Capricia Attock : «Nou’nn vann tou koson pou resi tir Wayne»

C’est un homme changé qui a retrouvé les siens, le mercredi 14 décembre. Wayne Indiano Attock est « traumatisé » par son arrestation et sa détention prolongée, confie son épouse. « Li res mazinn sa bann zafer-la », dit-elle. 

Le soulagement a vite laissé place à l’inquiétude. Capricia Attock est préoccupée. Car si elle est heureuse que son époux Wayne Indiano soit enfin de retour à la maison, force est de constater qu’il n’est plus le même. 

Cet éleveur de porcs et pêcheur de 28 ans est marqué par les 27 jours de « martyre » qu’il a passés en détention. Wayne Indiano Attock est très perturbé, dit-elle. « So latet res fermal, aswar li pa dormi ditou… Li res mazinn sa bann zafer-la », confie-t-elle, la voix remplie d’inquiétude.

C’est le 17 novembre dernier que ce père de deux enfants a été embarqué par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) de Rose-Hill. Lors d’une perquisition à son domicile, à Impasse Trésor, Baie-du-Tombeau, 78,8 grammes d’héroïne, d’une valeur de Rs 1,1 million, ont été saisis. Quelques jours après, des membres de sa famille, avec l’appui légal de Me Rama Valayden, ont rendu public le contenu non-édité des vidéos des caméras de surveillance installées à son domicile. 

Sur les images, on voit les mouvements des limiers de l’Adsu à l’intérieur de la maison. Les proches de Wayne Attock et ses avocats ont très vite dénoncé des irrégularités lors de cette descente policière. Alléguant notamment qu’il aurait été victime d’un cas flagrant de « drug planting ».

Mercredi 14 décembre, Wayne Attock a été libéré devant le tribunal de Pamplemousses. Il a dû fournir une caution de Rs 100 000. Somme que ses proches ont éprouvé d’énormes difficultés à réunir. « Nou’nn vann tou koson ki li ti ena pou resi tir li lor kosion. Ena fami inn ed nou. Res zis de-trwa koson mem », déclare Capricia Attock à Le Dimanche/L’Hebdo, tout en saluant le dévouement de Me Rama Valayden et son équipe. 

La jeune femme, qui se dit convaincue de l’innocence de son époux, indique qu’il s’est réfugié nuit et jour dans la prière pendant ses 27 jours de détention cauchemardesque. « Bokou lapriyer mo’nn fer, nou lafami, granmer, papa, nou tou inn priye. Mem mo ti garson 9 an osi inn priye bokou… » D’ailleurs, le jeune Dwayne a été très affecté, poursuit la mère de famille. « Mo gran garson inn bien afekte, li ti pe bokou rod so papa, li’nn megri tou », ajoute Capricia Attock. 

À son arrivée au domicile familial mercredi, Wayne Attock a été accueilli avec joie et a eu droit à son plat préféré, un salmi tang préparé par son épouse. Mais le jeune homme, toujours éprouvé par son arrestation et sa détention, n’a pu manger à sa faim. « Enn tigit mem li’nn manze. Apre inn bizin ramas dan frizider. Li nepli ena lapeti. Landemin li pann kav manze », se désole Capricia Attock.

Elle constate, tourmentée, que l’état de santé de son époux s’est détérioré après le « martyre » qu’il a vécu en cellule policière. Wayne Attock a perdu l’appétit, dit-elle. « Li pa pe tro manze, linn perdi pwa, li sort 85 kilo li’nn vinn 78 kilo. So lestoma fermal, li ti ena problem gastrik. » 

Aujourd’hui, il peine à reprendre une vie normale. « Li per pou sorti, tansion bann lapolis-la repiez li lor sime. Il est toujours traumatisé par ce qui lui est arrivé. Li per enn sel kout nek referm li, fer dominer ar li », soutient Capricia Attock. 

Des fêtes de fin d’année particulières

C’est en famille que les Attock célèbreront les fêtes de fin d’année. Sauf que cette année, ils se retrouvent dans des difficultés financières à la suite des démêlés de Wayne Attock avec la justice. « La, li pou al so bann lapes pou kav fer Noel ek lane », dit Capricia Attock.