À chaque fin du mois, le Mauricien fait ses provisions en privilégiant les grandes surfaces. Mais quel budget prévoit-il à cet égard ? Qu’est-ce qu’il achète le plus ? Dans quelle mesure ses dépenses ont-elles augmenté ?
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Budget moyen des courses de fin du mois
Classe ouvrière
5 ans plus tôt : Entre 1 600 et Rs 2 800
Actuellement : Entre Rs 2 000 et Rs 3 200
Classe moyenne
5 ans plus tôt : Entre Rs 4 000 et Rs 4 300
Actuellement : Entre Rs 4 700 et Rs 6 000
Classe aisée
5 ans plus tôt : Entre Rs 5 000 et Rs 13 000
Actuellement : Entre Rs 7 000 et Rs 15 000
*Ces chiffres ont été obtenus auprès des grandes surfaces et des associations de consommateurs.
Répartition des courses en termes de produit
La grande partie du budget pour les courses de fin du mois, explique Suttyhudeo Tengur, est consacrée à l’achat de la nourriture. « Tous viennent au supermarché pour remplir leurs caddies, et par extension, leur ventre. On peut dire que le pourcentage consacré à la nourriture et à l’achat de boissons ne change pas d’une classe à une autre. Ce n’est pas parce qu’on est riche et qu’on a des moyens financiers qu’on va consacrer plus d’argent à l’achat de la boisson, alcoolique ou autre », fait-il ressortir.
Toutefois, il existe des différences entre les diverses classes socio-économiques. « Si l’ouvrier boit du vieux rhum ou de la bière, le cadre moyen, lui, préfère le whisky tout comme le riche qui achète, toutefois, son whisky à bien plus cher », note Suttyhudeo Tengur.
Pour Nicolas Kan Wah, les différences sont également perceptibles, dépendant du profil du consommateur. « Un jeune va dépenser plus d’argent pour tout ce qui est lié à la communication. Quant aux ménagères, elles miseront plus sur l’achat de la nourriture et des produits d’entretien. Parallèlement, les hommes vont consacrer une partie de leur budget sur l’achat des cigarettes et des boissons alcoolisées », conclut-il.
Produits | Part du budget consacré |
Nourriture et boisson | Entre 70 % et 75 % |
Autres produits (lessive et nettoyants, hygiène, carte de téléphone, etc) | Entre 25 % et 30 % |
Évolution des dépenses
C’est un fait ! Année après année, les Mauriciens dépensent plus de sous pour leurs courses de fin du mois. « En cinq ans, le budget consacré aux courses de fin du mois a grimpé d’environ 20 % », note, d’ailleurs, Nicolas Kan Wah, Manager de London Way. Avis que partage Suttyhudeo Tengur, président de l'Association pour la protection de l'environnement et des consommateurs (APEC). « Le montant des dépenses mensuelles au supermarché augmente tous les ans et cela, indépendamment, de la classe socio-économique du consommateur », fait-il ressortir.
Mosadeq Sahebdin, porte-parole de la Consumer Advocacy Platform, observe une autre tendance. « Les consommateurs qui misent sur des caddies basiques achètent les produits les plus économiques. D’où le succès des 'hard-discounters'. De plus, acheter économique signifie acheter les produits les moins chers, quelque soient les marques. On accorde une préférence aux produits d’entrée de gamme », dira Mosadeq Sahebdin . Par exemple, souligne-t-il, un consommateur peut acheter du corned beef à Rs 60, en préférence à celle de la marque leader à Rs 97. « Le même consommateur préférera acheter l’eau de Javel local à Rs 45 plutôt que Lacroix à Rs 90 ou encore la boîte de sardine Josiane à Rs 21 plutôt que John West à Rs 35 », fait-il ressortir.
A contrario, le consommateur aisé dispose des moyens financiers pour des produits qui reflètent sa qualité de vie. « Il peut se permettre un petit déjeuner avec céréales ou fromage. Dans sa caddie, on retrouve des produits surgelés (fish fingers, burgers), du jus concentré (Sunquick), des pâtes Panzani (Panda pour les ménages à faibles revenus) Il se permet aussi de la mantègue tandis que d’autres se contentent de ghee végétal », ajoute Mosadeq Sahebdin.
Les 5 raisons de la hausse du budget des courses
1 La hausse du pouvoir d’achat avec l’augmentation des salaires et la volonté des consommateurs d'améliorer leur niveau de vie.
2 La majoration constante des prix des produits de base, elle-même sujette à la hausse du coût de production et des matières premières.
3 La tendance des consommateurs de la classe aisée à rester fidèles aux marques, quel que soit leurs prix.
4 Le fait qu’il y a de plus en plus de promotions, incitant ainsi les Mauriciens à consommer davantage.
5 Les grandes surfaces offrent plus de variétés de produits de consommation de nos jours qu’il y a cinq ans.
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