Des responsables d’octroi de contrats pour les chantiers publics auraient bénéficié de biens immobiliers construits gratuitement par PAD & Co.
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L’enquête sur la centrale Saint-Louis prendra bientôt une autre dimension. L’Independent Commission Against Corruption (Icac) s’attèle à vérifier certaines informations à l’effet que Phil Alain Didier Co Ltd (PAD & Co) aurait offert des cadeaux en nature.
Des responsables de contrats de chantiers publics auraient bénéficié de biens immobiliers. PAD & Co, société spécialisée en bâtiments et travaux publics, aurait construit leurs maisons gratuitement.
PAD & Co était le sous-traitant de la société danoise Burmeister & Wain Scandinavian Contractor pour les travaux à la centrale électrique Saint-Louis. Elle est fortement soupçonnée d’avoir mis en place, depuis un certain nombre d’années, un mécanisme qui vise à corrompre des personnes susceptibles de lui faire obtenir des contrats.
La liste des présumés bénéficiaires de pots-de-vin en espèces a été établie à partir de données récupérées sur un serveur de PAD & Co. Des informations ont aussi été obtenues des ordinateurs et téléphones portables de ses directeurs.
Cette méthode de corruption ne serait pas surprenante. Ce procédé, auquel aurait recours PAD & Co, fait figure de secret de Polichinelle. Des langues se délient chez les anciens salariés qui évoquent les noms de certaines personnalités chez qui ils avaient été appelés à travailler. Il est aussi question de la construction d’une imposante résidence pieds dans l’eau, dans une localité proche de Port-Louis.
La commission anticorruption pourrait plus facilement prouver ce type de corruption que l’argent payé en espèces aux personnes qui figurent sur la liste.
Selon un légiste, il est difficile d’établir si un suspect a reçu de l’argent, sauf s’il a été investi dans l’achat d’un véhicule ou dans la construction d’un bâtiment. Car il doit expliquer sa provenance.
L’ancien ministre de l’Énergie, Swaley Kasenally, qui aurait prétendument reçu de l’argent du patron de PAD & Co, réclame à l’Icac des preuves qui établissent cette accusation.
L’ingénieur Amritsingh Raja Rai, ex-président du Technical Commitee du Central Procurement Board (CPB), qui a travaillé sur le projet Saint-Louis, nie également avoir touché des dessous-de-table.
C’est aussi le cas de Kreetykant Dosieah, Chief Executive Officer de l’organisme chargé de l’attribution de contrats publics
Dans les prochains jours, des cadres de la Mauritius Ports Authority pourraient être arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir accepté des pots-de-vin pour les projets : Canal Anglais, « Cruise Terminal » et extension du terminal de conteneurs.
Ces contrats avaient été attribués à PAD & Co ou à des consortiums auxquels elle appartenait.
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