Il faut agir vite. Cette phrase a été répétée, mercredi, par le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano. Il intervenait à la conférence des partis sur le changement climatique (COP 25) à Madrid. Le ministre dit ne pas être satisfait de la mise en œuvre de l’accord de Paris (COP 21 - 2015) par les grandes puissances.
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« Nous devons mettre de côté nos différences au nom du bien commun. Nous connaissons nos objectifs et il nous faut donner les moyens d’y parvenir. Maintenant, il est grand temps d’aller au-delà des mots, voire des actions concrètes et probantes». Kavy Ramano n’est pas passé par quatre chemins pour faire part de ses inquiétudes. Il a fait comprendre que, depuis l’accord de Paris, le monde s’attendait à ce que le taux d’émission de gaz à effet de serre diminue. Or, malgré cela, les observations démontrent que nous sommes sur la hausse et la température globale est sur le point d’atteindre + 3 degrés Celcius. D’ailleurs, il a expliqué que, durant ces derniers mois, le monde a été témoin des conditions climatiques extrêmes. Il a pris comme exemple l’ouragan Dorian qui a frappé les Bahamas. « Nous sommes dans une ère où les menaces de catastrophes de catégorie 5 sont réelles et peuvent nous frapper n’importe quand. »
Selon Kavy Ramano, les impacts du changement s’aggravent d’année en année. Pour lui, nous sommes à la croisée des chemins et les dirigeants des différents pays risquent de compromettre l’accord de Paris s’ils n’agissent pas vite. « En tant que décideurs, nous avons l’opportunité de marquer l’histoire en tant que garants de la survie de l’humanité face aux menaces du changement climatique. Si nous abdiquerons à notre devoir, la génération à venir ne nous pardonnera pas pour avoir failli à nos responsabilités. Les décisions d’aujourd’hui détermineront l’avenir de la planète et la pérennité de la civilisation », a fait ressortir Kavy Ramano. Et d’ajouter que les lois de la nature ne donnent pas de moratoire.
Venant à la situation mauricienne, il a souligné que le pays est souvent cité parmi les pays les plus vulnérables. Kavy Ramano a souligné que Maurice fait face, chaque année, aux événements climatiques extrêmes, tels que des crues soudaines. « Nous vivons dans l’angoisse de la menace imminente d’un cyclone de catégorie-5 qui pourrait frapper notre île à tout moment en période estivale ». Il a cité le phénomène d’érosion accélérée des plages de près de 20 mètres au cours de la dernière décennie en raison de la montée du niveau de la mer par 5,6 millimètres par an.
Le ministre est revenu sur la nécessité de débourser des fonds pour aider les pays vulnérables. Il a parlé de l’importance de mobiliser 100 milliards de dollars par année par les pays développés.
Le ministre de l’Environnement a cité les mesures d’adaptation et de résilience mises en place par le gouvernement mauricien. Parmi : la mise sur pied d’un Centre national pour la gestion des risques liés aux désastres naturels, la réhabilitation d’une dizaine de plages, la construction de drains couvrant l’installation du radar météorologique Doppler qui a pour but de donner des indications précises en temps réel. Il y a aussi eu l’implantation d’une dizaine de fermes photovoltaïques, l’introduction du métro-léger pour réduire l’émission des gaz à effet de serre, entre autres.
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