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Christina Meetoo : «Le public doit être formé pour discerner l’info de l’intox»

Christina Meetoo Christina Meetoo, chargée de cours à l’UoM

Différents indices peuvent aider à discerner une info d’une intox. C’est ce qu’affirme Christina Meetoo, chargée de cours en médias et communication à l’Université de Maurice.

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«À tous les parents inquiets : Liam a un virus et n’a pas l’épiglotite » et « There is a very dangerous virus at the moment causing breathing difficulties ». Ces deux messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux, ainsi qu’un enregistrement évoquant la même chose, ont semé la panique chez certains parents le mardi 26 juin. Il s’agissait en fait d’informations erronées. Pour Christina Meetoo, chargée de cours en médias et communication à l’Université de Maurice, il y a différentes manières de savoir si une « information » qui circule sur les réseaux sociaux est vraie ou erronée. « Il faut se poser les questions suivantes : quelle est la source de l’information, qui est l’auteur, quel est le ton du message, est-ce que c’est quelque chose qui vise à paniquer les gens ? » explique-t-elle.

Concernant le message qui a circulé mardi, la chargée de cours souligne que l’auteur du message est inconnu et que l’information n’émane pas d’une autorité. « Le ton est celui de la panique et ce n’était pas une information fiable. Il faut faire très attention avec ce type de message », dit-elle. Mais les règles de base de la vérification n’ont pas été respectées et ces messages ont circulé rapidement. Certains ont ainsi reçu les messages en anglais et en français. Il y a aussi l’enregistrement d’une voix féminine qui met en garde les parents et incite à faire circuler l’information.

Viral

Selon Christina Meetoo, certains ont tendance à réagir rapidement face à ce type de message et à répercuter l’information sans prendre le temps de prendre du recul ou de vérifier les points susmentionnés. « Très vite cela devient viral et c’est une mauvaise chose », dit-elle. Si trois enfants étaient réellement atteints ou morts d’un virus très grave, les médias et le ministère de la Santé en auraient parlé. Ce qui est déjà une indication que ce n’était pas une information avérée, ajoute Christina Meetoo.

La chargée de cours en médias et communication ajoute qu’il faut former le public afin qu’il puisse « décortiquer une information et ainsi discerner l’info de l’intox », car la confusion peut avoir de graves répercussions. « Quand on partage une information, on ne sait pas comment elle sera reçue par les autres », conclut-elle.

Pourquoi véhiculer ce type d’information ?

Qu’est-ce qui peut pousser une personne à véhiculer une information sans fondement ? Selon Christina Meetoo, il y a deux types d’individus : le bienveillant qui croit bien faire en partageant une information qu’il croit importante. Il pense que cela va aider les autres en le véhiculant, même s’il n’a pas toutes les informations, mais il extrapole le peu d’éléments en sa possession. Il y a aussi le malveillant qui veut créer une panique ou créer des malentendus. Il peut s’agir d’une intention pour critiquer une entreprise ou créer une instabilité et cela peut créer une psychose.

Mais d’autres partagent n’importe quel type de messages machinalement car c’est tellement facile de le faire à travers un clic. Dans certains cas, il y a une recherche de reconnaissance ou d’une exclusivité. Mais il ne s’agit en fait que d’égocentrisme pour élever son statut social ou sa crédibilité. Certains font preuve de naïveté et tombent dans le panneau de ce type d’informations sans prendre la peine de les vérifier mais prenant le risque d’entraîner un état de psychose.

Sites de vérification

Il existe plusieurs moyens pour attester de la véracité d’une information sur les réseaux sociaux. Divers sites sont disponibles sur Internet et chacun offre différents degrés de vérification en suivant des étapes assez simples.

Hoaxbuster.com est considéré comme le premier site francophone sur les canulars du Web. Créé en 2000, il s’est fixé comme objectif d’en finir avec la propagation des canulars informatiques et les rumeurs en circulation sur le web francophone.

Il y a aussi la rubrique « décodeur » du journal « Le Monde ». Elle est dédiée à la vérification des informations véhiculées par les médias. Le journal propose aussi le « Décodex » qui permet de trouver les intox, les exagérations et les désinformations. « Inspecteur viral », du journal en ligne « Metro », vise également à vérifier l’authenticité des nouvelles virales. Le « Guide de vérification » est, lui, considéré comme la référence de la vérification de contenu numérique en ce qui concerne la couverture d’événements dans l’urgence. Il est aussi destiné aux personnes travaillant dans les médias. Il a été créé par des journalistes et experts dans le domaine des médias.

Plusieurs sites permettent aussi de faire des vérifications plus pointues concernant l’identité d’un individu à travers son profil social sur d’autres plateformes. Parmi eux, citons WHOIS, WebMil, Facebook Graph Search, Hoverme. Par ailleurs, divers sites comme RevEye proposent la vérification des images afin de déceler les photos-montages.

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