Covid-19 - Fermeture des frontières : réactions des étudiants mauriciens 

Maurice a fermé ses  frontières avec les pays d’Europe, l’île de la Réunion et la Suisse, le mercredi 18 mars à partir de 20 heures GMT, pour une période de deux semaines. Cette décision fait suite aux recommandations de l’OMS dans de la lutte contre la propagation du Covid-19.  

Kashif Imambaccass : «Je préfère retourner à Maurice avant que la situation n’empire»

Kashif Imambaccass, étudiant en droit à Bristol, en Angleterre, explique que les étudiants mauriciens sont paniqués à cause du manque de communication de la part du gouvernement britannique. « Les étudiants sont confus, car certaines universités sont fermées et d’autres, comme la mienne, non. Du coup, on ne sait pas vraiment comment procéder pour les examens de ce semestre. La situation est incertaine, car le gouvernement ne communique pas forcément sur les mesures prises », a-t-il indiqué. 

Toutefois, avec l’annonce de la fermeture des frontières mauriciennes avec les pays d’Europe, il fait comprendre qu’il prévoit de revenir à Maurice, malgré le fait que son université continue à fonctionner. Dans cette optique, il a  immédiatement entamé ses démarches. « Je préfère retourner à Maurice avant que la situation n’empire. »

Il ajoute que les étudiants mauriciens font face actuellement à une situation chaotique. La plupart d’entre eux essayent d’avoir un vol avant que la pandémie n’atteigne son pic. « Il faut savoir que si toutes les personnes qui rentrent au pays après mercredi ou quand la pandémie aura atteint son sommet seront mises automatiquement en quarantaine, vu que les risques de contracter le virus sont grands. Du coup, afin d’éviter cette situation, tout le monde se hâte de retourner au pays au plus tard mardi. Résultats, les vols sont quasiment déjà remplis », explique-t-il. 

Manasi Seereekissoon : «Je ne voudrais pas risquer d’être interdite d’accès à Maurice ou hors du pays»

« Je ne pense pas rentrer à Maurice, car, en premier lieu, c’est une annonce qui m’a prise de court. En sus, j’ai des ‘assignments’ qui sont en attente. Heureusement que mon université se trouve à Norfolk, l’une des rares régions qui n’ont pas été sévèrement impactées par le Covid-19. Donc, je pense que c’est plus prudent de rester ici en confinement dans ma maison au lieu de me rendre à l’aéroport », confie Manasi Seereekissoon, étudiante à Norfolk.

Coralie : «Je ne compte pas rentrer »

Étudiante en Marketing et Management à Paris depuis cinq ans, Coralie (nom modifié) indique que l’annonce de la fermeture des frontières mauriciennes aux pays de l’Union européenne ne change rien pour elle. « Je ne comptais pas rentrer durant cette pandémie. Toutefois, je conçois que la fermeture des frontières est une nécessité pour éviter la propagation du virus. Pour moi, il est hors de question de prendre l’avion, de sortir d’un pays d’Europe et d’être mise en quarantaine, car l’idée de mettre en danger mes proches et autrui m’est insupportable. Voilà pourquoi je me suis résolue à rester confinée. Certes, ce n’est pas de gaieté de coeur, mais il semble que le confinement soit la meilleure façon d’endiguer la propagation de ce virus. »

Kimberley : «Je ne suis pas alarmée par la situation»

Kimberley (nom modifié) est en quatrième année d’études en Arts plastiques à Paris. Actuellement, la France est en alerte au niveau 3 et les habitants sont confinés. La situation n’est pas forcément agréable, mais essentielle pour éviter qu’elle ne dégénère. Elle considère que la fermeture entière et totale des frontières avec les pays limitrophes de la France est une bonne décision. Toutefois, elle confie qu’elle n’avait pas l’intention de rentrer au pays. « Je ne rentre pas à Maurice, car je ne pense pas que la situation soit aussi grave que ça. Je viens d’apprendre que Maurice ferme ses frontières avec l’Europe pour 15 jours, une bonne décision selon moi. Certes, c’est un coup de poing pour l’économie, mais c’est important. Aucun cas n’a été recensé à Maurice pour l’instant, mais je pense qu’il faut prendre ses précautions et revoir ses habitudes d’hygiène », souligne-t-elle.

Bhoomi Seeram : «Je suis sereine» 

Même son de cloche chez Bhoomi Seeram, étudiante en Commerce à Mayence, en Allemagne. Sereine, elle raconte que la situation n’est pas alarmante en Allemagne, du moins à Mayence. « Je ne compte pas rentrer à Maurice, car ici tout est presque normal. Nos universités sont fermées, mais nos cours continuent normalement avec  nos notes et devoirs en ligne. Il n’y a pas de vrai ‘lockdown’, car même les moyens de transport public sont opérationnels. »