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Belall Maudarbux : «Le copinage passe avant la compétence»

Le professionnel indique que si ces pratiques persistent, il interpellera à nouveau le Premier ministre.

Le 19 mai, Belall Maudarbux, spécialiste de la lutte contre la pauvreté, a adressé une lettre au Premier ministre pour dénoncer les dérives qu’il observe dans la nomination des nouveaux membres du conseil d’administration de la National Empowerment Foundation (NEF). Il dénonce un processus opaque, marqué par le favoritisme, où les compétences auraient été reléguées au second plan au profit de liens politiques.

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Répondant à un appel à manifestation d’intérêt lancé il y a quelques mois, Belall Maudarbux, diplômé en sciences sociales et fort d’une longue expérience sur le terrain à l’étranger, espérait pouvoir contribuer à l’élaboration de politiques efficaces contre la pauvreté. Mais après une interview à la fin de mars, aucun retour. C’est par un communiqué du 16 mai qu’il découvre les noms des personnes retenues, et sa surprise laisse vite place à l’incompréhension.

« Ma démarche est citoyenne, pas personnelle », affirme-t-il. Ce qu’il juge troublant, c’est la proximité affichée entre certains membres nommés et le ministre de tutelle. « Coïncidence ou non, il est étonnant de voir que ceux qui s’affichent avec le ministre soient nommés alors qu’il y a des personnes plus méritantes », fait-il observer.

Dans sa lettre, il remet en cause la composition même du panel d’interview, constitué selon lui uniquement du député Kugan Parapen et de Dany Marie, l’épouse du ministre concerné. Une configuration qu’il juge inacceptable : « C’est une irrégularité flagrante », écrit-il, parlant d’un « show » déguisé en processus de sélection.

Belall Maudarbux n’est pas un inconnu. Il a œuvré à l’international – du Japon au Kenya en passant par l’Égypte – pilotant des projets d’autonomisation pour des populations vulnérables. Il estime avoir les qualifications nécessaires pour siéger à la NEF et s’interroge : quels ont été les critères de sélection ? Pourquoi ne pas publier les notes attribuées aux candidats ?

Le malaise s’amplifie lorsqu’il évoque la nomination du nouveau CEO de la NEF, Axcel Chenney. Selon lui, cet ancien journaliste, nommé sans passer par le même processus, n’aurait ni formation ni expérience dans la lutte contre la pauvreté. Il pointe là encore des liens politiques, notamment avec le mouvement Rezistans ek Alternativ, pour expliquer ce choix.

Sa lettre, largement partagée sur les réseaux sociaux, a créé une onde de choc. Mais pour lui, ce n’est que le début. Il annonce qu’il dénoncera également les prochaines nominations à la National Social Inclusion Foundation s’il constate les mêmes dérives. « Si rien n’est fait, j’interpellerai à nouveau le Premier ministre. »

Ce que Belall Maudarbux déplore surtout, c’est le sacrifice de la méritocratie. « Je ne comprends pas comment des avocats, des comptables ou des journalistes peuvent être considérés comme plus qualifiés que moi dans ce domaine. » L’appel à candidatures précisait pourtant que les postulants devaient justifier d’une solide expérience dans la lutte contre la pauvreté – une exigence, selon lui, complètement ignorée.

Il affirme que son expertise aurait permis de contribuer à un véritable changement. Il plaide pour un plan national structuré, avec des indicateurs clairs pour mesurer la pauvreté et évaluer l’impact des projets financés. « On ne peut pas continuer à dépenser sans suivi. Il faut savoir si on avance ou si on régresse. »

Aujourd’hui, il dresse un constat amer : les idées et les compétences sont éclipsées par le favoritisme. « J’ai plein d’idées, mais c’est le copinage qui passe avant la compétence », regrette-t-il.

 

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