[Blog] Discours-programme quinquennal et non annuel

Texte : Discours-programme dévoilé le 24.1.2025. Rupture prônée avec le passé (Défi-Plus du25.1.2025)

Commentaire de Democracy Watch : Les moins jeunes parmi nous se souviennent qu’avant la mi-décennie 1980, le discours du trône (nous n’étions pas république, pour cause de boycott MMM du projet bleu-blanc-rouge, de 1983, de faire de Seewoosagur Ramgoolam, pourtant anti républicain convaincu, par peur maladive des coups d’Etat, notre premier président de République) ce discours inaugural était annuel et non quinquennal. L’objectif était d’informer correctement la population de ce que son gouvernement ferait pour elle pendant l’année en cours. Cela exigeait une clôture de la session parlementaire en fin d’année et l’ouverture d’une nouvelle session au début de l’année suivante. Mais aussi la suppression des sanctions émises pendant la session écoulée. No problem jusqu’à ce que Bérenger soit suspendu (navré pour le pléonasme) au cours d’une des années 1980. 

SAJ remplaça arbitrairement cette traditionnelle clôture de fin d’année par une simple prorogation parlementaire. Et Bérenger resta suspendu (idem). Depuis, nous subissons un discours, devenu programme, quinquennal au lieu d’être annuel. Meilleur moyen pour noyer le poisson et la population par un flot de promesses ministérielles, n’ayant de valeur que pour ceux qui mordent à hameçon aussi grossier. Dans un discours programme annuel toute promesse doit être tenue dans l’année en cours, sous peine de révolte populaire. Dans un discours programme quinquennal, il y a toujours moyen de s’en sortir par une pirouette : Sa lané la, nou pa finn kapav. Me lane prosainn, sir de sir, nou pou tini promess la…Comme pour la réforme électorale, les réformes constitutionnelles, le Right to Information Act. Et plus le chef est coulant et laxiste sur l’échéancier et davantage ses subalternes négligent un discours programme. Retournons, pour le bon fonctionnement de la démocratie aux discours programmes.