La réaction n’a pas tardé. Le bureau de l’Assemblée nationale a émis un communiqué pour préciser que les membres ont la liberté de pratiquer leur foi sans devoir chercher la permission. Trois membres de la majorité gouvernementale ont animé une conférence de presse pour apporter leur éclairage sur ce qui s’est passé.
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«Je n’ai plus de mots pour m’exprimer, un jour vraiment triste… J’ai fait parvenir un mémo au Speaker de l’Assemblée nationale pour que 15 minutes soient accordées aux membres du personnel ainsi qu’aux députés pour l’iftaar et un moment de recueillement en prière, Sooroojdev Phokeer a refusé catégoriquement». Ces propos du député du Parti travailliste, Ehsan Juman sur sa page Facebook font polémique sur les réseaux sociaux et au sein de la majorité gouvernementale. Ce qui a conduit à la publication d’un communiqué du bureau de l’Assemblée nationale et une conférence de presse animée par trois parlementaires de la majorité gouvernementale.
« Jamais un député musulman n’a eu à demander la permission pour l’iftaar », a fait ressortir le ministre Anwar Husnoo lors de la conférence de presse, qui avait, à ses côtés Fazila Jeewa-Daureeawoo et le député Salim Abbas Mamode. Il a souligné qu’à l’heure de l’iftaar et de la prière, chacun est libre d’y aller sans demander la permission. « Si un député doit quitter le Parlement, il peut informer le Whip », a fait comprendre Anwar Husnoo.
Selon le ministre, le député Juman n’avait nul besoin d’adresser un mémo au Speaker pour solliciter sa permission. « Nous avons l’habitude de faire l’iftaar au moment voulu. C’est ainsi depuis des années. Le Parlement prend des dispositions pour cela » a-t-il affirmé.
Sa collègue Fazila Jeewa-Daureeawoo a ajouté que le gouvernement respecte toutes les communautés. « Le Premier ministre préside une ‘task force’. Ce qui démontre son engagement pour le respect de toutes les religions. Depuis 2014, nous n’avons eu aucun souci au Parlement pendant le Ramadan. Il n’y a aucune restriction » a-t-elle dit.
Requête
Le député Abbas Mamode a, lui, déploré que durant ce mois sacré du Ramadan, « certains en profitent pour créer une situation malsaine ».
Contacté, le député Juman s’est défendu d’avoir voulu créer une polémique. Il a souligné qu’il a fait une « requête » et qu’il n’a pas demandé la permission au Speaker pour suspendre la session parlementaire afin que les députés concernés puissent rompre le jeûne.
Le député travailliste a expliqué au Défi Quotidien que son collègue Osman Mahomed devait prendre la parole au moment de rompre le jeûne. Il était aux alentours de 18 heures et l’appel de la prière allait retentir. D’où sa requête au Speaker pour suspendre la session.
Selon Ehsan Juman, des arrangements ont pu être faits à la dernière minute pour que le député Mahomed puisse changer son temps de parole avec un autre député. Ehsan Juman ajoute que sa démarche n’avait rien de « communal » et qu’il a adressé une simple requête au Speaker de l’Assemblée nationale. « Le dossier est clos en ce qui nous concerne », a-t-il affirmé.
Des propos qualifiés de « highly communal nature »
Le bureau de l’Assemblée nationale a réagi à la suite des propos du député Juman à travers un communiqué. On peut lire que ses propos sont considérés comme étant de « highly communal nature », laissant comprendre qu’aucune permission n’a été donnée aux parlementaires musulmans afin qu’ils puissent rompre le jeûne. L’Assemblée nationale reconnaît le droit aux membres de pratiquer leur foi en accord avec la Constitution qui garantit la liberté aux citoyens de pratiquer leur religion.
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