en 2008 et en 2012 », souligne Jérôme Clarenc.
La direction de Moroil rappelle qu’elle a contenu toute augmentation de prix durant le confinement en 2020. « Nos employés ont répondu à l’appel malgré les risques sanitaires. Grâce à eux, nous avons pu continuer à approvisionner les familles durant ces moments difficiles. Moroil, en tant qu’entreprise responsable et citoyenne, a tout fait pour contenir cette hausse de prix », affirme André Espitalier-Noël, Managing Director de Moroil, dans un communiqué émis dimanche.
Il ajoute que « le contexte est difficile pour les producteurs locaux. Dans notre cas, nos principales matières premières ont connu, depuis juin 2020, une hausse considérable de 51 % pour le tournesol et de 59 % pour le soja. Ce sont les cours les plus élevés de ces sept dernières années ».
Mais c’est loin d’être le seul facteur derrière cette hausse des prix. L’augmentation du fret maritime, estimée entre 100 % et 200 % selon les régions d’approvisionnement, la dévaluation de la roupie ainsi que la hausse du coût d’autres intrants ont aussi influé sur les prix.
14 C’est le nombre de hausses de prix appliquées par Moroil au cours de ces 12 dernières années. Durant cette période, l’entreprise a revu ses prix à la baisse en 16 occasions, toujours en fonction des cours des matières premières sur le marché mondial.
Droit de douane de 10 % sur les importations d’huile
À partir du 22 février 2021, le gouvernement appliquera une « mesure de sauvegarde » d’une durée d’une année sur l’huile comestible. Un droit de douane de 10 % sera imposé sur les importations des huiles comestibles (soja, tournesol et huile mélangée) en provenance des pays du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Une décision qu’accueille favorablement Moroil. « Nous sommes heureux d’apprendre que le cabinet des ministres a décidé d’appliquer des Safeguard Measures raisonnables de 10 % afin d’assurer un Level-Playing Field pour la pérennité de l’industrie de l’huile comestible à Maurice », se réjouit Jérôme Clarenc.
Suttyhudeo Tengur : « Un fardeau additionnel pour ceux au bas de l’échelle »
Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), fait ressortir que toute augmentation dans la conjoncture actuelle n’est pas la bienvenue. « Ce sera un fardeau additionnel pour les ménages au bas de l’échelle », prévient-il. Il fait ressortir que depuis la COVID-19, le pouvoir d’achat du Mauricien a baissé. D’où sa suggestion pour que l’État subside toute hausse de prix sur les produits de base.
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