Près de neuf ans après l’absence de comptes dûment approuvés, la Compagnie Nationale de Transport (CNT) amorce enfin son retour à la conformité financière. Depuis avril 2023, un vaste exercice de rattrapage piloté par l’Office of Public Sector Governance (OPSG) est en cours au sein de cette entreprise publique longtemps plombée par des dysfonctionnements administratifs et un suivi comptable jugé défaillant.
Le rapport issu de cet exercice, ainsi que le plan d’action entériné par le nouveau conseil d’administration, ont été présentés au Conseil des ministres vendredi dernier. Selon les informations communiquées, près de la moitié des recommandations de l’OPSG ont déjà été appliquées, tandis que les autres sont en voie d’exécution. L’objectif : rétablir une gouvernance financière normale dans une institution dont les comptes étaient en suspens depuis presque une décennie.
Le Conseil des ministres a également été informé que les états financiers 2015/16 et 2016/17 ont récemment été déposés à l’Assemblée nationale. L’exercice 2017/18, lui, a été audité mais reste en attente du certificat du Bureau du directeur de l’audit. Quant aux comptes allant de 2018/19 à 2024/25, ils ont tous été transmis au Bureau de l’Audit pour vérification.
Interrogé, le ministre du Transport, Osman Mahomed, ne cache pas l’ampleur du retard accumulé. « Aucun compte n’a été mis à jour pendant neuf ans », dénonce-t-il. « Les audits de 2015, 2016 et 2017 ont déjà été soumis. Les autres suivront. » Il souligne également que la nouvelle direction a enclenché « un travail structuré » pour intégrer les recommandations de l’OPSG.
Selon lui, la reprise des exercices comptables est indispensable pour « comprendre comment la CNT s’est retrouvée en difficulté financière » mais aussi pour analyser l’utilisation des fonds au cours des années précédentes. Cette étape doit permettre d’établir un diagnostic précis de la situation financière de l’entreprise publique et de définir les mesures nécessaires à sa stabilisation.
Failles structurelles et gouvernance défaillante
Le rapport soumis au Conseil des ministres met en lumière plusieurs faiblesses : lacunes dans la gestion administrative, absence de suivi régulier, déficiences dans les mécanismes de contrôle interne. Le plan d’action prévoit une série de mesures graduelles : consolidation des pratiques comptables, renforcement du reporting interne et amélioration du suivi institutionnel.
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