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Corruption : Me Penny Hack plaide en faveur d’une Freedom of Information Act

L’avocat Penny Hack est d’avis que la grande majorité des officiers sont en train d’agir par omission.

L’avocat Penny Hack était l’un des invités de l’émission Au cœur de l’info, animée par le duo Jane Lutchmaya-Anoop Dhookeeya, sur Radio Plus, mercredi. Lors de son intervention, il a plaidé en faveur d’une Freedom of Information Act. L’ex-ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers, Sudhir Sesungkur, sur le plateau a, lui, fait comprendre que la lutte contre la corruption est « un travail de longue haleine ».

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«Nous avons adopté une culture de corruption. Il n’y a pas de loi permettant aux citoyens de s’enquérir sur ce qui se passe dans la fonction publique par exemple. Il ne faut cependant pas avoir une Freedom of Information Act baclée. Elle est essentielle dans la lutte contre la corruption  et permettra au pays d’avancer », avance l’avocat. 

Selon Me Penny Hack, il y a un « dysfonctionnement terrible dans plusieurs institutions et organismes » dans le pays et au sein des organismes. L’indépendance des institutions est mise à mal, dit-il. « Le simple citoyen n’aura jamais ses chances face à la corruption. Maurice est pourvu de toutes les lois et organismes nécessaires.

L’arsenal légal est vérouillé même presque parfait.  La volonté est présente, mais la loi n’est pas appliquée comme il se doit. Il faut commencer par une « Freedom of Information Act », et ensuite, revisiter le fonctionnement de nos institutions. La grande majorité des officiers sont en train d’agir par omission. Ils ne veulent pas dévoiler, car ils craignent pour leur poste, ou sinon, ils sont tout simplement indifférents », poursuit-il. 

L’ex-ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers, Sudhir Sesungkur, a, pour sa part, fait ressortir qu’il faut « un travail de longue haleine afin d’éliminer ce fléau qui ronge le pays ». Il insiste sur le fait que Maurice doit s’inspirer des pays scandinaves. Ces pays, dit-il, ont combattu le fléau de la corruption jusqu’à un certain point de manière efficace. 

« C’est bien que Maurice soit dans le Top 50 des pays les moins corrompus pour cet indice de perception de corruption. Mais il faut toujours viser plus haut. La corruption est un fléau qui a un impact considérable sur la société, sur l’économie ou encore sur le choix des investisseurs. L’indice nous permet d’avoir une bouffée d’air frais, mais il faut voir la réalité et ne pas se voiler la face. Outre le judiciaire et le DPP, vous pouvez compter sur les doigts d’une main les institutions les indépendantes du pays. Nous nous inspirons souvent de Singapour. Ce pays est trés loin devant nous pour ce classement », fait ressortir Sudhir Sesungkur. 

Commentant la loi sur le financement des partis politiques, l’ex-ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers fait ressortir que « tout est une question de supervision ».  

L’actuel ministre des services financiers, Mahen Seeruttun, est ensuite intervenu au cours de l’émission. Il  est d’avis que Maurice est sur la bonne voie. Les mesures prises par le gouvernement à plusieurs niveaux portent ses fruits.  Le pays doit cependant consolider cette position  et des mesures seront prises dans ce sens, assure-t-il.  Lovania Pertab, de Transparency Mauritius, a, pour sa part, souligné qu’il faut « mettre de l’ordre dans notre système électoral ». Il y a un silence complet, déplore-t-elle, concernant le ‘vote buying’. « Et nous savons tous ce qui se passe lors des élections », fait-elle ressortir. 

Nandita Suneechur-Nunkoo, Supervising Officer - Corruption, Education and Prevention division au sein de l’Icac, a fait comprendre que les représentants de la commission mènent un travail de longue haleine avec les « stakeholders » pour sensibiliser sur la question. Elle rappelle également que les officiers de l’Icac effectuent des campagnes régulières avec les jeunes, les représentants du secteur privé et public.  Nandita Suneechur-Nunkoo déclare ensuite que « les dénonciations à visage découvert augmentent d’année en année ». « Ils se tournent vers nous, car ils trouvent des solutions à leurs problèmes », fait-elle valoir.

 

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