Avec des admissions fréquentes à l’hôpital ENT à Vacoas, la pression s’accentue sur cet établissement de santé. Les autorités, qui se disent conscients de l’ampleur de la situation, préfèrent toutefois relativiser.
L’hôpital ENT à Vacoas est-il en train d’être dépassé par le nombre d’admissions de patients contaminés à la Covid-19 ? La situation interpelle en tout cas à plusieurs niveaux. Il y a d’abord les données communiquées hier par le Dr Zooberr Joomaye, membre du High Level Committee sur la Covid-19, qui chiffre les patients admis dans cet hôpital à 87. Il préfère relativiser concernant la situation à l’ENT, en affirmant qu’il y reste encore des places disponibles. Le Dr Catherine Gaud, également membre du High Level Committee et conseillère au ministère de la Santé, se dit pour sa part pleinement consciente du nombre d’hospitalisations mais pas qu’à l’ENT. « La situation est actuellement tendue mais reste sous contrôle », avance-t-elle. Elle rappelle que la vaccination permet d’éviter d’être admis à l’hôpital mais insiste que les gestes barrières doivent être maintenus malgré l’injection.
Salles complètement remplies
Les chiffres avancés par Ram Nowzadick, président de la Nursing Association, concernant le nombre d’admissions à l’ENT s’élèvent à 90. « Ce qui veut dire que les deux salles sont complètement remplies et qu’il faut attendre que les lits se libèrent afin de pouvoir accueillir d’autres patients », a-t-il expliqué. C’est d’ailleurs pour cette raison, dit-il, que le ministère de la Santé a décidé de mettre en place un nouveau protocole concernant les patients atteints de la Covid-19 et qui présentent des symptômes. Selon lui, tous les regional hospitals ont aménagé des ‘special wards’ destinés à ces derniers.
Selon une source à l’hôpital ENT, bien que les autorités soient en train de minimiser l’impact des cas positifs à la Covid-19 en mettant l’accent sur le fait que la majorité sont des cas asymptomatiques, on tient à faire ressortir que, sur le terrain, la situation est tout autre.
L’on apprend également que le protocole en place à l’ENT, oblige un infirmier d’être de garde pendant sept jours consécutifs. Ce protocole est cependant bien accueilli par le président de la Nursing Association qui fait savoir que cette mesure a été instaurée pour que les infirmiers soient moins exposés au virus.
Actuellement, ils sont six nursing officers, quatre health care assistants ainsi que huit support staff déployés auprès des patients positifs. « C’est vrai que c’est loin d’être une situation idéale, mais nous devons saluer les efforts consentis pour consolider le personnel médical, que ce soit en termes d’infirmiers ou de médecins », précise Ram Nowzadick.
Situation préoccupante
Mais il faudra bien plus que cela pour mieux préparer le pays à la nouvelle phase de réouverture des frontières. C’est du moins l’avis partagé par le Dr Bhooshun Ramtohul, vice-président de l’Association Chef de Service. « L’aménagement de special wards dans les hôpitaux prouve à quel point l’ENT est actuellement sous pression. C’est une situation préoccupante quand on sait qu’il y aura une nouvelle étape de réouverture des frontières ainsi que la crainte du variant Delta. Le ministère s’est-il attelé à un plan pour les étrangers testés positifs et qui ont des symptômes ? Rien n’a encore été annoncé en ce sens », déplore-t-il. Le Dr Catherine Gaud se veut cependant rassurante concernant la situation à l’ENT, et ce, malgré la nouvelle phase de réouverture. « L’hôpital ENT est très bien équipé et est du même niveau que les hôpitaux en Europe », soutient-elle.
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