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Au Cœur de l’Info - Manque de médicaments : les génériques comme substituts

Les invités  : Amreeta Mangatha, Siddique Khodabocus et Ashwin Dookun.

La Santé persiste et signe : Il n’y a pas de pénurie de médicaments dans les centres de santé publics à Maurice. Ce, malgré les différentes doléances des auditeurs de Radio Plus lors de l’émission Au Cœur de l’Info du mercredi 3 août animée par Jane Lutchmaya et Anoop Dookheeya. 

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Pour Amreeta Mangatha, Registrar Pharmacy Board au ministère de la Santé, il y a des substituts pour tous les groupes de médicaments. Le patient doit revoir le pharmacien ou le médecin pour modifier sa prescription. « S’il y a un médicament qui manque, nous avons un substitut pour le remplacer. D’ailleurs, beaucoup de raisons peuvent expliquer l’absence de certains médicaments, dont le retard dans l’approvisionnement », explique-t-elle.

Ces raisons sont également validées par Siddique Khodabocus, le président de la Small and Medium Pharmaceutical Importers Association. Celui-ci évoque un chamboulement dans ce secteur depuis l’arrivée de la pandémie de Covid-19. Mais il affirme qu’il n’est pas question de pénurie de médicaments. « Dire qu’il y a de nombreux médicaments qui sont en rupture de stock est une tempête dans un verre d’eau. Il s’agit d’un manque temporaire. De plus, nous avons une base de données avec plus de 7 000 médicaments enregistrés. Ainsi, les 70 médicaments qui manquent ne représentent même pas 1% », fait-il ressortir.

Pour ce dernier, le problème viendrait des Mauriciens qui se sont habitués à des marques. « Si c’est juste une question de marques, certaines peuvent manquer. Mais si le consommateur cherche un médicament avant tout, il y en aura toujours », souligne-t-il. 

Il ajoute que le Pharmacy Council a récemment autorisé les pharmaciens à proposer une substitution générique aux patients dans certains cas. Notamment lorsqu’il y a une rupture de stock et lors d’une pandémie quand l’approvisionnement est difficile. Mais aussi pour aider un patient qui ne peut payer un médicament de marque qui n’est pas dans son budget.

Ashwin Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM), est, lui, d’avis que la situation pourrait s’améliorer si les médecins prescrivent des médicaments génériques et pas que des marques. 

Le « parallel import » pourrait également aider à améliorer la situation, selon Siddique Khodabocus. Cela, puisqu’il permettra de pallier le manque de médicaments. Mais surtout, il augmentera la compétitivité sur le marché et permettra aux consommateurs d’avoir les meilleurs prix possibles. Ce concept se traduit par l’importation d’un même médicament, mais d’un pays tiers qui détient une patente de fabrication, assurant ainsi la qualité du produit. « Le médicament est souvent produit sur différents territoires et dans certains pays, le coût est moins élevé », dit-il. 

L’importation parallèle est toutefois remise en question par Amreeta Mangatha, qui évoque le risque d’avoir des médicaments contrefaits.

C’est quoi un médicament générique ?

« Il y a une idée fausse sur les médicaments génériques. Beaucoup de Mauriciens ne comprennent pas vraiment ce dont il s’agit », estime Ashwin Dookun de la PAM. Par exemple, il explique que le paracétamol est un ingrédient de base, mais qu’il est disponible sous plusieurs marques, y compris en tant que générique. 

Pour ce qui est de l’efficacité de ces médicaments, Siddick Khodabocus est catégorique : « lorsque ces médicaments sont enregistrés au ministère de la Santé, ils sont accompagnés d’une série de documents sur les bioéquivalences ». Il suggère toutefois que le pays devrait disposer d’un laboratoire d’analyse pour vérifier les médicaments qui entrent sur le marché.

 

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