
Il était perçu comme un Golden Boy du MSM, venu du secteur privé pour faire redécoller Air Mauritius après des ratages structurels et des querelles intestines. Il n’a pas fait long feu, mais Charles Cartier affirme avoir tout tenté en quelques mois pour remettre MK dans les airs. Il était dans l’émission « Au cœur de l’info », animée par Patrick Hilbert sur Radio Plus, jeudi.
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Vous aviez été éjecté d’Air Mauritius en tant que CEO. Pourquoi ?
Il y a des informations publiques, mais d’autres que je ne peux pas révéler car elles sont confidentielles. Ce que je regrette, c’est de ne pas avoir eu l’occasion de serrer la main de ces employés, de ce personnel auquel j’étais proche. Il y a des centaines de Mauriciens, des patriotes, qui œuvrent pour MK, car MK est leur famille.
Vous aviez été le 11e CEO de MK en 11 ans. Comment aviez-vous été nommé ?
Lors des interviews, le panel devait examiner le parcours des candidats et évaluer leur expérience dans le domaine de l’aviation. Et pas seulement…
C’est-à-dire…
C’est au panel de décider et de prendre en compte l’expérience sur des plateformes multinationales. J’ai travaillé pendant neuf ans au sein de l’une des quatre plus grandes entreprises aéronautiques du monde. Je n’aurais jamais accepté le poste de CEO sans mes compétences et mon expérience. Je n’ai pas besoin d’expliquer au grand public pourquoi je suis devenu CEO de MK. J’ai fait partie d’une entreprise internationale qui emploie plus de 800 000 personnes et j’étais responsable de la Supply Chain en Europe.
Revenons à votre nomination. Une touche d’ingérence politique ?
Voici ma vision de ma nomination : j’ai 38 ans d’expérience internationale et ma devise est simple : efficience, opération et bonnes pratiques. Si je peux, je partage volontiers mon savoir-faire. J’ai été nommé CEO en mars 2024 par le Board, avec la bénédiction du PMO, qui a son mot à dire. Ma nomination repose sur des critères purement professionnels. Si cette décision avait été uniquement politique, je n’aurais jamais accepté ce poste chez MK. Quand j’ai été choisi, nous étions en année électorale. J’ai reçu beaucoup de critiques, surtout à l’encontre du gouvernement sortant. Pourtant, lorsque des décisions difficiles devaient être prises, je ne me suis jamais tourné vers le gouvernement pour les adopter.
Les voyageurs, surtout des Mauriciens, se plaignent du service à bord de MK. Vous leur dites quoi ?
Le public et les voyageurs mauriciens se considèrent un peu comme des actionnaires de MK. Ils veulent le confort, un service premium et du « low cost » en même temps, mais cela n’est tout simplement pas possible. En tant que CEO, on m’a suggéré de faire telle ou telle chose, on m’a mis la pression — et ceux qui l’ont fait se reconnaîtront, que ce soit sous l’ancien gouvernement ou sous l’actuel.
Ne jamais céder sous la pression politique…
Il n’y a jamais eu de tri entre X ou Y. Il y a eu des élections en novembre 2024, je suis parti en février 2025. Il n’y a jamais eu de recrutement sous pression politique. Je n’ai rien à me reprocher. Ne pas céder à la pression politique a été ma marque de fabrique.
Comment s’est passé la transition ?
Je voulais une transition en douceur et aussi rencontrer le Premier ministre, mais cela ne s’est pas concrétisé.
Pour votre départ, il semble que c’était un Golden handshake. Par ailleurs, vous réclamez pas moins de Rs 91 M en termes de compensation à travers une mise en demeure…
C’est un sujet actuellement en Cour. Je ne vais pas commenter.
Serait-ce, pour vous, un licenciement injustifié ?
Je ne vais pas élaborer sur la question.
Quand vous êtes devenu CEO de MK, y avait-il des problèmes ?
Les problèmes existaient déjà. Il y avait des avions mobilisés au sol, des pannes avec des avions loués pour trois ans, des pièces de rechange qui tardaient à arriver, une partie de l’équipe technique était suspendue et il a fallu les réintégrer. D’où ma décision de former des ingénieurs mauriciens. Je voudrais dire que durant la période dite de pointe de novembre 2024 à janvier 2025, il y a eu plus de 80 % des arrivées et les vols de longs courriers avaient un retard de trois minutes. Et tous les jours, MK transportait 2 000 à 3 000 passagers.

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