Covid-19 : des survivants racontent

La pandémie de Covid-19 devient incontrôlable. Les cas positifs ne cessent d’augmenter. Pourtant, 17 861 malades ont été guéris du coronavirus depuis mars 2021. Le combat est rude, mais il y a de l’espoir. Zoom sur l’expérience de cinq patients remis de cette maladie. Ils nous prodiguent des conseils. 

Diksha Beeharry : « Il ne faut pas le prendre comme une fatalité »

Diksha Beeharry, 30 ans, une mère de famille de Terre-Rouge, a été testée positive à la Covid-19. C’était au début de novembre, après qu’elle ait accompagné son fils chez le médecin. Dans la nuit, elle a commencé à présenter des symptômes, comme des maux de tête, de la fièvre, de la nausée et des courbatures. Les symptômes ont persisté le jour suivant et elle s’est doutée qu’elle avait contracté le virus. Elle a alors effectué un self-test à domicile, afin d’être fixée. Il était positif.   

Dans l’incapacité de se lever pendant la maladie, elle avoue avoir eu recours, dans un premier temps, à des remèdes de grand-mère, comme de l’eau sucrée, pour se remonter. « Je n’arrivais pas à marcher. J’ai tout de suite pris de l’eau avec du sucre ainsi qu’un sérum que j’avais acheté à la pharmacie pour retrouver de l’énergie. Après, je me suis rendue à l’hôpital et j’ai fait un test. Pour ma guérison, j’ai fait de l’automédication : paracétamol, antibiotiques et des médicaments pour la toux. Je déplore que l’hôpital ne m’ait prescrit aucun médicament. C’est mon médecin traitant du privé qui m’a dit quoi prendre. On doit se débrouiller, on ne peut pas dépendre des hôpitaux », avance-t-elle.   

Selon elle, dans ces moments-là, il faut garder son calme, car la volonté est la clé de la survie. « Il ne faut surtout pas prendre le fait d’être positif à la Covid-19 comme une fatalité ou comme une assurance qu’on va mourir. Gardez votre calme et concentrez-vous sur le processus de guérison. Même si vous vous trouvez dans l’incapacité de faire vos activités habituelles, et vous perdez l’appétit, ne paniquez pas. »

Elle ajoute que cette période est un processus de découverte de soi. « C’est le moment de vous reconnecter avec vous-même. Évitez de trop rester au lit ou sur les réseaux sociaux. Essayez de rester actif autant que possible. Passez du temps avec vous-même, en faisant une petite marche au soleil, entre autres. Je conseille aussi le yoga, qui focalise sur les techniques de respiration, car il peut être pratiqué par tous. Prenez beaucoup de vitamine C, surtout le matin, et ayez recours aux remèdes de grand-mère, notamment les tisanes à base de citronnelle et de miel, qui sont vraiment efficaces. De plus, faites des inhalations de vapeur à base de romarin, de persil et de thym avant de dormir le soir », suggère-t-elle.

Umayr : «Les médicaments aident, mais ne vous stressez pas»

Umayr, 21 ans, de Curepipe, a, quant à lui, contracté le virus d’une amie qui était positive à la Covid-19. Au bout du dixième jour, il s’est réveillé avec de la fièvre. « Quand elle m’a dit qu’elle avait été testée positive, je me suis isolé. Le septième jour, quand j’ai fait mon test, j’étais négatif. donc, je suis sorti de mon isolement. Le dixième jour, je me suis réveillé avec de la fièvre. J’ai refait un test rapide, qui était positif. Je me suis de nouveau isolé. »  

Le jeune homme avoue que combattre ce virus mortel était terrifiant. Il vivait dans une peur constante. « C’était assez difficile au début, car il n’y a qu’une seule salle de bains. Je devais désinfecter à chaque fois que j’allais aux toilettes. De plus, rester isoler dans une chambre pendant dix jours était un peu démoralisant. J’avais presque tous les symptômes. C’était comme vivre avec la peur de ce qui se passerait dans le futur et que finalement, la peur devenait réalité. Tous les habitants de la maison ont été testés positifs et nous nous sommes isolés. Mais faire face à tous ces symptômes et à la peur constante de perdre un membre de sa famille rendait la vie misérable. C’était un cauchemar. Même aujourd’hui, je souffre de séquelles, comme des courbatures. Je vis également avec cette crainte d’aller dans les hôpitaux, où chaque jour vous entendez des plaintes et de nombreux décès. »   

Il recommande fortement de s’isoler en cas de contact avec une personne positive, même si on est asymptomatique. « Si vous êtes testé positif, tous les membres de la famille doivent s’isoler ». Il conseille de garder le moral pour vaincre la maladie. « Les médicaments aident, mais il faut éviter de stresser et faire des choses qui vous rendent heureux. L’inhalation et une boisson au miel et au gingembre aident à soulager les symptômes. Mais surtout, gardez votre joie de vivre », conclut-il.

Guillilano Méyépa : «Une expérience cauchemardesque mais j’ai survécu»

Guillilano Méyépa, 48 ans, de Beau-Bassin, a, lui, été testé positif au coronavirus en septembre. Il a eu des difficultés respiratoires graves, une toux et des problèmes de sommeil. Il s’est alors rendu au dispensaire de Beau-Bassin pour faire un test de Covid-19. Le résultat était positif. « Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas dormi avant d’aller au travail. Cette toux affreuse m’empêchait de dormir, car elle serrait mes bronches. La toux allait de mal en pis. »

Rapidement, il a commencé à se sentir très fatigué, à perdre l’odorat et le goût. Il n’avait aucun problème de santé sous-jacent. « Je n’appréciais plus ce que je consommais. J’ai passé la semaine à manger des raisins et à boire du jus de raisin. Quand je mangeais du riz, je vomissais. Bien que ma femme ait aussi été testée positive, mon cas était plus grave, avec cette toux persistante, le manque de sommeil et la fatigue, entre autres. Et, à ce jour, ma toux est devenue chronique. Certes, elle est moins grave, mais ça me gêne vis-à-vis de mes collègues. »  

« La Covid-19 a été une expérience cauchemardesque, mais j’ai dû y faire face et j’ai survécu. Je n’ai jamais vécu une telle chose  ! J’ai eu peur. J’ai considérablement perdu du poids : six kilos en deux semaines. C’était choquant. Je suis chanteur et je me suis rendu compte que je n’avais plus de voix. Quand on réalise notre faiblesse face à la Covid-19, on se réfugie dans la foi en Dieu, qui est la source de notre vie. À l’intérieur de nous, on veut passer cette étape pour retrouver notre santé », partage-t-il.   

Pour se guérir, il s’est également tourné vers des remèdes de grand-mère. Sa potion magique : une infusion de cannelle dans de l’eau chaude. « J’étais conscient que c’était un processus long vers la guérison. Je prenais beaucoup de paracétamol, mais surtout une boisson chaude à base de cannelle. En dix jours, j’étais sur pied  ! Petit conseil : buvez cette boisson bien chaude. C’est vraiment efficace. »  

Vidya Sookun : «Focalisez-vous sur la guérison au lieu de vous laisser abattre»

La sérénité et le calme étaient de mise également du côté de Vidya Sookun, 29 ans, de Vacoas. Pour elle, les premiers symptômes étaient une faible fièvre, de la toux sèche, des courbatures et de la fatigue. Elle a été en contact avec une personne positive à la Covid-19 dans son entourage. Elle faisait des tests antigènes réguliers à domicile et anticipait une possible contamination. 

« Mon cousin était positif et je l’approvisionnais en nourriture. De ce fait, je savais que je pouvais être contaminée. J’ai donc fait un self-test pour en être sûre. Ensuite, je me suis rendue à l’hôpital Victoria pour confirmer les résultats et obtenir une prescription pour des médicaments », raconte-t-elle.   

Durant son auto-isolement à domicile, elle dit avoir opté pour une attitude positive et optimiste : « J’ai gardé mon calme. Mais je me faisais un sang d’encre, car j’avais peur de contaminer mes parents. Outre cette inquiétude, j’évitais de stresser. J’occupais mon temps en faisant des choses que j’aimais. Je regardais des films sur Netflix ou j’en profitais pour me reposer. Mon conseil serait de rester positif et de se focaliser sur la guérison, au lieu de se laisser abattre. L’important, c’est de prendre les médicaments recommandés. »