David Snoxell, ancien Haut-commissaire britannique à Maurice et coordinateur du All-Party Parliamentary Group sur les Chagos au Parlement britannique, prend à contre-pied les membres du gouvernement britannique qui font un lobby pour stopper la restitution de l’archipel à Maurice sous prétexte que le gouvernement actuel est proche de la Chine.« En tant que membre du Commonwealth, les liens les plus étroits de Maurice sont avec l’Inde, pas la Chine, et il entretient d’excellentes relations avec le Royaume-Uni, l’Amérique et la France. Il est inconcevable que Maurice donne la priorité à ses relations avec la Chine. La réponse du gouvernement à une récente question parlementaire a noté que l’Amérique soutient pleinement ces négociations bilatérales », écrit-il dans une correspondance publiée mardi dans The Telegraph.
Pour rappel, dans un article publié le 1er décembre, cette même publication avait indiqué savoir de plusieurs sources sûres que le Royaume-Uni a décidé d’abandonner le projet de restituer les Chagos à Maurice. Cette décision, avait fait savoir The Telegraph, découlerait des inquiétudes de trois ministres du gouvernement britannique à l’effet que la « relation spéciale » entre la Grande-Bretagne et les États-Unis pourrait être entachée et que les intérêts des deux pays, qui ont une base sur Diego Garcia, pourraient être mis en péril et cela notamment à cause de la proximité qu’aurait Maurice avec la Chine. Cet argument est donc balayé d’un revers de la main par David Snoxell.Ce dernier rappelle que « les négociations en cours entre le Royaume-Uni et Maurice portent sur l’exercice de la souveraineté, y compris le futur à long-terme de la base de Diego Garcia. Cela ne peut être assuré que par la négociation. ».
David Snoxell précise qu’en 2019, la Cour internationale de Justice (CIJ) a jugé illégale la séparation des Chagos de la colonie de Maurice en 1965. « Lorsque le Royaume-Uni a détaché ces îles, cela était conditionné par leur retour une fois qu’elles ne seraient plus nécessaires à des fins de défense. Les 55 îles extérieures, situées à 150 miles de la base militaire américaine, n’ont jamais été nécessaires. Pour le Royaume-Uni, architecte du droit international, la décision de la CIJ et la résolution de l’ONU la soutenant rendent un règlement négocié de ce différend inévitable. Sinon, nous pourrions être accusés de deux poids deux mesures concernant l’Ukraine et d’autres régions ».
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