Aviation : Airport Holdings Ltd espère détenir 100 % des actions d’Air Mauritius d’ici fin mars

À vendredi après-midi, Airport Holdings Ltd (AHL), qui appartient à l’État à hauteur de 51 % et à 49 % à la Mauritius Investment Corporation (MIC), filiale de la Banque de Maurice, détenait 97 % des actions d’Air Mauritius. AHL espère posséder la totalité des titres d’ici fin mars 2022. La compagnie nationale d’aviation ne sera ainsi plus cotée en Bourse. 

« Tous les obstacles ont été aplanis. Nous espérons pouvoir terminer l’exercice dans le courant de la semaine prochaine. Ce n’est plus qu’une question de jours avant qu’AHL possède l’ensemble des actions d’Air Mauritius », affirme une source autorisée au sein d’AHL. 

Incorporée le 12 août 2021, avec Ken Arian, ex-Senior Advisor au bureau du Premier ministre comme Chief Executive Officer, et le Secrétaire financier Dev Manraj comme président, AHL s’est lancée dans une vaste campagne de rachat des actions d’Air Mauritius fin octobre. 

Il y a quelques semaines, AHL a atteint le niveau d’actions qui a permis le déclenchement d’une Compulsory Acquisition en vertu des Securities (Takeover) Rules 2010. Mais elle fait face à des actionnaires dissidents qui ne souhaitent pas vendre leurs actions et arguent que toutes les procédures n’ont pas été respectées. Mercredi dernier, ces actionnaires ont envoyé des courriers à Air Mauritius Ltd, MCB Capital Markets, SBM Capital Markets et l’Ombusperson for Financial Services, entre autres. Le but : contester la vente et le transfert de leurs actions à AHL. 

« Nous n’avons jamais donné l’autorisation à qui que ce soit de disposer de nos parts. Cela va à l’encontre de la loi. Constitutionnellement, c’est une expropriation. Ils ne peuvent pas déclencher l’acquisition obligatoire, car il y a deux cas devant la justice. Ils ne peuvent pas nous obliger de vendre tant qu’il n’y a pas de jugement », affirme Awadh Balluck, président de la Listed Companies Minority Shareholders’ Association.

Selon les protestataires, les règles n’ont pas été suivies. Ils soutiennent aussi que la procédure d’acquisition obligatoire ne peut pas se faire sans le consentement individuel des actionnaires concernés. Toutefois, au niveau d’AHL, on affirme que la loi a été suivie à la lettre et que rien ne peut empêcher cette acquisition obligatoire. 

À la mi-décembre, le gouvernement a vendu pour Rs 25 milliards à la MIC les 49 % de parts que détenait l’État. De cette somme, Rs 13 milliards ont servi à rembourser le prêt consenti à Air Mauritius pour payer ses dettes, alors que Rs 5 milliards et Rs 7 milliards sont entrées respectivement dans le COVID-19 Projects Development Fund et le National Resilience Fund. 

Dans un autre registre, il nous revient qu’au niveau d’Air Mauritius, la seconde phase du plan de transformation sera enclenchée très prochainement. Celle-ci porte sur un certain nombre d’activités de la compagnie aérienne qui seront transférées vers AHL. On parle là de la manutention des avions, des services au sol et du service des bagages, entre autres. Avec ce délestage, plusieurs centaines d’employés d’Air Mauritius devraient trouver un emploi dans d’autres entités d’AHL.

Le redéploiement d’une partie des salariés au sein des autres entreprises de la holding AHL devrait permettre d’éviter des licenciements. Référence est ici faite à Airports of Mauritius Co. Ltd, Airport Terminal Operations Ltd, Airport of Rodrigues Ltd, Mauritius Duty Free Paradise Co. Ltd, Rodrigues Duty Free Paradise Co. Ltd, Pointe Coton Resort Hotel Co. Ltd, AHL Hospitality Ltd, Cargo & Freeport Business Ltd, Jet A-1 Ltd, MRO Maintenance Ltd, Ground Handling Services Ltd Luxury Travel and Tours Ltd et New Property Development Ltd. 

Cette seconde phase comporte aussi des changements au niveau de la flotte d’Air Mauritius. On espère pouvoir échanger deux A350, commandées il y a quelques années et qui seront livrés en 2023 et 2024, contre deux moyen-courriers de type A321neo.