Chaque année, ils sont nombreux à passer la période des fêtes de fin d’année sous d’autres cieux. C’est même, pour certains, une tradition. Sauf que la Covid-19 et son nouveau variant Omicron, de même que les nouvelles restrictions viennent jouer les trouble-fêtes. Si des Mauriciens se disent découragés, d’autres entendent coûte que coûte prendre l’avion.
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Irfan Bissessur : « Je ressens le besoin de changer d’air »
L’entrepreneur Irfan Bissessur, 34 ans, est un habitué des voyages de fin d’année. Le Portlouisien passe les fêtes avec ses proches en Angleterre et en France. « C’est une tradition que j’honore chaque année sans exception. »
Il confie avoir été extrêmement déçu après la fermeture des frontières en 2020. « J’étais extrêmement triste de ne pas avoir pu célébrer les fêtes de fin d’année avec mes proches. »
Alors cette année, pas question d’annuler. Qu’importe les nouvelles restrictions et le variant Omicron, Irfan Bissessur mettra prochainement le cap sur la blonde Albion avant de poser ses valises à Paris. « Avec ces restrictions qui pèsent sur nous depuis bientôt deux ans, je ressens plus que jamais le besoin de changer d’air. La vie ne sera plus comme avant, il faut faire avec. »
Maurice ayant été classé sur la liste rouge, les personnes doublement vaccinées peuvent accéder au territoire français avec un test PCR négatif. « Cela me rassure par rapport à mon projet de voyage, car je prévois de partir à Paris pour le Nouvel an. » dit-il.
D’habitude, poursuit l’entrepreneur, le voyage est méticuleusement planifié. Mais pas cette fois. « Ce sera un voyage de dernière minute consacré à la famille, avec des sorties limitées qui se feront dans le respect de la situation sanitaire qui prévaut à l’étranger. » précise-t-il.
Pour le trentenaire, ce voyage est d’autant plus important, étant synonyme de retrouvailles : « Cela fait deux ans que je n’ai pas vu ma famille. Ils me manquent énormément. La Covid-19 nous a plus que jamais fait réaliser l’importance de chérir chaque moment avec ses proches. »
La vie, dit-il, est imprévisible. « Lorsque j’ai quitté l’Europe en 2018, je n’aurais jamais cru devoir attendre tout ce temps avant de les revoir. C’est pour cela que je profite des festivités. La famille, c’est ce qui m’est le plus cher au monde. » soutient-il.
Harold Patient : « Le protocole peut changer rapidement »
C’est en France que Harold Patient, instructeur de karaté de 68 ans, célèbre généralement les fêtes de fin d’année. Il explique qu’en raison de sa profession, il voyage beaucoup. « On m’invite pour dispenser des cours de karaté. Et pour faire d’une pierre deux coups, traditionnellement je rejoins ma fille qui habite en France pour les fêtes de fin d’année. »
Cela fait toutefois deux ans, Covid-19 oblige, qu’il ne s’y est pas rendu. Le sexagénaire comptait se rattraper en ce mois de décembre. Un voyage qu’il planifiait depuis l’année dernière. Sauf que les nouvelles restrictions et le manque de visibilité l’ont refroidi. « Le classement de l’île Maurice sur la liste rouge par les autorités françaises témoigne de l’incertitude ambiante. » dit-il.
Harold Patient se dit conscient que le protocole peut changer d’un seul coup. « Ces nouvelles restrictions changeantes font que c’est difficile de prévoir un voyage. » soutient-il.
Shameer Roodur : « Une tournée européenne malgré tout »
Shameer Roodur, 36 ans, a décidé de maintenir son traditionnel voyage de fin d’année en Europe. Après avoir travaillé d’arrache-pied durant toute l’année, le chef d’entreprise dans le domaine de l’assurance et de l’immobilier estime mériter des vacances. Il compte faire une tournée des grandes villes de France, Belgique, Suisse et Tunisie.
« Chaque année, je passe mes fêtes de fin d’année en Europe et cette année également, je ne compte pas y déroger. » Le Portlouisien dit planifier ce voyage depuis plus d’un mois. « Les nouvelles restrictions et le nouveau variant ne m’ont pas du tout découragé dans mes projets car je crois fermement qu’il faut s’adapter. On ne peut pas éternellement rester cloîtré chez soi. »
Shameer Roodur va rejoindre ses associés et partenaires en France. « Mes voyages sont toujours liés au travail. Mais je profite un peu à ce moment pour visiter. Cette fois-ci, je passerai 90 % de mon temps avec mes collègues en France. Nous avons prévu de célébrer les fêtes de fin d’année ensemble dans un hôtel pour quelques jours. »
Kalianjali Gungah : « Nous avons annulé notre voyage »
Kalianjali Gungah, directrice d’une école maternelle, est catégorique. Avec le nouveau variant Omicron, elle a fait le choix d’accorder la priorité à sa santé et celle de sa famille. Raison pour laquelle elle a annulé son voyage annuel en Inde.
« Pour les fêtes, mes enfants et moi avions prévu de mettre cap sur la Grande péninsule comme chaque année. Dubaï était également sur la liste. Mais compte tenu de la gravité de cette pandémie et avec l’arrivée du nouveau variant Omicron, nous avons annulé. »
Certes, concède-t-elle, il y a une certaine nostalgie pour les voyages en cette période festive. « Mais cela ne me chagrine pas de ne pas voyager », assure Kalianjali Gungah. « Nous sommes conscients des risques que cela comporte de voyager en ce moment », dit-elle.
La famille avait également envisagé de prendre un forfait pour un séjour à hôtel pour les fêtes. « Finalement, nous avons renvoyé nos plans. Il n’y a pas d’autre endroit plus sûr que chez soi. » C’est pourquoi « nous célébrerons les fêtes en petit comité à la maison ».
Face au nombre de décès dus à la Covid-19, elle estime que les fêtes ne se célébreront pas avec la même ferveur cette année. « La tension est palpable sur l’île. Je dois avouer que j’ai peur. »
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