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Compensation salariale : vers un quantum entre Rs 200 et Rs 400, selon les économistes

Sudesh Lallchand, Manisha Dookhony et Arvind Nilmadhub.

C’est le jour-J. Le quantum de la compensation salariale pour l’année 2022 sera dévoilé ce jeudi. Dans ce contexte économique difficile et avec la hausse du coût de la vie, quel devrait être le montant de la compensation salariale ? Paroles aux économistes.

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L’économiste Sudesh Lallchand est catégorique :  il ne devrait y pas avoir de compensation salariale cette année compte tenu de la conjoncture économique difficile. « Le gouvernement a déjà accumulé d’énormes dettes. D’autre part, les entreprises peinent toujours à sortir de la crise. Ainsi, pour les deux parties, une augmentation du salaire serait un coût additionnel », explique-t-il. Cependant, poursuit-il, payer une compensation salariale est une obligation légale que tous les employeurs doivent respecter. « De ce fait, symboliquement, je pense qu’un montant de Rs 200 serait raisonnable.  Toutefois, la compensation devrait être accordée uniquement à ceux qui touchent jusqu’à Rs 25 000 », recommande-t-il.  

Pour sa part, l’économiste Manisha Dookhony estime que le paiement d’une compensation salariale dépendra de la performance de l’entreprise durant toute l’année. « Si les entreprises dans le secteur des services financiers ont vu leurs chiffres d’affaires grimper malgré la pandémie, celles dans le tourisme sont toujours dans le rouge », fait-elle ressortir.  Cependant, elle est d’avis qu’il faut compenser les Mauriciens en raison de la perte du pouvoir d’achat. « Selon Statistics Mauritius, le taux d’inflation est estimé à 4 %. Ainsi, une hausse de 4 % sur le salaire minimal (Rs 10 200) est d’environ Rs 400. Ce sera un montant raisonnable dans le contexte actuel », suggère-t-elle.  Toutefois, elle soutient que certaines entreprises ont la capacité de proposer plus.  

L’économiste Arvind Nilmadhub abonde dans le même sens. « C’est évident que certains employeurs peuvent payer une compensation, mais il ne faut pas oublier que bon nombre d’entreprises font face à des difficultés financières, notamment celles dans le tourisme et les Petites et Moyennes Entreprises », dit-il. Pour lui, c’est difficile de se prononcer sur un quantum. « Mais un minimum de Rs 700 comme proposé par les syndicalistes sera difficile pour les entreprises », appuie-t-il. Ce montant peut entraîner des pertes d’emploi, dit-il.

Le taux d’inflation à 4 % fait débat

Les économistes disent avoir des réserves concernant le taux d’inflation à 4 %. « Je ne suis pas d’accord avec ce chiffre », insiste Sudesh Lallchand.  Si par exemple, le panier de la ménagère coûtait Rs 100 l’an dernier, dit-il, avec un taux d’inflation de 4 % cette année, le même panier devrait coûter Rs 104. « Mais cela ne reflète pas la réalité. Avec la dépréciation de la roupie et la hausse du coût du fret, l’augmentation du coût de la vie est beaucoup plus élevée », affirme notre interlocuteur.  Un avis que partage Manisha Dookhony.  « J’ai des doutes concernant le calcul pour venir à un taux d’inflation de 4 %. Pour ceux au bas de l’échelle, la perte du pouvoir d’achat est plus forte », soutient-elle. Avec une dépréciation de plus de 23 % de la roupie par rapport au dollar depuis l’an dernier, les produits importés sont de plus en plus chers. Pour sa part, Arvind Nilmadhub avance qu’il faut accepter le chiffre de Statistics Mauritius. « Le calcul est fait selon les normes internationales », dit-il. Toutefois, il se demande qu’avec la pandémie s’il y a un besoin de revoir le panier de la ménagère et d’y ajouter de nouveaux items.

 

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