Arrêté pour kidnapping allégué : il s’affiche sur Facebook avec des liasses de billets

Avinash Hans Heeroo, un présumé trafiquant de drogue, a été arrêté mardi 31 janvier, à la suite d’une affaire de kidnapping. Lors d’une opération menée la veille, l’homme ne s’était pas laissé faire et avait lâché ses chiens sur les policiers. Ce n’est qu’hier qu’il a été pris au terme d’une course-poursuite.

Son train de vie fait jaser à Cité Vuillemin, Beau-Bassin. Il possède plusieurs motos, une voiture « tunée » et n’hésite pas à poster des photos de lui posant avec tout plein d’argent sur Facebook. Et son (énième) arrestation n’est pas pour déplaire à certains habitants du quartier qui le voit comme un « marsan ladrog ».

Mais ce n’est pas pour trafic de stupéfiants qu’Avinash Hans Heeroo, âgé de 31 ans et poursuivi pour 21 délits de drogue et de vol, a été appréhendé. C’est une affaire de kidnapping qui a été le facteur déclencheur.

Vers 17 heures le lundi 30 janvier, une femme s’est rendue au poste de police de Beau-Bassin pour faire une déposition pour une affaire de kidnapping. Elle a expliqué aux policiers que deux individus, Yash Hemraz et Avinash Hans Heeroo, ont kidnappé sa petite sœur et la séquestrent. Elle a fourni une description des deux hommes et a donné l’adresse du second aux enquêteurs.

Lors d’une descente au domicile d’Avinash Hans Heeroo à la rue Osman Khodabaccus, les agents se sont heurtés à une farouche résistance. C’est d’abord devant une véritable forteresse, gardée par huit rottweilers et bergers allemands, que les policiers et des limiers de la brigade criminelle ont débarqué. Ils sont tombés sur le propriétaire des lieux et les choses se sont corsées.

«Manz zot !»

En voulant interpeller Avinash Hans Heeroo et Yash Hemraz, ils se sont fait attaquer par un rottweiler. Le maître des lieux, sabre en main, a lâché le molosse en lançant « Manz zot ! Manz zot ! Pa les zot tous mo proteze. » Il faisait référence à son ami Yash.

Le Rottweiler s’en est pris à un officier de la Criminal Investigation Division (CID), qui doit son salut à la prompte intervention de ses collègues pour le sortir des griffes du chien. Le policier a subi des blessures à la tête et à l’abdomen. Il a été admis à l’hôpital.

Pendant ce temps, Avinash Hans Heeroo s’est précipité à l’intérieur, s’est saisi d’un autre sabre et est ressorti en compagnie de son épouse et de sa mère. Les deux femmes lui ont lancé : « Touy zot ! » lorsqu’il a attaqué un autre policier. Les trois membres de la famille Heeroo se sont ensuite enfermés dans leur maison, entourés de leurs molosses. Les policiers ont cependant pu libérer la jeune femme qui se trouvait dans une voiture à l’extérieur.

Le mardi 31 janvier, une opération a été montée pour mettre la main au collet d’Avinash Hans Heeroo. Il est 11 heures quand le sergent Toolsee, les policiers Murdhen, Nurmahomed, Narasimhulu, Baubooa, Bundhoo et la policière Yagapen, sous la supervision du DASP Thug, débarquent au domicile des Heeroo. En voyant les policiers, le jeune homme prend la fuite au volant de sa Honda Civic.

S’ensuit une course-poursuite d’une trentaine de minutes. Les policiers mettront la main sur le suspect dans la région de Beau-Bassin. Il est arrêté et détenu aux fins d’enquête. Lors d’une fouille, la police retrouvera sur lui une somme de Rs 8 500, qu’elle soupçonne provenir du trafic de drogue.

Armes tranchantes

Vers 14 heures, la CID de Beau-Bassin, les éléments du Groupe d’intervention de la police mauricienne et de la Robbery Squad, accompagnés de chiens renifleurs, investissent la maison du suspect. Ils saisiront plusieurs sabres, un coup-de-poing américain et d’autres armes tranchantes. Ni drogue ni argent n’ont été cependant retrouvés.

Les enquêteurs soupçonnent que Yash Hemraz aurait déjà évacué tout l’argent et la drogue qu’il y aurait pu y avoir au domicile des Heeroo. Quant à Avinash Hans Heeroo, il est maintenu en détention policière et risque d’être poursuivi sous des accusations d’agression sur policier, d’enlèvement et de possession d’objets illégaux. Il fait déjà l’objet de 21 accusations. À mardi soir, Yash Hemraz était, lui, toujours en cavale.