Qui est ce fonctionnaire qui aurait agi comme facilitateur pour le compte d’Akash Chuttoo ? C’est l’énigme que compte élucider au plus vite l’Independent Commission against corruption (Icac). Car une fois cette étape franchie, il sera plus facile de réunir les pièces pour identifier les présumés « complices » de l’homme d’affaires à l’intérieur même de la Santé.
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Par expérience, les enquêteurs de l’Icac savent que dans la majorité des cas de corruption impliquant des fonctionnaires, il y a complicité interne. L’un des fonctionnaires agit comme facilitateur, homme-pont, voire taupe auprès d’un homme d’affaires. « Dans ce genre de cas, il est vraiment très rare qu’un homme d’affaires entretienne des contacts avec plusieurs fonctionnaires à la fois. C’est compliqué. C’est plus facile de bouger les pions en ayant la complicité d’une personne et la connivence des autres », nous explique un enquêteur de l’Icac. À son avis, il est fort probable que ce schéma classique a été utilisé dans le cas de CPN Distributors. « Sinon, comment expliquer que le contrat a été alloué à cette compagnie comme une lettre à la poste », poursuit-il.
En analysant les documents en leur possession et en tentant de reconstituer le possible déroulement des événements, les enquêteurs de l’Icac pensent qu’il est peu probable qu’Akash Chuttoo, le directeur de CPN Distributors, n’ait pas disposé d’une complicité interne au sein du ministère de la Santé. Pour la simple et bonne raison que cette compagnie est novice sur le terrain de l’importation des médicaments. Il nous revient que tous les moyens légaux nécessaires seront mis à contribution pour établir de façon tangible les liens entre ce « facilitateur » et CPN Distributors. « Dans bien des cas, l’homme d’affaires reste dans l’ombre. C’est un de ses confidents qui joue un rôle de premier plan », fait-on ressortir à l’Icac. C’est dans ce contexte que le pharmacien de cette compagnie intéresse particulièrement les enquêteurs de la commission anticorruption. Il se pourrait qu’il soit en contact avec le « facilitateur ».
À l’Icac, on est confiant que cette énigme sera vite élucidée. Et qu’à partir de là, des têtes tomberont au ministère de la Santé.
L’Icac recupère les factures de dédouanement de CPN Distributors
L’Independent Commission Against Corruption (Icac) poursuit ses investigations à différents niveaux pour faire la lumière sur l’achat controversé de Molnupiravir par le ministère de la Santé.
Ce lundi 20 décembre, les enquêteurs ont entendu des employés d’une compagnie de courtage maritime qui étaient chargés du dédouanement des colis contenant les comprimés destinés à CPN Distributors Ltd. Ceux-ci ont expliqué avoir adressé trois factures à la société de Jay Kumar (Akash) Chuttoo pour les frais de dédouanement de trois cargaisons de Molnupiravir. Selon eux, la note n’a pas encore été réglée. La commission anticorruption est en possession de ces factures.
Les limiers de l’Icac se sont aussi rendus de nouveau, ce lundi, au siège du ministère de la Santé pour y obtenir d’autres documents relatifs à l’achat de 999 000 comprimés du médicament anti-Covid à CPN Distributors Ltd pour un montant de Rs 79,84 millions. Une importante perquisition avait déjà été effectuée dans les locaux du ministère la semaine dernière.
Les enquêteurs veulent aussi savoir si des échanges d’e-mail ont eu lieu entre CPN Distributors Ltd et des cadres des départements Procurement et pharmacie. Tandis que dans la journée, au Reduit Triangle, le Procurement Officer et le Principal Government Pharmacist du ministère de la Santé ont été interrogés « under warning ».
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